Après l'euphorie des 24 Heures du Mans c'est désormais la nostalgie qui nous guette. On prolonge le rêve des 24 Heures du Mans avec Jean-Louis Dauger, directeur de la marque et du développement de Michel Vaillant, qui nous donne un aperçu de ce qui nous attend pour la suite.

Jean-Louis Dauger, directeur de la marque et du développement pour Michel Vaillant, nous explique ce qui nous attend pour notre héros et sous quelle forme, en évoquant le futur de la franchise. C'est à la suite de la sortie du dernier album de Michel Vaillant, les histoires courtes de Jean Graton "Origines" (dont une inédite) que Jean-Louis Dauger nous a accordé cet entretien.

Des surprises arrivent pour Michel Vaillant

Pourquoi cet album "Michel Vaillant, histoires courtes - Origines" ?

Dans cet album, il y a les 5 histoires courtes de Jean Graton jamais éditées individuellement, elles sont parues à l'époque du Journal de Tintin. Ces parutions dans le Journal de Tintin avaient pour objectif de tester le personnage de Michel Vaillant, la suite est connue...

Ces histoires courtes sont parues en 1957 et l'une d'entre-elles s'appelle la "24e heure" avec le décor que l'on connait. Et puis dans la bande dessinée, il y a également l'article qui est dans un des derniers numéros de Auto Heroes sur la Vaillante Le Mans GT, une voiture entièrement carrossée artisanalement et c'est une voiture vraiment exceptionnelle.

A quel point l'histoire de Michel Vaillant est importante dans le Sport Auto ?

C'est un personnage créé par Jean Graton en 1957 qui était le lien entre la réalité et la fiction. Il a fait naître des passions et des vocations, à l'époque nous n'avions pas autant d'informations qu'aujourd'hui et beaucoup de gens se sont documentés avec du Michel Vaillant. Et puis, c'est un héros qui a su évoluer au fil des années, des époques et des générations et qui en 2021 se lance encore de nouveaux défis.

D'oĂą vient le renouveau de la franchise ?

A l'époque quand j'étais patron d'Eurosport Events, j'organisais des courses, nous étions promoteurs, et c'est en 2010 que j'ai rencontré Philippe Graton pour lui parler du Championnat du Monde de voitures de tourisme, une compétition où Michel Vaillant n'avait pas encore roulé.

Et c'était en fait un très bon moment, puisque Philippe Graton voulait poursuivre l'aventure de Jean Graton en relançant la BD avec la Saison 2 à partir de 2012. Et c'est là que le premier album de cette Saison 2, intitulé "Au nom du fils", où il roule en WTCC (NDLR : le Championnat du Monde de voitures de tourisme).

Pour l'anecdote sur le WTCC, la même année que la sortie de l'album, la Chevrolet d'Alain Menu était devenue Vaillante, le pilote était grimé comme le personnage et il a fait la course comme ça. Les mécaniciens étaient habillés en Vaillante, comme les ingénieurs, le camion de la Chevrolet avait aussi les couleurs et puis, Alain Menu a remporté la deuxième course, c'était génial. On a dû négocier avec la FIA pour que le nom de Michel Vaillant soit inscrit sur les tableaux des temps, sur la voiture... le pilote était devenu le personnage de la fiction.

Le renouveau de la marque Michel Vaillant, cela signifie quoi ?

En rejoignant Dupuis qui a repris les éditions Graton, je suis devenu directeur de la marque et du développement de Michel Vaillant, une volonté qui était celle de Philippe Graton lorsqu'il voulait se séparer de sa société. L'histoire est belle car depuis nos discussions avec Philippe en 2014, il voulait que ça se passe comme ça et c'était aussi la volonté commune des repreneurs.

Aujourd'hui, mon rôle est de développer la marque Michel Vaillant, avec les albums bien évidemment mais aussi avec l'artistique et les "Michel Vaillant Art Strips" et puis il y a tous les produits dérivés à développer.

Nous avons développé une auto, la Vaillante by Crosslé et puis désormais l'école de pilotage avec la Vaillante Académie ainsi que le volant "Michel Vaillant" pour les gentlemen drivers qui se déroulera du 14 au 16 octobre (toutes les infos sur le site de la Vaillante Académie). Et puis on a des projets assez avancés dans l'audiovisuel. On a signé avec des producteurs pour faire une série animée et une série-live (comme le sont des Arsène Lupin ou Largo Winch...).

A quel point est-ce important le lien entre la fiction et la réalité ?

Effectivement, il était important de continuer le lien entre la fiction et la réalité, c'est de cette initiative que sont nées les Vaillante Rebellion aux 24 Heures du Mans, on a aussi vu Sacha Fenestraz au Grand Prix de Macao en F3, on a eu un beau partenariat avec Renault F1 en 2019 et le Circuit Paul Ricard. Tout ça, c'est un travail-clé pour la franchise Michel Vaillant où l'on n'abandonne pas le passé mais où il faut aussi regarder vers l'avant, comme l'album "Duels" en début d'année qui traite du WRC.

Et le réel, aujourd'hui, est concret puisqu'avec la Vaillante Académie on peut réellement être Michel Vaillant. De même que certains constructeurs jouent le jeu, puisque Hyundai a sorti une série spéciale sur base de la Hyundai i20 N Line (même modèle que la WRC de l’album).

Comment fait-on pour éviter de se répéter avec les histoires au fil des années ?

Pour la fiction, ce qui est très important c'est de toujours surprendre le lecteur. Avec Michel Vaillant, on a réussi à ne pas tomber dans la simple course automobile où les voitures tournent en rond. Il y a de vraies histoires de famille et de dynastie, c'est ce qui plait aussi, aux lecteurs. Ce ne sont pas que des histoires d'un pilote qui fait le meilleur temps avec sa F1, il y a tout un univers derrière, et ça, c'était le génie de Jean Graton.

C'est aussi la raison de cette nouvelle saison où on a apporté une nouvelle génération, ça nous permet de diversifier encore plus la profondeur des histoires. Dans l'album de Macao, par exemple, il y a une course-poursuite extraordinaire, c'est une scène d'action que l'on pourrait voir dans un James Bond. Et c'est ce qui est très important, c'est que l'on soit toujours exigeant avec la qualité des histoires dans les albums de Michel Vaillant.

A quand une prochaine Vaillante dans un championnat ?

Il y a quelques idées, comme évidemment l'année 2023 qui sera celle du centenaire des 24 Heures du Mans, tout comme celui de Jean Graton, c'est donc pour nous un anniversaire commun immanquable !

Donc l'idée est de faire rouler une nouvelle Vaillante en course en 2023 avec la préparation d'un album Michel Vaillant qui sortirait quelques semaines avant pour préfigurer ce qui pourrait se passer pour cet anniversaire des 24 Heures du Mans. La décision finale de ce projet réel avec une équipe devra être prise au maximum en septembre 2022 pour que l'on ait le temps de créer la bande-dessinée.

Comment va Ă©voluer les parutions des prochains Michel Vaillant ?

Le rythme ne bougera pas et il restera celui instauré depuis la Saison 2, à savoir, un album par an. A la différence désormais, on y rajoute la parution des histoires courtes de Jean Graton jamais éditées, nous avons aussi les dossiers Michel Vaillant (le dernier était celui sur le Circuit Paul Ricard), l'an prochain ce sera un dossier sur Magny-Cours. Et puis la prochaine étape des parutions, ce sera une nouvelle série que l'on a baptisé "Legends" en interne, où Michel Vaillant va revivre des événements du passé.

Un grand merci à Jean-Louis Dauger pour cet entretien qui à cette occasion offre 3 exemplaires de la bande-dessinée "Les histoires courtes - Origines" à nos lecteurs (conditions de participation au concours publiées sur la page Facebook de FranceRacing). (Réglementation Jeux Concours France Racing).

Pour les fans inconditionnels de notre héros, les nouvelles box Michel Vaillant Art Strips réalisées avec les 24 Heures du Mans, elles sont disponibles à cette adresse. Quant à la prochaine aventure, elle sortira le 15 octobre prochain et se concentrera sur la mythique course vers les nuages : Pikes Peak !