Si Sébastien Buemi partait favori du dernier ePrix de la saison, grâce à sa pole position acquise avec la manière plus tôt cet après-midi, l'on était loin d'imaginer le déroulement de la course qui allait suivre. Lucas Di Grassi, qui partait 3ème sur la grille de départ, a escaladé la voiture de son rival pour le titre après quelques centaines de mètres seulement, passant très proche d'un double abandon qui lui aurait offert le titre.

Mais la course ne s'est pas arrêtée là, ni pour Sébastien Buemi qui a pu se retourner rapidement dans l'échappatoire et reprendre la piste au milieu du peloton, ni pour Lucas Di Grassi qui a réussi à rejoindre son stand avec un aileron avant totalement arraché et une suspension avant-droite brisée.

S'en est alors suivie l'une des courses les plus étranges de l'histoire des attributions de titre. Les deux voitures de Buemi et Di Grassi étant trop abîmées pour rallier la mi-course et la valse des arrêts au stand, les deux pilotes n'avaient alors plus que les 2 points attribués à l'auteur du meilleur tour en course pour se départager. Car si les deux pilotes étaient à égalité parfaite en terme de points, le brésilien de chez ABT Schaeffler tenait le titre grâce à son nombre supérieur de 3èmes places.

C'est donc dans ce contexte que Di Grassi s'est à plusieurs reprises attiré les foudres de Buemi et de son écurie Renault e.dams, d'abord en percutant le suisse d'une manière discutable lors du départ, puis en le ralentissant plusieurs fois lorsqu'il tentait d'effectuer un tour rapide pour s'emparer du meilleur tour en course.

En effectuant le meilleur tour en course, Sébastien Buemi s'est finalement adjugé les 2 points associés, lui permettant de prendre définitivement la tête du championnat avec 155 points. Lucas Di Grassi, qui a transformé son ePrix en séance d'essais libres grandeur nature, a effectué plusieurs sorties en piste pour tenter de battre les chronos de Sébastien Buemi avant de rentrer au stand à chaque fois pour économiser de la batterie, sans parvenir à battre le suisse malgré l'utilisation du Fanboost.

L'intensité de ce duel a d'ailleurs presque fait oublier la course qui continuait de se dérouler en parallèle. Après l'accrochage entre les deux prétendants au titre dans le premier tour, c'est Nicolas Prost qui a récupéré la tête de la course, s'envolant sans difficulté vers sa deuxième victoire en deux jours, sa 3ème en carrière en Formule e. Malgré plusieurs interventions de la Safety Car, jamais le fils d'Alain Prost n'a été inquiété et a su créer et gérer une belle avance sur Daniel Abt, deuxième de ce ePrix de Londres. Côté constructeurs, Renault e.dams remporte logiquement un second titre consécutif grâce cette nouvelle victoire de Prost.

Le français Jean-Éric Vergne, qui occupait la 3ème position au volant de sa DS Virgin jusqu'au dernier tour, a finalement dû céder du terrain, sa batterie étant tombée à 0% d'énergie dans les derniers hectomètres de course.

Heidfeld, Vergne et Da Costa ayant reçu une pénalité de 50s sur leur temps de course pour avoir utilisé trop d'énergie , c'est Jérôme D'Ambrosio qui monte finalement sur la 3ème marche du podium après avoir franchi la ligne en 6ème position.

Lucas Di Grassi termine quant à lui la course à une symbolique 14ème place à 15 tours du vainqueur Nico Prost, tandis que le nouveau champion de Formule e prend la 15ème place à 17 tours.