La monoplace et les voitures de tourisme, quand les pilotes s'essayent aux deux disciplines. Focus sur les anciens pilotes de DTM qui ont ensuite roulé en Formule 1.

Alors que l'ancien pilote Red Bull Alex Albon va piloter en DTM en 2021 après avoir perdu son baquet au profit de Sergio Perez, revenons sur les pilotes qui ont roulé dans le championnat de tourisme allemand avant d'être promus dans la catégorie reine.

À partir de 1995, afin de rendre le championnat plus attractif pour les constructeurs, le DTM prend une tournure internationale, en se mixant avec le championnat ITC (International Touring Car Series). Les deux championnats ont le même règlement technique, et les grandes écuries engagent des voitures dans les deux championnats.

En 1995, le DTM existe toujours avec un calendrier 100% allemand, alors que l'ITC fait le tour de l'Europe (France, Italie, Finlande...). En 1996, le championnat DTM disparaît complètement, laissant place au ITC. En fin de saison, Alfa Romeo et Opel annoncèrent leur retrait de l'ITC, marquant la mort du championnat et laissant place au STW jusqu'en 2000.

Jan Magnussen

Jan Magnussen fait son apparition en DTM pour la saison 1995, au volant d'une Mercedes. Pour un rookie inexpérimenté des voitures de tourisme, il fait une honorable première saison, se classant huitième dans un championnat comprenant de nombreux pilotes de haut niveau moins bien classés (Keke Rosberg, Yannick Dalmas, Manuel Reuter) grâce à une très bonne régularité.

Il continue en 1996, toujours pour Mercedes, et fait un début de saison tonitruant, avec une victoire et deux podiums lors des quatre premières courses. Malheureusement, de nombreux abandons et une non-participation à deux weekends de course lui couteront de précieux points et, malgré deux nouveaux podiums en fin de saison, il ne peut pas mieux faire que dixième.

Jan Magnussen au volant de la Mercedes 190E en ITC en 1996 - Source : Twitter ITC-History 95-96

Il obtient son premier volant en Formule 1 lors de la saison 1995 au sein de l'écurie McLaren-Mercedes pour le GP du Pacifique, en remplacement de Mika Häkkinen, souffrant de l'appendice. Malgré une belle performance, il ne trouvera pas de volant pour la saison suivante. Il revient un an plus tard au sein de l'écurie Stewart. Malheureusement, après une saison 1997 blanche et un seul petit point inscrit à la mi-saison 1998, l'écurie anglaise se débarrasse du pilote danois, qui met fin à sa carrière en Formule 1.

Jan Magnussen sur Stewart Ford en 1998

Alexander Wurz

Alexander Wurz commence en DTM/ITC en 1996 au volant d'une Opel Calibra 4x4. Il se classa régulièrement dans le top 10 mais, malgré une belle quatrième place à Silverstone, il ne put jamais réellement jouer les premières places. il finit la saison en 16ème position.

Alexander Wurz au volant de l'Opel Calibra à Hockenheim en ITC 96 - Source : Twitter ITC-History 95-96

Il conduit pour la première fois en Formule 1 au cours de la saison 1997 pour l'écurie Benetton-Renault. Il y remplace Gerhard Berger pour trois courses, le pilote titulaire étant malade. En Grande-Bretagne, pour sa troisième course, il finit en troisième position. En 1998, il signe pour la saison complète avec Benetton-Renault. Le début de saison est alors très prometteur, Wurz signant plusieurs quatrième position.

Malheureusement, à partir de la mi-saison, la voiture ne peut pas tenir le rythme face à la concurrence, et les performances du jeune pilote autrichien dégringolent. C'est le début de la descente aux enfers, Alexander Wurz ne marquant respectivement que trois points et deux points en 1999 et 2000.

Après une course pour McLaren en 2005 en remplacement de Juan Pablo Montoya qu'il finit en troisième position, il fait son retour officiel en Formule 1 en 2007 au sein de l'écurie Williams. Malheureusement, il se fera malmener par son jeune coéquipier Nico Rosberg. Il pourra tout de même accrocher un très beau podium au Canada, mais le reste de la saison est douloureux pour lui, et il quitte l'écurie et la Formule 1 définitivement juste avant le dernier Grand Prix.

Alex Wurz au volant de la Benetton Renault au GP de Monaco 1999

Juan Pablo Montoya

Le colombien, Juan Pablo Montoya a effectué le weekend de Silverstone en ITC 1996 en remplacement de Jan Magnussen, au volant de la Mercedes. Il a abandonné lors des deux courses.

Juan Pablo Montoya lors du weekend de course à Silverstone en ITC 96

Juan Pablo Montoya fait ses débuts en Formule 1 en 2001, au sein de l'écurie Williams. Dès ses premiers tours de roue, il impressionne de nombreux spécialistes par sa vitesse et son audace. Il finit sa première saison à la sixième position, notamment obtenue grâce à une victoire en Italie. En 2002, il engrange de l'expérience, notamment en qualifications, et, malgré son manque de victoires, il finit la saison en troisième position.

En 2003, il semble enfin être capable de jouer le titre face aux Ferrari. Malheureusement, des ennuis mécaniques et des courses terminées derrière son coéquipier Ralf Schumacher lui font perdre tout espoir de titre, mais aussi son sang froid. Il signe en fin de saison pour l'écurie McLaren pour la saison 2005. Il est légèrement plus en retrait lors de sa dernière saison au sein de l'écurie Williams, rétrogradé à la cinquième place.

Son début de saison 2005 est compliqué par une blessure à l'épaule, qui le tient à l'écart des circuits. Il ne montre son réel potentiel qu'à partir de la mi-saison, et remporte trois victoires. Malheureusement, de nombreux abandons le cantonnent à la quatrième place.
Sa seconde saison chez McLaren est à nouveau un calvaire. L'écurie anglaise le notifie assez tôt de son désir de le remplacer par Fernando Alonso la saison suivante. Son crash avec son coéquipier Kimi Räikkönen au Grand Prix des États-Unis à Indianapolis sera le bon prétexte pour mettre fin à la relation entre l'écurie de Woking et le colombien.

Juan Pablo Montoya au volant de la Williams-BMW à Monza en 2004

Giancarlo Fisichella

Giancarlo 'Fisico' Fisichella arrive en DTM pour la saison 1995, au volant d'une Alfa Romeo 155 V6. Il finit à une honorable 15ème place, avec pour meilleur résultat une quatrième place à Avus. Il continue pour la 1996, où ses résultats impressionnent grand nombre de pilotes pour sa jeunesse. Il comptabilise six podiums (trois deuxièmes et trois troisièmes places).

Malheureusement, une exclusion du weekend au Nürburgring (sur infraction au règlement d'essence) et plusieurs résultats en dehors du top 10 le "limitent" à la sixième place au classement pilotes et, malgré six victoires consécutives en deuxième partie de saison, Alfa Romeo laisse le titre constructeur s'échapper pour neuf petits points.

Giancarlo Fisichella au volant de l'Alfa Roméo 155 au Nürburgring en ITC 96 - Source : Twitter ITC-History 95-96

Giancarlo Fisichella a débuté en Formule 1 en 1996 au volant d'une Minardi, puis Jordan-Peugeot l'année suivante avant d'être recruté par Benetton en 1998. Avec une belle moison de podiums, Fisichella se fait un nom et décrochera sa première victoire dans un imbroglio au Grand Prix du Brésil 2003 chez Jordan où il fut de retour dès 2002.

Une saison 2004 chez Sauber avant de devenir le porteur d'eau de Fernando Alonso chez Renault, l'italien y restera jusqu'en 2007 avant de passer chez Force India (ex-Jordan) et de terminer sa carrière chez Ferrari en 2009 en remplacement de Luca Badoer... qui remplaçait déjà Felipe Massa, blessé à l'œil lors du Grand Prix d'Autriche.

Grand Prix d'Australie 1996 - Premier Grand Prix de Giancarlo Fisichella avec Minardi

Hans-Joachim Stuck

Le grand habitué du championnat de tourisme allemand fait un dernier retour pour la saison 1996 de l'ITC. Il intègre alors l'écurie Rosberg au volant d'une Opel Calibra. Même si ses résultats sont globalement assez décevants (il finit la saison à la neuvième place), sa double victoire lors du weekend à Helsinki est décisive pour assurer le titre constructeur à Opel.

Hans-Joachim Stuck au volant de son Opel Calibra au Norisring en ITC 96 - Source : Twitter ITC-History 95-96