La monoplace et les voitures de tourisme, quand les pilotes s'essayent aux deux disciplines. Focus sur les anciens pilotes de DTM qui ont ensuite roulé en Formule 1.

Alors que l'ancien pilote Red Bull Alex Albon va piloter en DTM en 2021 après avoir perdu son baquet au profit de Sergio Pérez, revenons sur les pilotes qui ont roulé dans le championnat de tourisme allemand avant d'être promus dans la catégorie reine.

Premier épisode  : Ces pilotes de F1 passés par le DTM (DRM 72-76)

En 1977, le DRM accepte également les voitures du Groupe 5, présentes depuis un an en WSC (World Sportscar Championship). La première classe est maintenant principalement composée de Porsche 935, Lancia Beta Montecarlo Turbo et autres Ford Capri Turbo. La deuxième catégorie voit toujours des Ford Capri RS, BMW 2002 et BMW 320 Turbo se battre pour la victoire.

En 1981, les coûts d'exploitation des nouvelles voitures du Groupe 5 devenaient exorbitants et les petites écuries se tournaient de plus en plus vers les petites voitures de la deuxième catégorie, bien moins chères.

Malheureusement, la décision des organisateurs pour pallier à ce problème n'aida pas à raviver la flamme de ces petites écuries, les voitures de Groupe C étant acceptées à partir de 1982. Pour ses quatre dernières saisons, le DRM ressemblait alors plus à un championnat d'endurance national qu'à un championnat de tourisme, mais les courses allemandes réputées attirèrent beaucoup de pilotes de renom.

Hans-Joachim Stuck

Après son premier titre en 1972, Stuck continue à piloter dans le championnat de tourisme allemand pour BMW mais jamais sur des saisons complètes. Il fait son retour en 1980 au volant d'une BMW 320 Turbo, saison qu'il finira en deuxième position, derrière Hans Heyer. En 1981, il court au volant d'une BMW M1 et ne finira qu'en huitième position. En 1985, pour la dernière saison du DRM, il finit en deuxième position derrière Jochen Mass avec une Porsche 956.

La BMW 320 Turbo de Stuck à la course de Diepholz de 1980 - Source : Pinterest

Eddie Cheever

Premier américain à participer au DRM, Eddie Cheever court la saison 1977 via le programme jeunes pilotes de BMW, en compagnie des deux autres rookies Manfred Winckelhock et Marc Surer. Lorsqu'il ne détruit pas ses montures en raison d'une agressivité débordante, il joue facilement les places du podium dans la deuxième division, qui lui permettront de finir la saison à la cinquième position au général, à égalité avec Marc Surer.

La BMW 320 Turbo d'Eddie Cheever coincée entre celle de Patrick Hennige et la Ford Escort RS de Hans Heyer au départ de la course au Norisring - Source : Twitter Random Motor Photos

Il fait son arrivée en Formule 1 pour la saison 1978 au sein de la structure Theodore, puis Osella en 1980. Sur des voitures peu performantes et pas fiables, il penne à se qualifier, puis à rallier l'arrivée du peu de course dont il est autorisé à prendre le départ.

Sa carrière prend un vrai départ lors de sa signature chez Tyrell, puis chez Ligier en 1982, où il fait de belles performances malgré des voitures peu puissantes. En 1983, il fait équipe avec Alain Prost au sein de l'écurie Renault, mais ses performances en retrait (en partie à cause de problèmes mécaniques) ne convainquent pas l'équipe française. Il retourne dans le milieu du peloton en fin de carrière après son transfert chez Alfa Romeo, puis chez Arrows.

Eddie Cheever au volant de la Renault RE40 au GP de Monaco en 1983

Manfred Winkelhock

Présent en DRM dès 1977 avec le programme jeunes pilotes de BMW, Manfred Winkelhock a fini trois des quatre saisons auxquelles il a pleinement pris part en troisième position (1977, 1979, 1981), d'abord au volant d'une BMW 320 Turbo, puis sur Ford Capri.

Manfred Winckelhock au volant de sa BMW 320 Turbo en 1977

Arrivé en Formule 1 en 1982, il roule d'abord pour l'écurie allemande ATS, avant d'être transféré chez RAM Racing pour sa dernière saison en 1985 (plus une course de remplacement au sein de l'écurie Brabham). Il ne marqua que deux petits points dans sa carrière grâce à une cinquième position au Grand Prix du Brésil 1982. Son frère, Joachim Winkelhock, a remporté les 24 Heures du Mans et a également effectué un passage furtif en F1 à la fin des années 90. Son fils, Markus Winkelhock, a roulé en Formule 1 pour l'écurie Skyper.

Manfred Winkelhock - ATS-BMW - Grand Prix d'Europe 1983 (Brands Hatch)

Marc Surer

Marc Surer n'a effectué qu'une saison complète en DRM, lors de l'année 1977, également au sein du programme jeunes pilotes de BMW. Malgré un début de saison compliqué en raison de son manque d'expérience, il termine troisième de sa classe et cinquième au général, à égalité avec Eddie Cheever.

Marc Surer au volant de la nouvelle BMW 320 Turbo développée par Schnitzer en essai à Hockenheim en 1979

En 1980, il fait son arrivée en Formule 1 via l'écurie ATS, comme beaucoup d'autres pilotes germaniques. A la suite d'un grave accident au Grand Prix d'Afrique du Sud, il ne peut pas courir la saison complète. Il est transféré la saison suivante chez Ensign, puis Theodore, chez qui il marquera ses premiers points. Enfin, il finira sa carrière chez Arrows, pour qui il roulera jusqu'en 1986. Son meilleur résultat au championnat pilote est une treizième place.

Marc Surer (Arrows Racing Team), Arrows A6 - Ford-Cosworth DFV 3.0 V8 - Grand Prix des Pays-Bas 1983 (Zandvoort)

Jochen Mass

En 1984, pour sa première saison complète depuis de nombreuses années, il finit le championnat en deuxième position. Pour la dernière saison du championnat DRM en 1985, il est sacré champion au volant de la Porsche 956 Groupe C.

Jochen Mass au volant de sa Ford Capri Turbo au Nürburgring en 1980

Stefan Bellof

Stefan Bellof participe à la saison 1984 de DRM. Au volant de sa Porsche 956, il s'empare du titre face à une concurrence de haut niveau (Thierry Boutsen, Henri Pescarolo, Manfred Winckelhock, Jochen Mass...).

Stefan Bellof au volant de la Porsche 956 en DRM 84 au Norisring - Source : Pinterest

Il débute en Formule 1 pour la saison 1984, qu'il effectue en parallèle de son engagement en DRM, au sein de l'écurie Tyrell. Malheureusement, ses belles prestations de la saison seront annulées en raison de soupçons de tricherie vis à vis de l'écurie anglaise, et tous ses points lui sont enlevés.

La saison 1985 met à nouveau en valeur ses grands talents de pilote, arrivant à atteindre plusieurs fois le top 5 au volant d'une voiture de fond de grille et il devient le nouvel espoir convoité par les grandes écuries. Malheureusement, il perd la vie après un accident pendant les 1 000 km de Spa de la même année.

Stefan Bellof au volant de la Tyrell Ford 012 au GP de Monaco en 1984