Depuis un an, la FIA travaille à l'élaboration d'un carburant dit durable. L'objectif est de l'introduire dès 2023 en F1. 

La FIA travaille sur un carburant différent, qui ne pourra être adapté qu'au sport automobile, et notamment à la F1 dans un premier temps. Ce carburant, dit durable, devrait être introduit dès 2023 dans la catégorie reine de la monoplace. Si une première étape est envisagée en 2022, avec 20% à 30% de carburant de synthèse, l'ultime étape devrait être une révolution.

"Si nous démontrons la durabilité dans le développement de carburants et de moteurs efficaces, nous envoyons deux messages. Nous faisons quelque chose avec notre sport et nous ouvrons de nouvelles voies. Non seulement nous optimisons notre propre efficacité, mais nous favorisons le développement de technologies qui pourraient être utilisées dans la production en série. Le sport automobile doit jouer un rôle de pionnier'', explique Gilles Simon, à la tête du projet de recherche, à Auto Motor und Sport.

Aujourd'hui, la FIA se concentre sur deux axes de recherche : l'un est basé sur les déchets biologiques, l'autre est un carburant synthétique, neutre en CO2, qui est obtenu à partir d'hydrogène et de dioxyde de carbone en laboratoire en utilisant un certain nombre de processus chimiques.

Un carburant durable, c'est quoi ?

Un carburant dit durable, est un carburant qui s'inscrit dans une logique sociale, économique et environnementale. Il promet l'utilisation réduite de matière fossile à la conception et une optimisation à l'utilisation rendant l’énergie de nature à durer plus longtemps. L'objectif primaire est de rendre la discipline « plus verte » de ce qu'elle est. À l'image de l'aviation, le carburant durable devra répondre à des certifications très précises. On estime que les carburants durables d'aviation peuvent ainsi permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) jusqu'à 80 % tout au long de leur cycle de vie.

Si la Formule 1 empreinte le même modèle, vous pourrions espérer des amélioration écologiques significatives. Cette volonté de la Formule 1 s'inscrit dans un projet ambitieux visant le bilan carbone zéro d'ici à 2030. Il faudra certainement beaucoup d'efforts pour attendre cet objectif, mais les instantes dirigeantes sont déterminées à se projeter sur cette piste, rendant au passage, l'image de la discipline moins polluante.

Un million de litres par an pour la F1

La création de ce carburant durable ne peut se faire qu'à une petite échelle. En effet, la production de masse d'un carburant de ce type serait difficile et extrêmement coûteux. C'est pourquoi la F1 a été choisie comme "laboratoire" pour ce projet.

"Pour le moment, la F1 a besoin d'environ un million de litres de carburant pour les courses, les essais et les bancs d'essai par an. Cela semble beaucoup, mais c'est en fait une très petite quantité. Ce ne serait pas un problème de le produire'', explique Gilles Simon.

Les motoristes ont approuvé le projet lancé par la FIA, mais les pétroliers de la F1 (Shell, Mobil, BP et Petronas) restent pour le moment mitigés sur ce concept. "Si nous leur donnons des suggestions techniques raisonnables, nous devrions pouvoir les convaincre. Cela dépend de nos résultats'', conclut Gilles Simon.