Stéphane Clair, directeur général du Circuit Paul Ricard, revient pour France Racing sur le retour du Grand Prix de France F1. 

Découvrez la première partie où Stéphane Clair dresse le bilan 2018 du Circuit Paul Ricard

Le Grand Prix de F1 a justement fait débat auprès des spectateurs. L’accès a été assez compliqué. Que pouvez-vous leur dire sur ce qui sera mis en place l’année prochaine ?
Ce circuit, si on regarde ce qui s’est passé durant le Grand Prix, n’a pas connu tant de difficultés que ça. Oui, il y a eu le vendredi qui a été catastrophique. Mais cela a été corrigé le samedi et le dimanche. On va mettre ça sur l’effet inexpérience année zéro non pas de l’organisateur mais de l’ensemble des services qui sont intervenus sur le dossier. Ça concerne aussi bien les communes qui ont été surprises par l’influence, ça concerne les gendarmes au bord des routes, ça concerne les agents de parking, ça concerne tout le monde.

Le vendredi matin a été confronté à la mise en route d’un dispositif et donc à la difficulté de mettre en route celui-ci. On s’est réuni dès le vendredi et le samedi matin, on avait un service qui a été parfait. C’est-à-dire selon les mesures prises. La circulation était fluide, l’accès au parking était impeccable. Le samedi soir, impeccable, pareil pour le dimanche matin. Le dimanche soir a été lié à un événement extérieur, absolument imprévisible qui était un orage qui s’est abattu sur le circuit. Le concert de David Guetta a été interrompu. Evidemment, nous étions dans des circonstances qui ne nous permettaient pas de gérer les choses comme elles auraient dû être gérées.

Néanmoins, on ne va pas satisfaire de ça. Il ne faut plus qu’il y ait d’aléas. Cela veut dire qu’il faut que les choses soient réglées comme du papier à musique dès le premier matin. Ça, c’est un engagement. Il faut inventer de nouvelles solutions, se projeter. Mais on va dire que d’ici le prochain Grand Prix, on n’aura certainement pas le temps de créer des équipements supplémentaires en terme de voirie ou de parking.

Ça veut dire qu’on va simplifier les process. Travailler avec le promoteur. Les spectateurs du vendredi sont arrivés à 10h00 du matin. Ceux du samedi et du dimanche sont arrivés dès 7h00. La vraie différence, comme j’en discutais avec l’organisateur de la Riders Cup, qui commençait à 12h00, les gens venaient à partir de 5h30. On n’a plus l’habitude en France des très grands évènements. On a eu la chance cette d’avoir deux gros évènements se déroulaient, hors stade. On n’a plus l’habitude des très grands événements où il y a entre 60 et 70 000 personnes. Il faut que les gens s’habituent à venir plus tôt. Le circuit est ouvert. On peut prendre le petit-déjeuner… Tout est ouvert dès 8h00.

On va favoriser le covoiturage, les parkings relais, c’est-à-dire la mise en place de navettes et de parkings à distance. Les navettes auront une voie d’accès spécifique. Tout ça va être fait mais ça ne révolutionnera pas un grand événement avec un peu d’attente. J’ai été à Spa-Francorchamps, les gens mettent trois heures pour sortir du parking sans que ça fasse une dépêche AFP ou l’ouverture d’un journal de 20 Heures. C’est « le prix à payer » pour avoir la chance de participer en live à un événement de cette ampleur.

N’a-t-on pas attendu ce point noir dans le drap blanc pour critiquer le Grand Prix ?
C’est évident, on est en France. On adore se faire mal. Quand quelque chose réussit, c’est moyen ; quand quelque chose rate, c’est terrible et quand c’est quelque chose d’exceptionnel, c’est pas mal. On ne sait pas dire « c’est bien », on ne sait pas dire « bravo ». On a à se féliciter. Les enquêtes de satisfaction le prouvent pendant les événements. La FOM a fait un certain nombre d’études auprès des spectateurs et notamment auprès des spectateurs étrangers. Il faut savoir que la perception de ces derniers est complètement différente de ce qu’on a pu lire sur les réseaux sociaux d’une partie des spectateurs français. Aujourd’hui, plus de 80% de nos spectateurs disent vouloir revenir. C’est un bon chiffre. La première année, on a tellement vendu aux spectateurs français qu’on n’avait plus assez de places pour répondre à la demande des spectateurs étrangers. Si on rajoute des spectateurs étrangers et certains français qui ont vu le spectacle à la télévision et qui se sont dits « l’année prochaine, je ne le louperai pas », je ne peux pas dire qu’on ait la garantie du succès sur plusieurs années mais nous avons globalement un spectacle de haut niveau et la satisfaction du public était là.

Oui, près de 2000 à 2500 personnes ont subi des difficultés pour venir. Cela a été traité commercialement. Il reste, aujourd’hui, une cinquantaine de dossiers dans lesquels les gens discutent encore mais tout a été réglé. Je pense qu’on repart, et le promoteur va pouvoir travailler, pas d’une feuille blanche, mais d’une expérience qu’on va améliorer et d’une base de clients bien connue qui ont envie d’assister à un grand spectacle. Ce n’était pas qu’un Grand Prix de France, on avait vraiment tous les éléments pour que ce soit un grand spectacle et une grande fête. Et les gens qui sont venus là ont vécu cette grande fête et je pense qu’ils se souviennent plus de ça que des inconvénients du vendredi. Evidemment, c’est inadmissible ce qu’il y a eu vendredi et on fera tout pour que ça n’arrive plus jamais.