Pierre-Alexandre Jean était associé à Stéphane Lémeret sur l'Alpine #36 du CMR (l'écurie Alésienne) avec l'espoir de décrocher le titre dans le Championnat de France FFSA - GT4. Quelques soucis techniques sont venus anéantir leurs espoirs, Pierre-Alexandre nous raconte.

Quelles étaient les attentes cette année pour cette seconde année d'exploitation de l'Alpine ?
Après avoir remporté la Coupe du Monde en GT4, on avait pour objectif le titre, on savait que les performances de la voiture pouvaient nous le permettre. Malheureusement les soucis techniques nous ont privé du titre mais c'est la loi du sport automobile. La voiture « devrait » évoluer pendant l'hiver afin qu’elle soit épargnée par les problèmes.

Au Paul Ricard, tu n'as pas eu l'impression d'être maudits avec ces pannes ?
On perd 36 points au total lors des derniers tours de course à Spa et au Paul Ricard. Quand ça s'est produit, je ne voulais pas y croire j'ai mis presque 20 secondes à réaliser. On savait que depuis le premier relais de Stéphane (Lémeret -son coéquipier-) la transmission donnait des signes de faiblesse. Je revenais fort sur Vincent Beltoise, sans ce souci, on pouvait gagner la course.

Et puis j'ai senti petit à petit que la transmission était en train de lâcher, j'ai dit à Charly (Bourachot) que ça ne tiendrait pas un tour de plus, j’ai supplié Charly à la radio car je ne voulais pas y croire. C'était très dur samedi soir d'accepter ça... Dimanche était différent, on partait loin sur la grille en 33e place, on savait que nos chances étaient faibles mais je n’ai pas abandonné pour autant, bien au contraire, j’ai tout donné…

Avez-vous réussi à identifier les problèmes ?
En fait, ce sont des soucis que nous connaissons depuis l'an dernier. Récemment, l'équipe a beaucoup travaillé sur des améliorations de la voiture pour que nous échappions à ces pannes de transmission, cela pouvait se résoudre, mais l'homologation n'a pas eu lieu. Peut-être qu'il nous manquait des évolutions pour rendre la voiture plus fiable, c'est dommage car au final cela nous coûte le championnat.

Pierre-Alexandre Jean (FRA), CMR (FRA), Alpine A110 GT4, portrait

Par rapport au reste du plateau, comment se comporte l'Alpine ?
La voiture a un très bon équilibre et elle est géniale pour ça. On arrive à en tirer le meilleur parti très rapidement, mais elle reste quand même pointue pour aller chercher les derniers dixièmes. Mais dans la globalité et en fonction de la BoP, on a vu qu'on pouvait jouer la pole position et la victoire sur la plupart des meetings.

La suite s'annonce comment, ton programme pour 2020 ?
Idéalement, il faut que je puisse rouler en GT3 désormais comme le Blancpain Endurance ou Sprint (ex-Blancpain). Je suis ravi de l’expérience acquise en GT4 (après le sacre en Coupe du Monde GT4) cette saison j’ai été capable de me battre aux avant-postes sur tous les week-ends, sans pour autant craquer sous la pression ni commettre de fautes de pilotage. Un titre de champion de France aurait été comme la cerise sur le gâteau.

Déjà des pistes pour la suite, des discussions avec CMR ?
Je n’ai pas de pistes privilégiées, mon manager et moi évaluons toutes les propositions. J'ai vraiment aimé le travail qu'on a effectué avec toute l'équipe CMR, c’était vraiment une super expérience humaine.

Ta pige en GT3 s'est plutôt bien déroulée...
Oui, surtout que je n’avais jamais roulé en GT3, j’ai découvert la voiture lors des essais libres, et puis le dimanche on décroche la victoire (en catégorie). J'avais dans l'idée de me faire plaisir et d’écouter les conseils des ingénieurs. Petit à petit, on a commencé à affiner les réglages pour le pilotage, naturellement, sans prétention, sans pression, et au final ça se passe de la meilleure des façons. La grosse différence entre le GT3 et le GT4 c’est la lutte en piste.

Ça m'a permis de voir comment se déroulait un week-end de GT3, et j'espère que ça me sera utile pour le futur. En termes de performances, c'est plus puissant et plus exigeant que le GT4, mais globalement tout est proportionnel.

Toi qui a fait du ski à tes débuts, l'idée de faire le Trophée Andros, ça te tente ?
Oui, l'idée est vraiment bien, j'ai déjà évoqué l'idée avec Charly, mais je n'ai pas forcément envie de passer une partie du budget dans cette discipline, bien que ce serait vraiment fun.

36 CMR (FRA), Stéphane Lemeret (BEL), Pierre-Alexandre Jean (FRA), Alpine A110 GT4, action