Après avoir annoncé son retrait de la compétition DTM à partir de la saison 2021, Audi revient sur ses années dans le championnat allemand, remplies de controverses, de titres, et monstres de puissance.
Le DTM, qui a couru de 1984 à 1996 avant de reprendre sous un nouveau format en 2000, a fait partie intégrante de l’histoire d’Audi depuis que la société a participé à la série en 1990. "Audi a façonné le DTM et la DTM a façonné Audi", reconnaît Markus Duesmann, Président du Conseil d’administration d’AUDI AG.
Audi en DTM
À ce jour, Audi a remporté 23 titres de champion DTM, dont 11 titres de pilote. Comme la série a voyagé non seulement à travers l’Allemagne, mais aussi en Europe, à Moscou et Shanghai, Audi a remporté 114 victoires, 345 podiums, 106 pole positions et 112 meilleures tours en course, à ce jour. La saison 2019 a été la plus réussie d’Audi de tous les temps et, espérons-le, lorsque la série 2020 débutera, il y aura d’autres victoires à célébrer.
Épisode 1: L'aventure Audi en DTM (1/3) : les années 90
Abt-Audi TT-R DTM – 2000/2003
En 1996, trois ans après le départ d'Audi du DTM (alors connu sous le nom de German Deutsche Tourenwagen Meisterschaft ou German Touring Car Championship) le championnat disparut. Il fit son retour en 2000, les lettres DTM signifiant désormais Deutsche Tourenwagen Masters ou German Touring Car Masters.
Dès le début de la nouvelle série, la marque aux quatre anneaux fit à nouveau son apparition sur la grille, même si les débuts n'étaient pas effectués par une équipe d'usine. À la place, c'est l'équipe privée Team Abt Sportsline qui s'occupa du développement et de l'exploitation de l'Abt-Audi TT-R.
Les systèmes quatre roues motrices étaient interdits dans le nouveau DTM, comme pour la plupart des championnats de voitures de tourisme. La principale raison de cet interdiction était le fait qu'Audi avait engagé son Audi A4 Quattro SuperTouring dans pas moins de sept championnats nationaux en 1996, et les remporta tous. Alors qu'Abt n'était pas autorisé de jouer la carte Quattro, le son du V8 faisait tout de même son retour, le TT-R étant équipé d'un moteur à huit cylindres développant 463 ch, envoyant sa puissance aux roues arrière.
Abt Sportline se retrouva alors face aux équipes d'usine Mercedes-Benz et Opel. Le TT-R n'était pas au niveau lors de première saison, mais montra des signes d'espoir la deuxième saison en remportant deux courses. L'année suivante, en 2002, Laurent Aïello remporta le titre pilote dans son Audi TT-R jaune fluo. L'as français réussit même à remporter le trophée avant la dernière course à Zandvoort.
Audi A4 DTM - 2004/2011
Entre 2004 et 2011, Audi Sport développa sept version différentes de l'A4 DTM. Après seulement trois campagnes lors de la saison 2004, la voiture remporta sa première course, et offrit à Audi le championnat constructeur ainsi que le sacre au pilote suédois Mattias Ekström, son premier titre pilote DTM en tant que rookie. Au total, l'A4 DTM remporta cinq titres pilote et trois titres constructeur.
Conformément au règlement DTM, l'A4 était équipée d'une monocoque en fibre de carbone et d'un arceau-cage en acier et était propulsée par un moteur V8 atmosphérique monté longitudinalement à l'avant et produisant 460 ch. La puissance était transmise aux roues arrière via un embrayage à triple disque en carbone composites et boîte manuelle séquentielle à six vitesses. Des suspensions à double triangulation était installées à l'avant et à l'arrière.
En huit années pendant lesquelles Audi utilisa l'A4 DTM, la marque fit appel à des pilotes de haut vol, comprenant le pilote danois neuf fois vainqueur des 24 Heures du Mans Tom Kristensen, ainsi que le triple vainqueur du Mans Allan McNish et le vainqueur du Mans 2017 Oliver Jarvis, tous deux britanniques.
Mattias Ekström remporta son deuxième titre pilote en 2007. Après avoir fait ses premières armes en DTM sur la Abt-Audi TT-R aux côtés de Laurent Aïello, il trouva la première A4 DTM "nerveuse et difficile" à conduire comparée à la version précédente plus docile. Penseur au sujet de l'amélioration des performances de toutes les voitures de DTM, il expliqua : "Au début les écarts entre les voitures se comptaient en dixièmes de secondes, plus tard ils se comptaient en centièmes."
"Mes concurrents préférés pendant toutes ces années ?" poursuit Ekström. "Jean Alesi et Gary Paffett chez Mercedes-Benz, avec lesquels j'ai eu de fantastiques bagarres, sans oublier mon co-équipier Tom Kristensen. Il a eu des sessions de qualifications durant lesquelles nous nous sommes battus bec et ongles pour chaque centième de seconde. Tom était toujours partant pour un combat. Et c'était toujours très dur !"