La monoplace et les voitures de tourisme, quand les pilotes s'essayent aux deux disciplines. Focus sur les anciens pilotes de DTM qui ont ensuite roulé en Formule 1.

Alors que l'ancien pilote Red Bull Alex Albon va piloter en DTM en 2021 après avoir perdu son baquet au profit de Sergio Pérez, revenons sur les pilotes qui ont roulé dans le championnat de tourisme allemand avant d'être promus dans la catégorie reine.

En 1982, le championnat DRM accepte les voitures du Groupe C afin de remplir un peloton qui commençait à s'amoindrir après les manques de résultats des BMW M1. Pour répondre aux plaintes des petites écuries qui n'ont pas les moyens d'exploiter les coûteuses Porsche 956, un nouveau championnat revenant aux voitures de tourisme d'origine est créé en 1984, le DPM (renommé DTM en 1986).

Hans-Joachim Stuck

Hans-Joachim Stuck fait de brèves apparitions dès la saison 1984 de DTM au volant d'une BMW 635 CSi pour l'écurie Brun Motorsport, et finit notamment troisième de la course de Wunstorf. Il ne participe pleinement au championnat qu'à partir de la saison 1990, au cours de laquelle il prend le volant de la nouvelle Audi V8 Quattro.

Malgré le fait qu'il soit le seul pilote Audi à participer à la saison complète face à une dizaine de BMW, huit Mercedes et deux Opel, il survole largement la concurrence et remporte le titre pilote. La saison suivante, la domination Audi continuait avec le titre pour Frank Biela, mais Stuck ne finissait "que" troisième derrière la Mercedes 190E 2.5-16 de Klaus Ludwig.

Hans-Joachim Stuck au volant de sa MBW 635 CSi "Jägermeister" en DPM 1984 - Source : BMW Press

Karl Wendlinger

Issu de la filière jeunes pilotes du constructeur Mercedes, Karl Wendlinger débute en DTM pour la saison 1989. Il y prend le volant d'une Mercedes 190 2.3 Evo pour l'écurie RSM Marko, créée par l'ancien pilote de Formule 1 Helmut Marko.

Il finira la saison à la 30ème position. Il réapparait en deuxième partie de saison 1990, cette fois-ci au volant d'une Mercedes officielle de l'écurie AMG. Malgré de bonnes qualifications (dont une en première ligne), il finit la saison sans aucun point, notamment handicapé par de nombreux abandons.

Karl Wendlinger au volant de sa Mercedes 190E au cours de la saison 1990 de DTM - Source : DTM Archives

En 1991, il fait ses débuts en Formule 1 en même temps qu'un autre pilote allemand issu de la filière jeunes du constructeur de Stuttgart, Michael Schumacher, qui était également son coéquipier aux 24 Heures du Mans 1991.

De son côté, il roule au sein de l'écurie March F1 pour deux saisons (renommée Leyton House Racing en 1991). Malgré une voiture sous performante, il arrive à marquer trois points en 1992. En 1993, lors de l'arrivée de l'écurie Sauber en Formule 1, bien aidée par le constructeur Mercedes, il est automatiquement promu dans la structure suisse.

Après des débuts prometteurs en au cours de la saison 1994, sa carrière prend un coup d'arrêt avec son accident au Grand Prix de Monaco, qui le plongera dans le coma pendant presque 20 jours. Ayant réussi à retrouver sa forme physique lors de l'intersaison, il fait son retour au volant pour la saison 1995.

Malheureusement, il n'arrive pas à retrouver son niveau d'antan et il est vite écarté de l'écurie après des performances désastreuses. Il fait cependant son retour en fin de saison pour deux courses, sa doublure Jean-Christophe Boullion n'ayant pas plus convaincu.

Karl Wendlinger (AUT) (Sauber AG), Sauber C12 - Sauber 2175A 3.5 V10 - Peter Sauber

Michael Schumacher

Michael Schumacher a eu son premier contact avec le DTM lors de la saison 1989. Alors pilote pour la filière jeunes pilotes du constructeur Mercedes, il prend part à des tests avec le constructeur à l'étoile. Cependant, il ne peut pas participer à la saison complète 1990 en raison de son engagement en Formule 3. Il participe néanmoins à sa première course de DTM pour le dernier weekend de la saison, à Hockenheim.

Avant ce weekend, le championnat était très serré, autant sur le plan constructeur que pilote. Johnny Cecotto, le pilote phare de chez BMW, était leader du championnat, avec 167 points, suivi de Hans-Joachim Stuck, le pilote phare de chez Audi, avec 149 points, suivi de près par Kurt Thiim (Mercedes), avec 146 points et enfin Steve Soper (BMW) avec 143 points.

Une voiture supplémentaire avait alors été confiée exceptionnellement à Schumacher afin d'aider la marque à l'étoile à remporter le titre. Au premier virage, il alla empaller la BMW de Cecotto, laissant la voie libre à une victoire de Stuck. Celle-ci se fit cependant dans la douleur, le pilote Audi étant la cible d'assauts répétés de Klaus Ludwig, deuxième pilote officiel Mercedes. En remportant la première course du weekend, Hans-Joachim Stuck s'empara de la tête du championnat, et remporta le titre grâce à sa victoire dans la seconde course.

Michael Schumacher au volant de la Mercedes 190E pendant le dernier weekend de la saison 1990

Il fait son retour en fin de saison 1991, à l'occasion de la course au Norisring, en remplacement de Giroix, trop inconsistant. La nouvelle réglementation stipulant que les nouveaux pilotes doivent partir avec un handicap de 50kg, Schumacher ne peut guère briller au cours de cette saison. Pour meilleur résultat, il devra se contenter d'une 14ème place au Diepholz, à un tour du vainqueur.

Il fera ses débuts en Formule 1 au sein de l'écurie Jordan pour la saison 1991, avec le succès qu'on lui connait.