Alors que les épreuves du mois de mai ont été reportées ou annulées, l'idée d'une Super Saison en F1 se fait entendre. Cependant, le principe n'a pas que des avantages.
La saison de F1 est retardée au moins jusqu'au début du mois de juin. Liberty Media, en accord avec la FIA, a pris la décision de reporter toutes les épreuves jusqu'à la manche en Azerbaïdjan. L'Australie a été reporté, bien que le Grand Prix ne devrait pas avoir lieu cette année, tout comme la manche chinoise qui a été la première reportée par la F1 et qui ne devrait pas avoir lieu immédiatement. Monaco a décidé d'annuler son Grand Prix, la faute à une logistique complexe pour que la course ait lieu. La trêve estivale a été décalée à fin mars, début avril. Les usines fermeront 21 jours durant cette période.
La F1 face à des obligations contractuelles
Pour Liberty Media, cette crise est une épreuve. Les dispositions contractuelles qu'a la discipline avec les différents acteurs l'obligent à revoir ses plans et rapidement. En effet, les accords commerciaux parlent d'un minimum de quinze épreuves pour les diffuseurs. Si cette clause n'est pas respectée, la F1 recevra moins d'argent des chaines diffusant la F1. Rappelons que les droits de diffusion représentent plus de 630 millions de dollars en 2019.
Ross Brawn espère maintenir cette saison entre 17 et 18 courses, jusqu'en décembre. Plus les jours avancent, plus cela signifie un calendrier plus que serré, avec une course quasi tous les week-ends.
"Lors de la réunion, il y a eu un soutien total pour les plans visant à reprogrammer autant de courses reportées que possible dès qu'il est possible de le faire. La F1 et la FIA travailleront maintenant pour finaliser un calendrier 2020 révisé et consulteront les équipes, mais comme convenu lors de la réunion, le calendrier révisé ne nécessitera pas leur approbation officielle'', explique Chase Carey dans un communiqué publié à la suite d'une réunion avec les équipes.
Vers une Super Saison en F1 ?
Le Coronavirus ne donne pas d'échéance. Il croît au fur et à mesure que les jours passent, laissant planer au-dessus de lui de possibles nouveaux reports d'épreuves. Le Grand Prix de France est actuellement dans l'attente, à la fois des décisions du gouvernement mais aussi de celle de Liberty Media. Le Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, a récemment annoncé des restrictions de voyage extrêmes pour le pays, qui, si elles sont toujours en vigueur à l'approche de la course de F1, causeront un cauchemar logistique pour les équipes.
La F1 n'a pas communiqué clairement sur les épreuves qui pourraient être présentes dans le futur calendrier revu. A ce jour, il n'y a que Monaco qui a officiellement annoncé l'annulation de son épreuve. Les autres sont uniquement reportées à une date ultérieure, qui n'est pas encore communiquée. La logique voudrait que les épreuves trop lointaines ne soient pas courues si la F1 venait à revoir son calendrier pour uniquement la saison 2020.
La F1 pourrait adopter l'idée d'une Super Saison pour que l'ensemble des épreuves se tiennent. Si la saison de F1 débute en juin, elle pourrait se finir entre le Grand Prix de Monaco 2021 et l'épreuve française de la saison prochaine, comme le WEC le fait en finissant par les 24 Heures du Mans.
Les conséquences de la Super Saison
La Super Saison pourrait avoir des conséquences contractuelles. En effet, les Accords Concorde finissent à la fin de la saison. Ces accords régissent l'aspect commercial de la F1, avec notamment la répartition du Prize Money des équipes. Pour le moment, aucune équipe n'a signé les accords et n'a pas confirmé de même leur présence sur la grille pour la saison 2021. Mais Chase Carey ne se fixe pas de date limite pour la signature, même s'il souhaiterait faire ça le plus rapidement.
"De manière réaliste, ce que nous proposons est la structure de l'entreprise à partir de 2021. Notre objectif serait de faire signer les choses le plus tôt possible avec les équipes, juste pour lever l'incertitude qui l'entoure'', déclare Chase Carey aux analystes de Wall Street.
D'autres problèmes contractuels se posent, notamment avec les pilotes. Un grand nombre d'entre-eux présents sur la grille 2020 sont en fin de contrat. Seuls seuls Charles Leclerc, Sergio Pérez, Esteban Ocon et Max Verstappen ont un contrat au-delà de la saison actuelle. Faire une Super Saison obligera l'ensemble des équipes de faire un avenant pour la première partie de 2021. Il en est de même pour certaines équipes avec leur fournisseur moteur. McLaren doit quitter Renault pour Mercedes dès la saison prochaine.