Suite de notre série consacrée aux différentes saisons des pilotes du championnat de Formule E. Nous nous intéressons aujourd’hui à un patronyme bien connu des initiés des sports mécaniques puisqu’il a disputé, entre autres, 15 saisons de Formule 1. Reconverti désormais dans le rôle insolite de chef d’équipe / pilote pour le tout nouveau championnat de Formule E, il s’agit de Jarno Trulli.
Les débuts
Jarno fait ses débuts en sports mécaniques au début des années 90, il s’illustre en Karting où il remporte de nombreux trophées en Europe mais aussi en Asie ainsi qu’en Amérique du Nord. En 1994 il monte d’un rang et devient champion d’Europe de Formule Super A (une catégorie de karting, ndlr) et obtient même le titre de champion du monde de Formule C la même année.
La Formule 1
Impressionné par ces bons résultats, c’est un certain Flavio Briatore qui va prendre Jarno sous son aile. En 1996 il le fait participer à l’antichambre de la Formule 1 : Le championnat de Formule 3 qui se révèlera être un beau tremplin pour l’italien puisque dès l’année suivante il rejoint la catégorie reine dans l’écurie Minardi. Sa modeste monoplace ne lui permettant pas de signer de bons résultats, il marque quand même les esprits en prenant l’ascendant sur son coéquipier de l’époque Ukyo Katayama (6 saisons en Formule 1, meilleur résultat : GP du Brésil 1994 : 5e Place). C’est ainsi qu’au bout de 7 courses il quitte l’écurie Minardi et est engagé par Prost Grand Prix. Les résulats ne sont guère meilleurs puisqu’il ne marquera que 8 points en 2 saisons. Après une pige de 2 ans chez Jordan il arrive dans l’écurie marquante de sa carrière : Renault. Nous sommes alors en 2002 et la firme au losange est en pleine reconstruction. La concurrence est écrasée à cette époque par Michael Schumacher et Jarno boucle les saisons 2002 et 2003 à la 8 e place du championnat du monde. Il devient pilote N°2 de l’équipe à l’issue de la saison 2003 derrière le jeune et prometteur Fernando Alonso qui marque quasiment le double de points que lui. 2004 signe vraiment l’éclosion du pilote Espagnol et Trulli n’est plus considéré alors que comme un « équipier modèle » plutôt qu’un vrai prétendant à la couronne mondiale. La suite on la connait, Alonso gagne les championnats 2005 et 2006 alors que Trulli signe chez Toyota aux côtés de Ralph Schumacher et trust les places d’honneurs de la grille, malgré quelques podiums. Insuffisant pour espérer bien figurer au classement final. Il finira sa carrière chez Lotus (devenue par la suite Catheram) où il n’inscrira aucun point en 2 saisons.
Le renouveau : Pilote et Chef d’équipe en Formule E
Trulli GP c’est avant tout l’histoire d’heureuses coïncidences. En Mars 2014, Trulli est présent sur le circuit de la Ferté-en-Gauchère en Seine-et-Marne où ont lieu des essais sur les futures Formule E. Convaincu par le projet Trulli décide d’obtenir sa licence d’engagement. Malheureusement pour lui, ces dernières sont déjà toutes prises et c’est un coup du sort qui permet à Trulli d’en récupérer une : En juin 2014, Drayson Racing, une écurie spécialisée dans l’endurance et qui avait acheté une licence d’engagement en Formule E décide finalement de jeter l’éponge. Une aubaine pour l’Italien qui en profite pour racheter les droits et de créer ainsi une écurie à son nom : Trulli GP.
L’histoire ne peut pas vraiment lui donner raison d’avoir fait le bon choix… D’un point de vu collectif, la saison de Trulli GP ne peut pas être qualifiée de réussie. Un euphémisme tant l’italien a déçu pour sa première saison en Formule E. Voir notre article sur la saison de Trulli GP
D’un point de vu plus personnel… Trulli ne s’en sort pas franchement mieux. 4 abandons sur 11 GP pour 1 seule arrivée dans les points… c’est peu… trop peu pour le vétéran qui n’a pu marquer que 15 petits points. Au bénéfice de sa belle 4e place à Punta Del Este et de son étonnante pole position à Berlin. Le reste de ses courses furent anecdotique… 17e a Putrajaya, 15e à Buenos Aires, Miami et lors de la 1ere course de Londres puis 12e à Monaco malgré un gros crash en début de course qu’il réussit à éviter… Trulli manque d’argument pour sa défense et devra trouver un remède aux maux qui gangrènent son équipe. Seule éclaircit pour l’Italien, sa prise d’ascendance envers son coéquipier et ami Vintantonio Liuzzi qui réussit à faire encore pire que lui avec 5 points au compteur.
Son poste de Directeur d’équipe / Pilote n’est-il pas un peu trop lourd pour celui dont la carrière en sport automobile montre à quel point il peut exceller ? Peut-être que Trulli a vu un peu trop grand et que sa reconversion est pour bientôt ? Bientôt, mais pas pour l’année prochaine puisqu’il s’engage une année derrière le volant d’une FE, espérons que cela ne se termine simplement pas en fiasco pour celui qui a tant prouvé.