Arthur Rougier a débuté sa première saison en GT4 au sein du CD Sport pour ce Championnat de France FFSA GT. Une collaboration avec un jeune coéquipier, Edouard Cauhaupé qui a permis aux pilotes de se classer troisième au classement général.

Sacré champion en Formule 4 France - FFSA Academy en 2017, Arthur Rougier a pu continuer en Eurocup Formule Renault la saison suivante. Comme beaucoup de pilotes, le budget aura décidé d'une autre trajectoire, que le pilote est loin de regretter aujourd'hui. Il nous confie ses sentiments sur sa première saison en GT4.

Arthur Rougier apprend vite !

Après tes saisons en Formule 4 France et en Eurocup Formule Renault, comment tu analyses ta transition soudaine en GT4 ?
Je suis à présent totalement focus sur le GT, néanmoins je ne connais pas encore les prototypes et je reste ouvert à ça ! Pour l'heure, la monoplace, je pense que je peux y tirer un trait dessus car les budgets sont conséquents mais à moins d'une opportunité qui se présente, cela semble compromis.
Ce qui est dommage, c'est que le coût d'une saison prend le dessus sur les envies des pilotes... Si j'ai pu faire l'Eurocup c'est grâce à mon titre en Formule 4 France et l'aide de Renault, mais chaque année, le coût dans les formules de promotion augmente. Pour l'instant, je préfère laisser la monoplace de côté et je me concentre sur l'Endurance et le GT car il y a de belles choses à faire, c'est mon objectif aujourd'hui.

Quelle première année en GT4, belle entrée en matière et troisième au classement, que retiens-tu de positif ?
C'est vraiment une très bonne année, nous aurions signé pour ça en tout début de saison ! Personnellement, je confirme mon programme GT4 seulement 10 jours avant le début du premier meeting. Je connaissais déjà CD Sport car j'étais déjà passé dans leur école de pilotage, mais je ne connaissais ni mon coéquipier, ni la voiture.
On a progressé tout au long de l'année, on a appris ensemble ! Malheureusement, on a connu des crevaisons et surchauffe moteur, ça nous a coûté de belles places, mais c'est le sport auto qui veut ça.

Quelle adaptation en tous cas au GT4 depuis le baquet d'une monoplace, comment expliques-tu cette rapide mise en jambe dans la Mercedes AMG ?
Ça parait simple mais de l'extérieur c'est trompeur, car en début d'année à Nogaro j'avais déjà beaucoup de choses à apprendre, tout comme l'équipe avec qui nous avons dû apprendre à nous connaître dans nos méthode de travail avec très peu de préparation finalement.
Au niveau des réglages, cela a été progressif, et même dans mon pilotage cela n'a pas été aussi simple. Comparé à une Formule Renault, forcément, c'est moins rapide mais la voiture est plutôt facile à sentir, elle pardonne un peu plus de choses mais j'avais tendance un peu à sur-piloter en début de saison et la voiture n'aime pas ça clairement.
J'ai réussi à trouver mes marques, il y avait de grandes différences à gérer, le poids, l'ABS également, qui m'a posé un peu des difficultés au début et les pneus qui fonctionnent différemment qu'en monoplaces... et le fait de partager son volant aussi.

ROUGIER Arthur (fra), Mercedes AMG team CD sport, portrait

Penses-tu que tu as fais des erreurs pour cette première année, qui seront à corriger ?
Des erreurs, forcément, on les fait pour cette première année avec l'expérience qui était la nôtre. Mais ce n'était pas des erreurs de pilotage, on dira plutôt que nous avions un manque d'informations sur certains paramètres et que l'on a géré du mieux que l'on pouvait. Avec l'expérience acquise cette saison, forcément on fera mieux à l'avenir.
La seule chose qui nous a manqué cette saison, c'est le temps ! Car nous n'avons pas beaucoup travaillé sur les qualifications, nous étions concentrés sur la course. La priorité pour nous, c'était la course car on manquait de temps de préparation.
Concernant l'approche sur les réglages, on a rapidement trouvé la bonne direction, finalement, on ne s'est pas beaucoup trompé avec l'équipe. On a progressé rapidement, mais on se disait qu'on n'avait pas de marge d'erreurs car nous n'avions pas le temps, pas de temps de roulage à gaspiller.

Les soucis techniques ont un peu entravé la bonne dynamique, quelles évolutions à attendre sur la voiture ?
Il faut effectivement que l'on puisse résoudre les quelques soucis de surchauffe que nous avons connu, à Lédenon, par exemple. Ensuite, la Mercedes est une voiture homogène qui nous a permis de nous montrer lors de toutes les manches. Dans l'ensemble, on a fait de très bons résultats, avec une seule voiture dans l'équipe, deux jeunes pilotes et l'expérience qui est la nôtre.

Finir sur le podium de la première saison, cela te donne comme objectif le titre en 2020 ?
Oui, c'est dans un coin de ma tête, mais je prends les années les unes après les autres. Dès cette saison, nous n'avons pensé qu'aux courses à venir sans penser au championnat et avec aucun objectif final et finalement, on a fait un très bon travail. Pour la saison prochaine, nous allons voir comment le programme sera constitué pour l'heure je suis ravi de ma première année.

Quels programmes vises-tu pour la suite, le GT3 par exemple ?
J'aimerais avoir plus de temps de roulage, donc le GT3 serait aussi un objectif de pouvoir rouler plus qu'en 2019. Un double programme ne me dérangerait pas, je pense que le GT4 à temps complet ce serait bien, mais si je peux avoir l'opportunité de faire du GT3 à côté, ce serait idéal.

Comment êtes-vous perçus les jeunes du paddock du GT4 ? Comme toi, on en voit de très jeunes directement issus des formules de promotion !
C'est vrai qu'il y a de plus en plus de jeunes pilotes qui arrivent directement de la Formule 4 par exemple, mais les budgets conséquents demandés en formules de promotion font qu'ils se tournent vers l'Endurance ou le GT et voient les possibilités qui s'offrent à eux.
Le championnat de France GT4 est une très bonne porte d'entrée avec un très bon niveau et cette année encore l'a prouvé. Je pense que ça va encore monter d'un cran l'an prochain avec les nouvelles catégories. Avec les pilotes que nous avons vu cette saison, c'est vraiment positif pour ce championnat.

Tu arrives de la monoplace, tu as appris à partager la voiture cette année, comment s'est passé cette transition pour toi ?
C'est très différent effectivement et surtout sur le plan humain car c'est très important ce moment de partager la voiture. Et cette année s'est bien déroulée pour nous sur tous les aspects, on a réussi avec Edouard (Cauhaupé) à échanger nos informations, nos ressentis, c'est une partie du travail que j'ai bien aimé. Le côté humain et le partage en endurance, ça me plait beaucoup.
C'est du collectif pour aller de l'avant, on s'apporte des choses les uns aux autres et parfois il faut faire des compromis sur les set-up de la voiture, avoir une vision différente des choses. Après, nous n'avions qu'une seule voiture dans l'équipe, nous aurions pu peut-être avoir plus d'échanges et de retour d'informations avec une seconde voiture dans l'équipe.

Dans le futur, tu rêves des 24 Heures du Mans, des 24 Heures de Spa et autres ?
Oui, clairement, ce sont des courses auxquelles j'ai envie de participer... Déjà à moyen terme si je peux rouler en Blancpain ce serait formidable ! Et puis comme beaucoup, devenir pilote professionnel, ce serait l'aboutissement de la carrière. Je dois simplement me concentrer de faire le mieux possible, être présent en piste et décrocher des résultats.

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