Simon Pagenaud, vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis 2019 et second du championnat IndyCar, compare les différences aérodynamiques qu'il existent avec une F1.

Actuellement à la lutte avec son coéquipier Josef Newgarden pour le titre en IndyCar (les deux hommes voulant doubler leur palmarès), Simon Pagenaud a effectué une comparaison avec les F1 sur le plan de l'aérodynamisme.

Pagenaud : "on compare le cricket et le football"

Lors de son déplacement en France, Simon Pagenaud a d'abord fait une halte en Hongrie lors du Grand Prix de F1. Il a été invité par l'écurie Renault F1 Team, il fut convié à agiter le drapeau à damier.
Il a pu approcher de près ces F1, des monoplaces radicalement différentes qui suscite l'admiration chez le pilote du Team Penske. Il s'est entretenu récemment avec Racer.com pour expliquer ce qu'il trouvait de fascinant sur ces F1.

"J'ai commencé par piloter l'ancienne IndyCar de 2011 avec un faible appui au sol, assez difficile à conduire, puis nous sommes passés à la Dallara IR-12 (NDLR : nommée DW12 en hommage à Dan Weldon) qui avait plus d'appuis, qui était une bonne voiture de course. Puis ils ont ajouté beaucoup d'appuis en 2015 (NDLR : les kits aéro étaient confiés aux deux motoristes Honda et Chevrolet et étaient différents) et encore plus en 2016.
Et c'est là que nous avons connu les pires courses, si vous meniez la course alors personne ne pouvait vous doubler, cela générait trop de perturbations. Sur ovales c'était dangereux, nous pouvions nous suivre mais la moindre perte aérodynamique et vous partiez à l'erreur sans savoir pourquoi."

Ainsi, l'IndyCar prit la décision de revoir les kits aéro pour la saison 2018, un seul était uniquement proposé à toutes les écuries motorisées par Honda ou Chevrolet. Il y avait beaucoup moins d'appuis, ce qui a redonné de l'intérêt à certains virages puisque les pilotes ne touchaient quasiment plus la pédale de freins (à peine exagéré dans certains cas...).
Ironiquement, c'est à l'inverse que la F1 allait produire à partir de 2017 les monoplaces les plus chargées sur le plan aérodynamique avec des ailerons qui viendront fleurir de toute part sur la carrosserie, à faire pâlir de jalousie n'importe quel quidam qui n'a pas la main verte.

"Pour l'heure, je pense que c'est la meilleure formule jamais trouvée par l'IndyCar. Sur les ovales, ils savent exactement combien d'appuis nous devons avoir pour une bonne course. La F1 est très sophistiquée, c'est un marché très différent, ce n'est pas le même sport, c'est comme comparer le cricket et le football.
La F1 est très intéressante à regarder car la technologie est fascinante. L'aérodynamique est absolument magnifique, j'adore les petites ailettes ici et là, j'adore voir le travail fait pour le flux d'air comme sur la Red Bull qui a modifié ses sidepods pour qu'il s'écoule vers les radiateurs. Les voitures sont rapides avec beaucoup d'adhérence, c'est presque trop beau, on a l'impression qu'elles sont sur des rails."

Même si la F1 veut un peu normaliser son aérodynamisme à partir de 2021 pour créer plus de spectacle, cela s'inspire de l'IndyCar mais ce seront toujours deux disciplines très différentes. Simon Pagenad le rappelle, notamment parce que l'IndyCar donne le même châssis à toutes les écuries et que le règlement autorise un peu les pilotes à jouer de la poussette (dans un cadre très surveillé), mais cela reste fondamentalement très différent.