Ross Brawn : "Dans une large mesure'', la F1 est la même qu'il y a 40 ans

Dans une interview accordée à Auto Motor und Sport, Ross Brawn compare la F1 de 2018 à celle qu'il a connu à ses débuts, au milieu des années 70.

La F1 est-elle toujours la même pour Ross Brawn ? Voilà la question à laquelle il a dû répondre lors de son interview accordée à Michael Schmidt. Arrivé au milieu des années 70, il a fréquenté de nombreuses équipes comme Williams, Benetton, Ferrari ou dernière Mercedes.

"Dans une large mesure'', la F1 d'aujourd'hui est la même qu'il y a 40 ans, selon lui. "Au cœur de tout cela se trouvent les meilleurs pilotes du monde, pilotant les voitures les plus rapides du monde au sommet de leur carrière'', ajoute-t-il.

Seulement, il y a un "mais''. "Et maintenant vient un point important. Ces voitures sont différentes. Et cela génère de l'intérêt. Parce que le défi d'ingénierie pour les ingénieurs est au second plan. Cependant, les différences doivent être dans certaines limites'', explique-t-il.

Le cas Fernando Alonso comme exemple

Pour illustrer son propos, Ross Brawn prend en référence Fernando Alonso. Le pilote espagnol a remporté les titres 2005 et 2006. Sa dernière victoire en F1 remonte au Grand Prix d'Espagne 2013.

"Les différences deviennent si grandes qu'un talent comme Fernando Alonso n'a pas gagné une course depuis cinq ans, parce qu'il n'est pas dans la bonne voiture, alors quelque chose ne va pas. La différence des voitures devrait au moins lui permettre de gagner une course. Nous sommes loin de cela'', explique-t-il.

L'an passé, Mercedes, Ferrari et Red Bull se sont partagés les podiums. Lance Stroll est le seul pilote des autres équipes à être monté sur un podium.

"C'est un point que nous ne pouvons pas accepter. Il est très clair que la différence d'argent dépensé par les équipes en haut et milieu de terrain est trop grande'', déclare Ross Brawn.

Si bien que ce contraste de niveau inquiète le directeur sportif de la F1. Selon lui, il y a une raison pour que Fernando Alonso aille courir ailleurs.

"Nous devons nous demander pourquoi il fait ça ? Parce qu'il ne pilote pas pour le Championnat du Monde. S'il le faisait, il se concentrerait pleinement sur la F1. Il cherche donc un domaine d'activité où il peut gagner'', conclut-il.