Stéphane Tribaudini court le dernier meeting de la FFSA GT sur le Circuit Paul Ricard sur une BMW engagée par 3Y Technology.
Après deux meetings « off », te revoilà sur le circuit de ton titre 2017. Une course à la maison, c’est important ?
C’est très important ! C’est pour ça que depuis un mois et demi, j’essayais de trouver des partenaires pour faire cette course à domicile. Je remercie déjà les partenaires qui m’ont aidé toute la saison. Si je n’avais pas roulé ici, je n’aurais pas pu les inviter et les remercier pour l’effort qu’ils ont fait. Ça sert aussi pour les contacts pour la saison prochaine. Aussi, il découvre le monde du sport automobile, l’envers du décor, la préparation, les debriefs. Les gens qui ne connaissent pas le sport automobile sont bluffés de voir tout ce que ça implique comme préparation pour aller vite, que ce n’est pas uniquement du pilotage pur. C’est un week-end important, à la maison. C’est aussi la dernière de la saison. On a six mois off après.
Au début de la saison, tu as roulé sur une Ginetta, puis sur une Alpine, et là sur une BMW. Comment gère-t-on l’adaptation ?
Passer d’une Ginetta à une Alpine, il y a une différence de comportement de la voiture mais ça reste assez similaire par rapport à son poids et à sa puissance. L’adaptation est assez facile. La BMW a 300 kg de plus par rapport à l’Alpine ou la Ginetta. Le comportement est différent. Il faut beaucoup plus ralentir la voiture dans les virages sinon elle prend trop d’inertie et on part au large. Aussi, il faut être plus souple au volant pour éviter que la voiture glisse. Il faut penser à ne pas trop user les pneus. La voiture étant plus lourde, elle les use plus. Il faut prendre le coup. Il faut s’enlever les repères acquis avec les voitures légères. Après les deux séances d’essais libres, je peux dire que j’ai compris le fonctionnement, même si j’ai quelques détails encore à régler.
La BMW se comporte très bien ici. Quel est l’objectif ?
L’objectif principal était d’être présent, pour les partenaires notamment. Tester une autre voiture, c’est bien aussi pour l’expérience. Après, être aussi vite que les pilotes BMW qui ont fait l’ensemble de la saison, c’est assez compliqué. J’espère y arriver. Le but est de faire la meilleure qualification possible, de très bons relais. Mon équipier, qui est un amateur, prendra le relais, ce qui change par rapport au reste de ma saison où mon équipier était un Silver. Forcément, un amateur, ça va moins vite. Avec 47 voitures de ce niveau en championnat de France, il sera difficile d’accrocher le top 10. Ainsi, on va essayer de faire du mieux possible et faire des courses propres, en faisant de beaux arrêts aux stands. L’objectif sera de faire le mieux possible.
La saison 2018 a été sacrée avec le double programme FFSA GT/GT4 European. Quid pour 2019 ?
J’ai voulu faire deux programmes cette année, ce qui me semblait obligatoire dans ma progression. J’ai commencé le sport automobile il y a un peu plus de deux ans. Même si je suis rapide, il me manque encore un peu d’expérience malgré tout que d’autres ont acquis il y a 10, 15 ou 20 ans, en karting, en monoplaces etc. Je n’ai pas ce bagage là. Il faut rattraper le temps perdu dans l’expérience, la partie course et dépassement, réglage de la voiture.
Le fait d’avoir fait une partie des deux championnats m’a permis de plus rouler et de prendre plus d’expérience en moins de temps. Le championnat d’Europe m’a apporté beaucoup en performance. A l’inverse du championnat de France, il y a 20 équipages Silver/Silver, on ne peut pas se permettre de lâcher un peu. Il faut être de suite à fond. La moindre fait perdre beaucoup de places. Ça oblige à être tout le temps parfait. Aussi, les dépassements sont plus agressifs, il y a encore plus de voitures. J’ai beaucoup appris à être agressif en piste. J’ai fait énormément de dépassements, avec un gain sur la saison de presque 100 places, entre l’Europe et la France.
2019, tout dépendra des partenaires que je pourrais trouver pour financer la prochaine saison. Je travaille dessus. Je pense que mes partenaires actuels vont me suivre. Il faut que j’en trouve d’autres pour compléter parce que cette année, c’était compliqué. J’ai pu financer au final qu’un bout de ma saison. Je vais peut-être pouvoir faire deux championnats comme cette année. Maintenant, j’aimerais en faire un entier et bien. Le GT4 France me paraît d’être une bonne idée en terme de visibilité. Le GT4 Europe est bien car le niveau est encore plus relevé. On était 4e du championnat d’Europe pendant toute la saison jusqu’à la dernière course où je n’ai pas pu me déplacer, faute de budget. Finir à cette place pour une première saison, c’était inespéré.
Si je repars en championnat de France, l’idée serait de pouvoir jouer le titre. Et si je peux faire l’Europe, c’est bonus. Mais l’idée serait d’être aussi performant et de pouvoir jouer le titre en Europe.
Il y a une grande différence de budget entre le championnat de France et le championnat d’Europe ?
C’est assez similaire. Il y a le même nombre de courses, le même temps de roulage. Les déplacements sont plus loin. C’est là qu’est la différence. Mais ce n’est pas comme en Blancpain où on double le budget.
CMR est-elle devenue une équipe de cœur ?
Forcément, c’est l’équipe qui m’a donné ma chance au début. J’ai roulé toute la saison, à part cette course avec eux. J’ai tout appris chez eux avec la Ginetta et après avec l’Alpine. On a forcément une relation qui est particulière. Après, je suis ouvert à toutes propositions avec l’écurie CMR ou éventuellement d’autres choix. Contrairement à l’année dernière, je prends les choses beaucoup plus tôt pour avoir un maximum de choix et prendre une décision en fonction des opportunités données. Je ne veux pas revivre la même situation que cette année.
Est-ce que le budget demandé par exemple entre CMR et 3Y Techology est différent ?
La principale différence au niveau du budget, c’est la voiture qu’on pilote. Quand on part sur une Ginetta qui est une voiture « prototype », qui n’est pas une voiture de série, qui est pensée pour la course directement, ça amène moins de frais car les pièces sont pensées pour la course et le poids joue beaucoup dans l’usure des différentes pièces. Donc on va vous demander moins d’argent pour rouler. A contrario, les voitures les plus chères seront les plus complexes, comme la Mercedes. Ces voitures ont beaucoup d’éléments venant du GT3, donc plus chers. Ce sont des pièces en carbone, avec beaucoup de développement. Entre les deux, il y a un intermédiaire, avec l’Alpine, voire la Porsche, même si l’an prochain, ça va changer pour cette dernière avec un nouveau modèle.