Après une saison dans la toute nouvelle FIA F3, le jeune néo-zélandais passera dans la classe supérieure l'année prochaine. Une première saison en FIA F2 qui doit permettre à Marcus Armstrong de se préparer au mieux pour la F1.
Le néo-zélandais de 19 ans est passé par la F4 italienne, dont il est sorti champion avec Prema. Trois saisons passées au sein de l'équipe italienne, en FIA F3 européenne et dans la nouvelle FIA F3 cette année. Une vraie famille qui lui a permit de grandir en tant que pilote.
« Prema est une équipe fantastique. J'ai partagé beaucoup de bons souvenirs avec eux. D'une certaine manière, j'ai passé beaucoup de mon enfance avec eux. C'est une belle famille à faire partie. »
De la FIA F3 à la FIA F3
Troisième du championnat FIA F3 européenne en 2019, Marcus Armstrong est bien placé pour apporter un éclairage sur les différences entre les deux séries dotées du même nom. Des différences techniques et une nouveauté qui se traduisent aussi par des courses plus indécises et spectaculaires. Ce qui permet aux pilotes de montrer toute l'étendue de leur talent.
« Bien sûr, la façon dont la voiture se comporte est différente, de toute évidence à causes de différences techniques tels que les pneus ou la répartition du poids. Les voitures ont beaucoup de différences. La façon dont vous devez conduire la voiture est également différente. De plus, cette saison, il y avait moins de temps d'essais, il était donc nécessaire d'être dans le rythme immédiatement alors qu'il y avait plus de temps pour progresser et augmenter son rythme la saison précédente. Je pense que cette année a été un très bon spectacle pour les spectateurs. Je sais que beaucoup de gens ont aimé regarder la course à la télévision. Il y avait toujours beaucoup d'actions. Autrefois, dans l'autre F3, il y avait des courses plus prévisibles. Après la qualification, le résultat restait généralement similaire. »
« Beaucoup de pilotes sont les mêmes. Beaucoup d'entre eux viennent des mêmes championnats. Les deux championnats sont très forts, très difficiles. L’année dernière, j’étais plus jeune, j’avais moins d’expérience et je courrais contre des gens qui avaient fait 3 ou 4 ans en F3. Dans les deux cas, j'ai eu la chance de courir parmi les meilleurs. »
Une saison aux allures de « montagnes russes »
La bataille pour le titre a été intense cette saison entre les pilotes de chez Prema. Si le russe Robert Shwartzman a remporté le duel face à Marcus Armstrong, le néo-zélandais n'a pas fait de la figuration. Vice-champion d'une saison qu'il qualifie de « montagnes russes » , il est monté à 3 reprises sur la plus haute marche du podium et réalisé la pole position au Red Bull Ring.
« Cette année a vraiment été comme dans les montagnes russes, car nous avons eu beaucoup de bons moments et autant de mauvais moments. J'ai beaucoup appris cette année, c'est l'essentiel. Du début à la fin de la saison, je me suis vraiment beaucoup amélioré. Si je suis honnête, je me sens d’une certaine manière, insatisfait de cette année parce que nous n’avons pas montré notre vrai potentiel. Je pense que notre potentiel est plus que ce que nous avons fait. »
Marcus Armstrong a clôt sa saison d'une main de maitre avec la victoire sur la première course à Sotchi, et une 2e place lors de la dernière course. Cette victoire, remportée après quelques péripéties et adversités, est d'autant plus appréciable. Le plus beau souvenir de sa saison.
« Je pense que la dernière course à Sotchi a été assez bonne, le samedi lors de la course 1, que j'ai gagné. Je menais depuis le début, j’ai eu quelques problèmes en course, j’ai réussi à revenir de la 5e place et remporter la course dans le dernier tour. Je pense que c'était mon meilleur souvenir de l'année. J'ai aussi aimé faire des pole positions. Ma pole position au Red Bull Ring est aussi un bon souvenir. »
Une saison émaillée également par le tragique accident survenu à Spa-Francorchamps. La douloureuse disparition d'Anthoine Hubert a marquée les esprits et les cœurs, tout autant des pilotes, que des membres de la grande famille du sport auto. Tandis que la FIA F2 avait décidé d'annuler la 2e course du week-end, les jeunes pilotes de la FIA F3 avaient eux repris la compétition dès le dimanche matin. Une nuit difficile, et dès le départ lancé, la course qui reprend ses droits. Reprendre la piste après un tel événement n'est jamais simple.
« Ce qui s'est passé est tragique. Ça n'a pas nécessairement changé mon point de vue sur la course parce que j'ai toujours su que c'était dangereux. Mais cela met vraiment les choses en perspective. Vous voulez donner beaucoup plus de respect à vos concurrents, si cela a du sens. Pour être honnête, j'avais plus de mal avant la course (course du dimanche à Spa). Et dès que les lumières se sont éteintes, tout est sorti de mon esprit et c'était plus facile. Le meilleur moyen de me distraire de cet événement tragique était en fait de revenir et de courir immédiatement. »
La FDA, une « chance » pour Marcus Armstrong
Marcus Armstrong est membre de la Ferrari Driver Academy depuis novembre 2016. Un programme jeune pilote qui lui a donné l'occasion de côtoyer plusieurs jeunes pilotes dans un cadre exigeant mais amicale. Des relations fortes entre ces jeunes pilotes pourtant aux prises à une compétitions féroces. C'est le cas pour Robert Shwartzman, contre lequel il s'est battu pour le titre. Mais aussi avec Giuliano Alesi, Mick Schumacher ou même Charles Leclerc. Un lieu d'échange et d'apprentissage où naisse des amitiés entre les pilotes.
« Il y a moi, Callum, Giuliano, Mick, Robert et Gianluca (Petecof) et dans le passé, avec Charles Leclerc et Antonio Fuoco. Nous nous entendons très bien. Même si la concurrence est rude, ce qui rend le succès de Ferrari si réel, nous nous entendons également très bien, ce qui est important. Il y a beaucoup de personnalités et de cultures différentes parce qu'il y a des pilotes de partout. C'est un bon mélange de personnes. Mes plus proches amis viennent de la FDA. C’est un bon moyen de faire la connaissance de chacun sur un plan personnel, plutôt que simplement professionnel. »
Un vivier de talents et d'égos où il pourrait être difficile d'évoluer. Comme pour les programmes concurrents, les exigences sont énormes pour ces jeunes pilotes. Mais ces demandes et attentes, viennent également un encadrement et des conseils forts utiles aux jeunes pilotes. Un point que met en avant Marcus Armstrong pour qui la Ferrari Driver Academy représente une chance.
« Les attentes sont élevées, mais je pense que c’est un bon ingrédient du succès. Avec les attentes viennent aussi les conseils. J'ai toujours eu les meilleures opportunités et les meilleures informations ce qui est vraiment essentielles. Je vis d’une certaine manière dans le sport automobile parce que j’habite à Maranello, à 200 mètres de l’usine. Je pense que c’est un énorme avantage par rapport à d’autres personnes qui arrivent sur les circuits et font de leur mieux. Au lieu de cela, je travaille toujours en étroite collaboration avec les ingénieurs, les formateurs et tout le monde. Je suis très chanceux d'en faire partie. »
En route vers la F1
Après trois saisons chez Prema, Marcus Armstrong vient d'annoncer son arrivée chez ART en FIA F2. L'équipe a amené son pilote Nyck de Vries jusqu'au titre cette saison. Une bonne raison pour le néo-zélandais d'intégrer cette équipe solide et accomplie qui pourrait bien lui permettre d'exprimer tout son talent.
Une bonne manière de se faire bien voir du paddock de la F1 et de s'ouvrir quelques belles portes vers le graal. Un objectif que le jeune pilote de 19 ans ne perd pas de vu, au point qu'il n'envisage, pour l'instant, aucune autre possibilité que son ascension vers la F1.
« Je suis fier de faire partie d'une équipe accomplie et expérimentée qui a fait courir beaucoup de pilotes performants dans le passé et qui a remporté plusieurs fois le championnat, y compris au cours des 2 dernières années. L'équipe est très professionnelle, attentive aux petits détails dès le début. J'ai hâte de relever ce défi. »
« De toute évidence, l'objectif est la F1 et, honnêtement, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas l'atteindre. Tout est sur la bonne voie, mais il est certain que nous devons travailler dur. SI je ne peux pas arriver en F1, je ne suis pas sûr de ce que je ferai, mais je ferai de mon mieux. J'apprécie le sport automobile, j'aime les voitures rapides. L'essentiel pour moi est d'apprécier ce que je fais et de piloter à un haut niveau. »