Jean-Baptiste Dubourg est de retour en Trophée Andros après 4 titres consécutifs avec le DA Racing. C'est une nouvelle voiture 100% électrique cette saison avec la même ambition d'aller décrocher le titre tant convoité.
Avant le début de la saison à Val Thorens les 7 et 8 décembre prochain, Jean-Baptiste Dubourg fait le point avec nous sur ce nouveau défi du tout électrique dans ce désormais e-Trophée Andros.
Jean-Baptiste Dubourg : "on repart de zéro..."
Un nouveau challenge avec l'électrique cette saison et le titre sera à nouveau l'objectif, comment abordez-vous ce défi ?
Après 4 titres consécutifs, je ne peux pas dire autre chose que l'objectif reste le même, ce serait mentir de dire l'inverse. En terme de compétitivité à présent, on remet tout à zéro avec la nouvelle technologie électrique, on va découvrir de nouvelles autos à adapter, de nouvelles sensations et un pilotage à revoir. J'ai pu avoir un aperçu il y a deux ans de l'Andros Sport électrique et je sais ce qui va nous attendre, tous nos repères sur le thermique seront à repenser.
Concernant cette Andros Sport électrique, avez-vous eu certains retours d'autres pilotes, avez-vous fait déjà des essais ?
Pour les retours, oui, à commencer par mon coéquipier Nicolas Prost qui a roulé sur cette auto la saison dernière. On a fait un retour technique sur ce qui pouvait changer sur le pilotage. Après, nous n'avons pas fait encore d'essais, nous allons découvrir l'auto lors des essais privés qui auront lieu le jeudi avant la manche de Val Thorens.
Quelles vont être les principaux changements en terme de pilotage sur cette Andros Sport électrique ?
L'absence de bruit ne me dérangera pas car j'ai déjà été habitué sur les voitures électriques de l'Enedis, celles qui sont en deux roues motrices. Je suis d'ailleurs le tout premier vainqueur en électrique sur la glace lors de l'épreuve de Val Thorens.
Je n'avais pas été perturbé par le bruit à l'époque mais ce qui va changer le plus sur le pilotage c'est la répartition des masses avec la batterie plutôt positionnée sur l'avant. Cela va changer notre approche à l'entrée des virages. Ensuite le couple est extraordinaire, disponible immédiatement, c'est bien plus impressionnant que la puissance totale. En dehors de ça, elle reste dans le même gabarit que l'ancienne, toujours en 4 roues motrices et directrices.
Le Trophée Andros propose toujours des courses très disputées, où l'incertitude est de mise, c'est cela qui vous plait dans cette discipline ?
Oui, complètement, je dis toujours aux personnes à quel point c'est difficile de gagner une course en Trophée Andros voire même le championnat. Nous avons eu de très bons pilotes, de renommée internationale et le défi est toujours de taille.
En 30 années d'existence, nous avons seulement 10 champions ! Il n'y a pas de secrets pour s'imposer en Trophée Andros, il faut toujours travailler et se remettre en question. Les vérités d'hier ne seront pas celles de demain, il faut pouvoir douter et c'est difficile nerveusement de tenir toute la saison. C'est un super challenge pendant tout l'hiver, ça permet aussi de garder le rythme pour préparer les saisons qu'on dispute dans d'autres catégories.
Ce qui est unique, c'est que tout change très vite lors d'un meeting, tout est à refaire d'une journée à l'autre ! Dès que vous avez terminé la cérémonie du podium de la première journée, il faut tout le temps tout retravailler pour le lendemain. Les contraintes changent pour la suite du meeting, vous avez le lest embarqué pour les pilotes qui ont accédé au podium, l'adhérence change, le rodage des pneus... tout est à revoir et c'est ça qui est intéressant, le challenge est permanent !
Le Trophée Andros est une compétition auto unique, sur glace. Pourquoi autant de pilotes sont attirés par cette compétition ?
C'est un championnat qui est déjà relativement relevé, pour preuve on peut y avoir des pilotes de tous horizons et de rang mondial. On y voit Timmy Hansen, Champion du Monde Rallycross 2019, Sébastien Loeb est là aussi, Andreas Bakkerud va faire la saison complète, Olivier Panis qu'on ne présente plus, son fils Aurélien est là depuis la saison dernière, Yvan Muller est de retour, Franck Lagorce qui collectionne les victoires.
Par le passé, on a eu aussi des pilotes de F1 avec Romain Grosjean, et encore d'autres pilotes de la monoplace donc ça permet aussi de mesurer à quel point l'intérêt est fort. Et puis c'est une compétition qui a plus de 30 ans, donc il faut aussi souligner la longévité, c'est intéressant, d'autres championnats se sont arrêtés avant. Max Mamers et ses équipes ont su faire un très bon travail pour ce championnat perdure, preuve de sa réussite.
Est-ce que le Trophée Andros vous apporte une expérience supplémentaire pour votre saison en Rallycross ?
Oui, clairement ! Le niveau de concentration que cela demande comme l'exercice de style pour les tours de qualification qui est pratiquement identique que le Rallycross et le fait d'avoir des changements d'adhérence en piste aussi. Il y a des similitudes entres ces deux championnats, moi ça me permet de toujours engranger de l'expérience, j'apprends toujours et j'en ressors toujours fort quand je finis la saison en Trophée Andros.
Crédits Photo : Bernard BAKALIAN - Autorisation : DA Racing