Terminé pour le WTCR ! Après une saison 2022 absolument catastrophique en raison du faible nombre d'engagés, du fiasco Goodyear au Nürburgring et de l'annulation des quatre derniers meeting du championnat, la FIA et Discovery Sport Events (Ex Eurosport Events) décident d'arrêter les frais après 5 saisons remplies de haut et bas.

Toutefois, les deux parties travaillent pour organiser l’an prochain un événement One-off. Cet événement one-off, nommé le TCR World Ranking Final, aura lieu en fin de saison et regroupera les 15 meilleurs pilotes du TCR World Tour en plus des 45 meilleurs pilotes du TCR World Ranking. Tout ceci manque un peu de clarté pour le moment mais voici une explication du nouveau concept.

Une nouvelle ère pour le WTCR

Le TCR World Tour est un classement qui sera composé de neuf événements sélectionnés parmi les différentes séries sanctionnées par le TCR dans le monde entier, "en donnant la priorité aux meilleurs circuits et aux championnats les plus populaires".

En gros, WSC Group (régisseur du TCR) va sélectionner 9 meeting parmi ceux des différents championnats TCR pour établir le classement du TCR World Tour. Il faudra voir ça en pratique parce qu'on peut avoir quelques doutes sur le principe. On s'imagine mal un concurrent du TCR Germany aller en Argentine pour faire une course du TCR South America juste pour ce classement…

Le TCR World Ranking est un classement pilote très similaire à celui du classement ATP au tennis. Il regroupe tous les pilotes qui roulent dans un championnat TCR. Le classement est établi en fonction du résultat du pilote et de la taille de la grille de départ. Le classement évoluera au fur et à mesure des week-ends.

Tableau TCR World Ranking et TCR World Tour

Tableau récapitulatif du nouveau concept @WSC Group

Aujourd’hui, c’est Franco Girolami qui est en tête devant Ma Qing Hua, Yann Ehrlacher, Salvatore Tavano et Mike Halder. Pourquoi avoir deux pilotes du TCR Italy dans le classement ? Tout simplement parce que c’est le championnat le plus fourni avec une trentaine de voitures à chaque meeting.

Quand on regarde de plus près ce classement, on s'aperçoit que Yvan Muller est seulement 27e et Esteban Guerrieri est 30e alors que Bartosz Groszek est 11e et Tony d’Alberto est 15e. On peut émettre aussi quelques (très) gros doutes sur la pertinence de ce classement.

On se retrouve donc dans la même situation que dans les années 90 avec une FIA quasiment absente du monde du tourisme. A l'époque, la FIA organisait un événement annuel appelé FIA World Touring Car Cup qui réunissait les quarante meilleurs pilotes de tourisme du monde roulant sous la bannière de leur pays. Il n’y a eu que 3 éditions, l'événement étant coûteux à organiser.

1993 FIA Touring Car Challenge 1993 Monza

La première édition de la FIA Touring Car World Cup a eu lieu à Monza en 1993 © DR

Chronique d'un naufrage annoncé ?

Le WTCR a pourtant très bien débuté en 2018 avec 26 voitures engagées puis 28 en 2019 sans compter les Wild Cards. Alors pourquoi ce naufrage ? Il y a plusieurs raisons que l'on pourrait évoquer. La première est d’avoir accepté Hyundai et Lynk & Co en tant que concurrent quasiment officiel alors que le principe même du TCR est la compétition client. Imaginez si SRO avait autorisé Audi ou Mercedes à s’engager avec un team 100% officiel (avec les moyens qui vont avec), vous auriez fait fuir tous les teams privés ! Et bien c’est la situation qu’a vécu le TCR.

La deuxième raison concerne une gestion de la BOP calamiteuse depuis l’arrivée de Hyundai dans le TCR. La i30 TCR était clairement plus rapide que toutes les autres voitures en raison d’un développement très long avec de très nombreuses séances d’essais privés qu’aucuns autres constructeurs avaient réalisés.

Au début, WSC Group, régisseur de la catégorie TCR, n’a jamais osé taper sur Hyundai qui ravage tout sur son passage en gagnant d’entrée de jeu le WTCR en 2018 et 2019 ainsi que plusieurs autres championnats comme le TCR Germany. Hyundai n'a que rarement été pénalisé par la BOP, bien aidé aussi par Andrea Adamo qui avait une grosse influence sur les instances. Quand la BOP n'était pas favorable à Hyundai, il retirait les voitures comme au Nürburgring en 2020 !

Depuis 2020, le BOP ressemble plus à du bricolage qu'a quelque chose de bien construit comme avec la BOP du GT3 faite par SRO. Week-end après week-end, la BOP change, favorisant ainsi Audi ou Lynk & Co sur un meeting puis la semaine suivante, ça sera au tour de Honda et de Hyundai d'être favorisé, etc...

C'est lassant pour tout le monde que ce soit pour les pilotes, les teams ou les spectateurs. Du coup, les équipes privées ont déserté les championnats TCR pour favoriser d’autres championnats comme le GT4 qui fonctionne à merveille en ce moment.

TCR Australia Sandown 2022

Verra-t-on des concurrents du TCR Australia dans le futur TCR World Ranking Final ? © Daniel Kalisz