Sophia Flörsch critique le sport automobile, y compris les catégories élitistes comme la Formule 1, en les accusant d'avoir beaucoup plus de paroles bienveillantes que de réelles actions pour accroître l'inclusion et la promotion des pilotes féminines.

Sophia Flörsch, la pilote allemande de 21 ans, devait rouler en ELMS cette saison chez G-Drive Racing, mais malheureusement les récents événements avec le conflit entre l'Ukraine et la Russie, a poussé le patron-pilote russe Roman Rusinov à ne pas signer les documents demandés par la FIA et a retiré son équipe des compétitions en FIA WEC et ELMS.

Flörsch trouve hypocrite l'utilisation des talents féminins

Elle a débuté sa carrière en karting (2005-2015) avant de basculer en Ginetta Junior (catégorie GT junior en Angleterre), elle accèdera à la F3 en 2018 et sera fortement médiatisée après son accident spectaculaire lors du Grand Prix de Macao la même année.

On la verra continuer en Formule Régionale, puis la F3 chez Campos Racing, avant qu'elle ne s'oriente vers le prototype en ELMS chez Richard Mille Racing, puis en FIA WEC. En 2021, on la verra également en DTM, chez Algarve Pro Racing à nouveau en ELMS, elle était attendue chez G-Drive Racing en ELMS en 2022...

Depuis lors, elle constate que toute l'attention a abouti à pratiquement aucun progrès dans son ascension dans la course automobile, malgré tous les beaux discours sur la diversité, l'égalité et l'inclusion. Elle avait déjà ouvertement critiqué la W Series en 2019, ramenant ce championnat exclusivement 100% féminin à un objet très marketing.

"Les équipes signent des pilotes féminines mais elles n'ont pas de réelles chances", a-t-elle déclaré au journal Merkur de Munich. "Elles sont utilisées pour justifier des leitmotivs modernes et chics tels que 'Nous promouvons les femmes et l'égalité'", ajoute-t-elle. "En fait, il ne s'agit souvent que d'un engagement calculé à bon compte, sans la plupart du temps un réel soutien au niveau de l'inclusion sportive sur un terrain de jeu égal."

Elle dénonce le fait que son accident spectaculaire à Macao lui a donné un coup de projecteur sur sa personne, un événement qui "remonte déjà à 3 ans", mais qu'au-delà de ça, quelques sponsors l'ont approché mais qu'aucun d'entre eux "ne veut encore signer à ses côtés" sur le long terme.

"Le sport automobile va vite. L'accident m'a donné de l'attention, mais d'un point de vue sportif, ce n'était pas un pas en avant" assure-t-elle.

Son programme initial pour 2022 devait comprendre l'ELMS et les 24 Heures du Mans (qu'elle a déjà disputé deux fois avec le Richard Mille Racing en 2020 et 2021), désormais l'allemande est sans volant pour la saison, mais elle ne renonce pas à revenir en monoplaces et n'a pas fait une croix sur son rêve de F1.

"À l'âge de 21 ans, je peux et je dois continuer à poursuivre cet objectif", insiste-t-elle. "Avec un gros budget, ce serait rapide, avec un petit budget, il faut parfois faire des détours. Mais je me bats pour m'en sortir et je crois fermement qu'il y a un avenir. À un moment donné, l'investissement va payer."