Avec Katherine Legge et Doriane Pin, la belge est la troisième des Iron Dames. Spécialiste des courses d'Endurance et pilote "touche à tout", elle est ravie de ses débuts avec le team Iron Lynx.

Tu te sens comment dans cette équipe des "Iron Dames" ?

Je m'y sens très bien, c'est rare d'avoir des équipes qui mettent leurs pilotes dans des conditions aussi bonnes. Il y a les moyens financiers et humains pour que l'on montre ce que l'on vaut au volant et en plus ils s'assurent que l'ont ait tout ce qu'il faut pour exploiter au maximum le potentiel de la voiture.

Ma carrière a été constituée de beaucoup de "one-shot" et ça s'est bien passé avec les différents teams par lesquels je suis passée mais c'est rare que tout les moyens soient réunis. Ici j'ai juste à me concentrer sur mon pilotage et la manière de m'améliorer.

Elle est comment cette Ferrari 488 GT3 ?

La Ferrari, par rapport à ce que j'ai connu auparavant (McLaren MP4-12C GT3 et Lamborghini Huracan GT3), je la trouve assez facile d'approche. On descend rapidement à 1"5 du bon rythme des pilotes de pointe. Le piège est que l'on peut vite trouver sa zone de confort dans ce chrono là et il ne faut pas, il faut aller chercher plus loin et ne pas s'installer dans un faux rythme.

Je me dis "tu n'es pas là pour être à 1"5 des meilleurs chronos, tu es là pour donner le maximum".  Depuis 2017, dernière année où j'ai roulé sur une GT3 lors des 24 Heures de Spa, la technologie embarquée dans les GT3 a énormément évolué. Avoir l'ingénieur qui me corrige "en live" cela permet de gagner énormément de temps. J'ai pas mal d'expérience en course  mais là c'est comme si je retournais à l'école (rires).

Tu as roulé en GT, proto, moto et même courses de camion, cette polyvalence t'aide dans l'apprentissage ?

En fait je me suis rendu compte il y a quelques années que ma carrière en dents de scie en sport auto, avec des remplacement de dernière minute, c'était un peu devenu ma force. Je pense avoir une capacité d'adaptation assez bonne, je ne vais pas dire que je suis compétitive partout. Par exemple en moto, j'estime être à la ramasse même si j'y prends beaucoup de plaisir. J'aime bien sortir de ma zone de confort.

A Barcelone, pour la Michelin Le Mans Cup, je suis arrivé sur place à 23h30 pour rouler dès le lendemain matin dans la voiture. Cela ne me stressait pas plus que ça, le pilotage je le connais, le plus dur étant bien évidemment d'aller chercher la dernière seconde manquante.

Donc malheureusement à Barcelone, tu es arrivée tardivement pour ne pas pouvoir prendre part à la course...

Je n'étais plus catégorisée par la FIA donc ils devaient analyser mon dossier et le week-end précédent je n'ai pas dormi. La FIA a donné une réponse le mardi matin et j'ai sauté dans ma voiture pour prendre l'avion. Finalement, tout ce stress, tout ce travail pour ne pas pouvoir participer à la course suite à un problème technique, c'était dur pour le moral.

J'ai été consolée très vite en apprenant ma participation pour cette course au Castellet, malgré mon arrivée en dernière minute et mon manque de préparation, j'avais montré de bonne chose lors des essais. Cela faisait presque 1 an que je n'étais pas montée dans une voiture de course, physiquement je n'étais pas au point non plus, ces périodes de confinement n'ont pas été bénéfiques à ce point de vue. J'ai beaucoup travaillé depuis Barcelone.

On va revenir il y a longtemps dans ta carrière, en 2007 tu as piloté une auto qui a marqué beaucoup de passionnés d'endurance, la Gillet Vertigo. Tu as une anecdote sur cette voiture ?

Malheureusement mon histoire avec cette voiture s'est terminée dans le mur... Mais c'est un très bon souvenir dans ma carrière cette voiture, d'ailleurs j'étais un peu dans la même situation que Doriane Pin aujourd'hui. On est venu me chercher alors que j'avais tout juste 18 ans et je me suis retrouvé avec des pilotes de la trempe d'Anthony Kumpen et Bas Leinders.

Je souhaite tout de même que l'histoire entre Doriane et la Ferrari se déroulera mieux qu'entre moi et la Gillet (rires). Ce qui était surprenant avec cette voiture, c'est qu'on était assis quasiment sur le train arrière et les sensations étaient bizarres. Bon déjà à l'époque j'étais trop grande pour rentrer dans la voiture, mais Bas avait le même souci que moi (rires).