L'entame de saison 2023 chez Ferrari n'est pas celle qui était attendue, d'autant qu'en coulisses, une crise semble couver à Maranello. Va-t-on assister à un exode de quelques personnages-clés de la Scuderia ?
Nous sommes à la mi-mars, la F1 n'a disputé qu'un seul Grand Prix et déjà la machine à rumeurs s'emballe. Des bruits de couloir qui sont quand même étayés par une ambiance un peu lourde et des gestes qui ne trompent pas dans le paddock, notamment certaines moues sur le visage des pilotes.
Le chaudron Ferrari va-t-il exploser ?
La première course de la saison n'est peut-être pas représentative à 100% de la performance chez Ferrari, mais elle donne des raisons de s'inquiéter en interne. Si, sur un tour rapide, la Ferrari peut donner le change lors des qualifications (Leclerc s'est qualifié à 0"272 de la pole position), Carlos Sainz a terminé 4e du Grand Prix à plus de 48" ! Un gouffre surtout lorsqu'on sait que les pilotes Red Bull ont reçu l'ordre de ménager leur mécanique pendant la course.
Dès les premiers essais d'intersaison à Bahreïn, une scène a retenu l'attention de beaucoup d'observateurs du paddock quand Charles Leclerc fut en discussion assez sérieuse (sinon houleuse) avec David Sanchez, responsable du département aérodynamique. Ce dernier aurait depuis demandé sa démission et serait en partance pour retourner chez McLaren.
Depuis l'issue du premier Grand Prix et un nouveau manque de fiabilité pour la Ferrari SF-23, Charles Leclerc aurait demandé un entretien privé avec John Elkann, grand patron de Ferrari, le Monégasque étant déjà très inquiet pour la suite de la saison. Chez Ferrari, on semble vouloir rassurer son poulain en lui confirmant que tout serait fait pour qu'il puisse se battre aux avant-postes.
Mais la presse italienne rapporte que la situation est très tendue à Maranello, même si Frédéric Vasseur agit en Team Principal modèle, notamment lorsqu'il a réuni tous les employés sous un hangar à Maranello pour organiser un meeting commun après le premier Grand Prix.
Après l'éviction de Mattia Binotto qui a payé les pots cassés de 2022, et le départ de David Sanchez, il est à présent ébruité que d'autres membres-clé pourraient poursuivre cet exode. Gino Rosato (relations externes) et Jonathan Giacobazzi (PR, chargé des relations publiques), employés de longue date de Ferrari, auraient quitté l'équipe, tandis qu'Inaki Rueda, qui a été rétrogradé de son poste de chef de la stratégie, pourrait également être sur le départ.
La Corriere della Sera affirme aussi que le directeur de course de Ferrari, Laurent Mekies, pourrait faire ses adieux à l'équipe, bien que la situation soit apparemment "au point mort" après que Vasseur ait opposé son veto à un accord permettant à Mekies (ex-FIA) de travailler avec la Formule 1 aux côtés de son président et ex-directeur de l'équipe Ferrari, Stefano Domenicali.
Des rumeurs courent aussi à propos d'Enrico Cardile, le responsable de l'aérodynamique de Ferrari, qui prend le rôle de directeur technique, verra son contrat avec l'équipe se terminer l'année prochaine, et il n'est pas certain qu'il restera dans l'équipe. Outre les départs potentiels, il y aurait aussi des retours, comme celui de Simone Resta, le directeur technique de Haas, qui pourrait, selon certaines sources, revenir à Maranello.
Plus grave en revanche, Vasseur et Benedetto Vigna (le PDG de Ferrari), seraient également en conflit. Vigna étant mécontent que Vasseur se soit rendu aux essais de Bahreïn avec son ami et patron de l'équipe Mercedes, Toto Wolff, alors que Vasseur aurait été empêché de faire venir un nouveau sponsor chez Ferrari.
Malheureusement, on a déjà connu une Scuderia Ferrari engluée dans les guerres de clans et noyée par l'aspect politique au début des années 90 après l'ère d'Enzo Ferrari. Un rayon de soleil est venu redorer le blason du Cheval Cabré au début des années 2000 avec leur période de domination, mais depuis la fin de l'ère Jean Todt, on a l'impression de revoir une situation analogue à la traversée du désert de Ferrari.