Champion de Formule Renault Eurocup, Victor Martins revient sur sa saison passée et parle de son futur en monoplace.
Si tu devais résumer ta saison en un mot ?
Constructive. On a toujours analysé les bonnes choses au bon moment, de la bonne manière, que ce soit de mon côté, du côté de l'équipe avec la voiture, avec mon expérience ou comment elle réagissait. On a appris beaucoup de choses, j'ai appris beaucoup de choses en tant que pilote et en tant que personne, comment gérer un championnat, comment être le leader d'une équipe. Il fallait que je sois le leader de l'équipe. Le seul but de la saison était le titre. Mon but était d'être titré avec ART Grand Prix, qui faisait son retour en Formule Renault.
Même quand cela n'allait pas, le lendemain, ça allait bien, parce qu'on réagissait de la bonne manière et on analysait de la bonne façon.
Est-ce difficile d'être dans une équipe qui fait son retour dans un championnat ? Comment s'est construit l'équipe autour de toi pour aller chercher le titre ?
Il y a déjà la confiance l'un envers l'autre pour commencer. Cela se construit au fil du temps. Pour nous, cela s'est fait rapidement puisque le patron de l'équipe est également mon manager. Mon expérience a aidé également. J'essayais d'avoir un retour clair et précis. Pas aller trop loin dans les discours, pas aller trop loin dans mes ressentis, juste que ce soit clair et précis.
Dans des situations compliquées, que j'ai pu rencontrer avant, je devais réagir de la bonne manière car c'est facile de s'enflammer quand ça ne va pas, c'est facile de remettre la faute sur moi ou sur la voiture. Il nous a fallu du temps pour mettre tout ça en place. Les deux premiers meetings, nous avons cherché à savoir ce qui n'allait pas, si c'était moi, l'équipe ou l'ensemble. La communication entre le pilote et l'équipe est une force aussi, tout comme le professionnalisme de l'équipe et le travail effectué sur la monoplace.
Est-ce que cette saison a été plus simple que celle de l'an passé, où tu courais avec MP Motorsport ?
Je n'étais pas dans la même position. Naturellement, je me suis dit que je devais être le leader de l'équipe. Au début de la saison, j'étais trop poussif sur mes ressentis. J'allais peut-être trop loi dans mes discours au lieu d'être clair et précis. J'ai changé cette manière de voir les choses au milieu de la saison. J'ai ramené mon ressenti comme je l'ai fait avec MP Motorsport.
Avec MP Motorsport, c'était le début avec la nouvelle monoplace. Je devais m'adapter, tout comme l'équipe. Il fallait balayer beaucoup de choses. Je n'étais pas dans la même position au championnat. J'étais plutôt chasseur l'an passé parce que le début de saison ne s'était pas très bien passé. Tout le monde a pu voir que j'ai dominé du milieu à la fin de la saison passée. Cette année, c'était plus un championnat compliqué au début mais mieux gérer sur la saison.
La saison a été concentrée sur cinq mois environ. Est-ce que cela a été plus facile, du fait d'une meilleure préparation ?
Sur pleins de points oui mais c'était pareil pour tous les pilotes. Sur le côté physique, je m'entraîne. Je n'ai pas eu de problèmes sur les meetings. C'est plus mentalement qu'il fallait être prêt. Il fallait être présent, concentré, remettre les objectifs en place par rapport au déroulé du championnat, à la course précédente. J'ai fait comme l'an passé, en prenant chaque course l'une après l'autre. C'était peut-être un peu plus tendu sur la fin parce que c'était plus condensé avec quatre courses de suite. J'ai peut-être trop pensé au championnat. Il fallait analyser les choses correctement, rapidement pour passer à autre chose.
Une saison en FIA F3 en 2021 ?
As-tu des regrets de ne plus être dans la Renault Sport Academy ?
Ça a été dur pour cette année de ne pas avoir le soutien d'une équipe de F1. En 2018 et 2019, j'allais souvent à Enstone. J'ai découvert ce qu'est une équipe de F1, d'avoir un programme physique, un suivi nutritionnel, un suivi professionnel et poussé. Ça, je ne l'avais plus même si j'ai essayé d'être autonome sur ce point. J'allais toujours dans ma salle de sport... J'ai appris de ces deux années avec eux. Avoir le soutien d'une équipe de F1, c'est toujours un plus.
Ma vitesse dans la voiture n'a pas changé, ce n'est pas pour ça que j'allais plus vite ou moins vite. Je me suis dit « tant pis, c'est fait, je ne peux que changer le futur ». J'ai tout donné pour avoir l'opportunité de retourner dans la Renault Sport Academy en 2021, puisque le champion de la Formule Renault s'offre la possibilité de l'intégrer. Les discussions sont en cours. Je ne connais pas les décisions finales.
Si on te dit 2021, que réponds-tu ?
Un gros challenge devant moi. J'espère être en FIA F3. Selon moi, je n'ai plus rien à prouver en Formule Renault. J'ai atteint les objectifs qui devaient être atteints. Je ne me vois pas faire autre chose que de la FIA F3. Peu importe l'équipe, je vois ça comme un challenge important pour la suite parce que j'ai passé trois années en Formule Renault et une situation comme celle-là, je ne vais pas en avoir toutes les années. Je vais devoir montrer plus rapidement mon potentiel et délivrer des résultats et des titres plus tôt.