Le lien entre la F1 et le fan est mince. Il ne se résume actuellement qu'aux différents réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Instagram, la F1 manque encore un peu de tact pour faire de ce lien quelque chose de prolifique.
Que de chemin parcouru depuis quelques années par la F1 sur les réseaux sociaux. Le sport a décidé de se concentrer sur les différents réseaux sociaux. Le Facebook est souvent mis à jour, le Twitter sert de lien pour nommer le pilote du Grand Prix et pour avoir de l'info en live, le Youtube pour offrir des images du passé, Instagram offre des images aux fans. La stratégie sur les réseaux sociaux a changé en quelques années.
Mais les véritables acteurs de la communication en F1 ne sont autres que les pilotes et les équipes. Si on ne devait citer qu'un pilote hyperactif sur les réseaux sociaux, ce serait Lewis Hamilton. Ainsi, le pilote britannique a plus de 3,8 millions de likes sur Facebook, presqu'autant de followers sur Twitter et 3,3 millions de likes sur Instagram. Le pilote n'hésite pas à mettre en avant sa vie privée. Parfois, il défraie la chronique avec des posts qui peuvent "déranger ».
"Je pense qu'il est dommage que les gens soient si prompts à vous mettre dans une boîte [...] C'est particulièrement mauvais en F1 », déclare Lewis Hamilton dans un papier paru sur son site.
Markus Höpperger, directeur marketing et digital media de Sauber, explique les bienfaits de ce changement. "Nous percevons les réseaux sociaux comme l'outil le plus important pour se connecter avec notre base de fans ! Imaginez il y a quelques années. Nous utilisions un gestionnaire de Fan Club et nous dépensions beaucoup d'argent pour produire et distribuer des packages à quelques milliers de fans. Aujourd'hui, nous pouvons atteindre des centaines de milliers de fans via nos plates-formes sur une base quotidienne et sans frais. Et la meilleure partie : nous obtenons immédiatement leurs commentaires. Aussi, on perçoit leur joie après une bonne course, ainsi que leur critique parfois brutale quand quelque chose va mal », déclare-t-il dans une interview.
Une stratégie à revoir selon un spécialiste
Mais qu'on se le dise, la F1 n'est pas en avance sur son temps. Regardons dans les autres séries. La FIA F3 diffuse ses courses sur Youtube, tout comme la Formula V8. L'IndyCar diffuse bon nombre de ses séances via Facebook Live.
Dans une interview accordée à James Allen, Joe Brown, rédacteur en chef de Wired US, n'hésite pas à mettre en avant le problème de la F1. "La F1 est une boîte fermée à clé. Il y a une culture du secret, il y a de la concurrence, il y a une technologie incroyablement sensible, il y a même de l'espionnage. Tout le monde est très secret », déclare-t-il. Rappelez-vous à Bahrein l'interdiction de "snapper » donnée par Bernie Ecclestone à Lewis Hamilton.
Cependant, certains ont tenté d'aller plus loin dans la communication. On peut citer en exemple le tweet de Lotus à l'époque de Stéphane Samson, qui lui avait valu son licenciement avec effet immédiat.
Une gestion des comptes personnels sous conditions
Chaque pilote gère lui-même son Twitter, son Facebook ou encore son Instagram. "Outre quelques règles de comportement faisant partie de nos contrats avec les pilotes, nous fournissons également à nos pilotes des lignes directrices concernant les réseaux sociaux. Nous les encourageons à être actifs. Mais nous ne pouvons pas les forcer à être ce qu'ils ne sont pas. Tout d'abord, ils doivent être de bons pilotes de course et rapide sur la piste, mais s'ils sont intéressés pour être actifs sur les réseaux sociaux, c'est encore mieux », déclare Markus Höpperger.
Pierre Gasly, leader du championnat GP2, explique sa gestion des réseaux sociaux dans une interview pour SportMarketing.fr. "Je les gère moi-même ! Je gère ma page Facebook, le Twitter et Instagram. Aussi, je suis présent sur LinkedIn même si je suis un peu moins présent sur ce réseau. Je les gère moi-même, ce qui n’était pas forcément le cas dans le passé. J’essaie de prendre du temps car la communication et l’image c’est quelque chose de très important. C’est aussi important pour les sponsors. Je fais du partage d’informations pendant les week-end de course, du partage d’infos sur ma vie courante car ça fait toujours plaisir aux gens surtout que j’ai bien conscience que l’on a une vie assez particulière, donc si on peut faire partager via les réseaux c’est tout à fait positif », explique-t-il.
La F1 va devoir accentuer son progrès sur les réseaux sociaux, en s'inspirant des autres séries mais aussi de l'animation offerte par les pilotes et les équipes. Aussi, la F1 doit apprendre à révéler ses secrets et à montrer les coulisses de son sport.