Ce lundi, Christian Estrosi, président de la région PACA, a rassemblé la presse pour une conférence de presse au sujet du Grand Prix de France de F1. Après avoir confirmé la présence de ce dernier dès 2018 et ça, pour cinq ans, les hommes clés du dossier se sont exprimés.
Après dix années d'absence, la F1 revient avec un Grand Prix au calendrier de la F1. Le dernier Grand Prix de F1 s'est déroulé en 2008 sur le circuit de Nevers-Magny Cours. Felipe Massa s'y était imposé devant Kimi Räikkönen et Jarno Trulli. Aussi, en 2018, la F1 roulera sur le circuit du Castellet, empruntant le parcours de 5,832 kilomètres. Sur 14 éditions courues sur le circuit du Castellet, ce sont 10 pilotes qui se sont imposés. Cette piste a été choisie pour effectuer les différents essais des pneus Pirelli de la saison prochaine.
Mais faire revenir la F1 en France a été un travail acharné. Christian Estrosi affirme dans une interview diffusée par la page officielle du circuit que ce travail s'est espacé sur une année complète. Quant à Stéphane Clair, directeur du circuit, il estime que le choix du retour de la F1 au Castellet est "logique » mais qu'il reste encore "beaucoup de travail d'ici 2018 pour que le circuit soit prêt le plus grand nombre de spectateurs et de téléspectateurs du monde entier ». Aussi, ce dernier rajoute que "la F1 est une vitrine ouverte sur le monde », ce qui permettra à la région PACA de s'assurer d'une promotion touristique.
Il faut dire que la région a souffert cet été suite aux derniers évènements. En 2016, ce sont 105 millions de nuitées qui ont été vendues contre 108 millions en 2015. Aussi, la région PACA a perdu 300 millions d'euros sur la même période en recettes touristiques générées.
Stéphane Clair s'est également exprimé auprès de l'Agenda-Automobile sur le cheminements du projet. "Nous avons toujours été optimistes, parce que notre site est aux normes de la F1 actuelle. En candidat sérieux, nous avons parlé avec des experts du sport automobile sur les thèmes techniques et budgétaires, pour mettre fin à certaines idées préconçues à notre encontre, telles les prétendues difficultés d’accès ou d’accueil du public.
Dès le Bol d’Or 2015, le plan de circulation mis en place s’est avéré efficace et nous a permis d’accueillir 70000 spectateurs. Bien évidemment, ce plan évoluera encore d’ici au Grand Prix de France F1 2018 », explique-t-il à Charles-Bernard Adreani.
Enfin, concernant les atouts touristiques, le directeur du Castellet est limpide à ce sujet : "Une capacité d’hébergement de 35 000 lits à moins de 50km, dont plus de 9500 en hôtels 4 et 5 étoiles, portée à 139 000 lits dans un rayon de 100km ; trois aéroports internationaux dont Marseille-Provence à moins de 45 minutes en voiture ; trois gares TGV à moins d’une heure de route et trois accès autoroutiers distincts, dont le plus proche à seulement 15 km ».
De son côté, Maître Péricard, avocat du circuit du Castellet, explique dans une autre interview que ce dossier "difficile » est actif depuis cinq ans. Ainsi, ce dossier a connu des interactions "politiques et extra-sportives qui sont très difficiles ». Aussi, Maître Péricard explique qu'accueillir la F1 n'est pas qu'une "question d'argent », qu'il faut derrière cela "une cohérence, une politique sportive et une politique d'ensemble sur un projet ».
Le circuit aux trois vies
Le circuit du Castellet a connu trois vies, comme nous le rappelle Charles-Bernard Adreani. La première ère s'achève sur la disparition de l’industriel Paul Ricard à l’automne 1997. Cette dernière allait provoquer la vente du circuit Paul Ricard à une holding au printemps 1999 pour payer les droits de succession.
Suivait ensuite la décennie « CPR2 ». Ainsi, le circuit est devenu HTTT (High Tech Test Track), piste d’essais haute technologie, sous l’impulsion de Philippe Gurdjian. Il redevient alors la référence en matière de sécurité.
Aujourd'hui, le circuit en est à sa troisième ère. Aussi, depuis plusieurs saisons, le site a renoué avec son public, auto, moto, karting, camion, et notamment vélo…
"Alors qu’au cours des 30 premières années d’existence du circuit Paul Ricard, François Chevalier avait forgé l’esprit et l’âme du lieu, c’est armé d’une même passion que Gérard Neveu lui succéda, avant que Stéphane Clair n’en prenne les commandes le 26 septembre 2011 et n’ait de cesse de travailler, entre autres, sur ce fameux dossier du Grand Prix de France F1 », explique le journaliste dans son article sur l'agenda-automobile.
Les grandes dates de l’histoire du circuit Paul Ricard, raconté par Charles-Bernard Adreani
– 1970 : 19 avril, inauguration officielle du Circuit Paul Ricard, en présence notamment de Paul Ricard et du Professeur Joseph Comiti, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la jeunesse, des sports et des loisirs.
– 1971-1990 : 14 Grands Prix de France F1.
– 1973-1999 : 13 Grands Prix de France de moto (125, 250, 350 et 500cm3).
– 1978-1999 : 22 Bols d’Or, et retour de ces 24 heures moto en 2015 sous le ciel provençal.
– 1999 : achat du site du circuit – rebaptisé Circuit Paul Ricard High Tech Test Track – et de l’aérodrome du Castellet par la société Excelis. Modernisation de la piste par Philippe Gurdjian, pour en faire le premier circuit au monde exclusivement dédié aux essais et à la communication.
– 2006 : homologation par la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) du nouveau tracé et des aménagements spécifiques du Circuit Paul Ricard. Principalement des « Run off » (zones de dégagement) en lieu et place des bacs à graviers, un système d’arrosage à la demande du revêtement intégré à la piste, et un contrôle des tracés par un système sophistiqué de caméras capables de suivre indépendamment chaque véhicule en action.
– 2007 : nomination du Circuit Paul Ricard « Premier Centre d’Excellence » par l’Institut FIA pour la Sécurité en Sport Automobile.
– 2009 : réouverture du Circuit Paul Ricard au public lors de compétitions et de Journées clubs. Construction de tribunes ; aménagement de zones publiques, et de parkings.
– 2010 : construction du Pit Building II dans le prolongement du Bâtiment Course. Célébration des 40 ans du Circuit Paul Ricard.
– 2014 : lancement de la stratégie de diversification du Circuit Paul Ricard avec, en particulier, la Reebok-Spartan Race, des Festivals de musique et les 24 Heures Vélo. Retour des championnats nationaux et internationaux, auto et moto, vitesse et endurance, ainsi que des championnats d’Europe et mondiaux GT, endurance, et du Grand Prix… Camions.
– 2015 : retour des 24 heures moto et du championnat du monde d’endurance avec le Bol d’Or. Ouverture d’un parc d’activités pour petits et grands, l’Xtrem Park.