Le Monte-Carlo ouvre traditionnellement la saison du WRC, hors au nom du principe de l'alternance des épreuves voulu par la FIA l'épreuve est sacrifiée en 1996 ! Néanmoins le rallye a bien lieu et réunit un très beau plateau, le rallye comptant tout de même pour le Championnat du monde 2 Litres. Ce rallye marque aussi la fin d'une ère pour le Monte-Carlo !

Les forces en présence : Schwarz en favori

On regrette l'absence des Renault pour le championnat 2L, néanmoins Jean Ragnotti est bien présent en ouvreur sur une Clio ! Le favori est l'allemand Armin Schwarz sur une Toyota Celica usine exploitée par Grifone dans l'espoir de remporter une victoire de prestige, même hors championnat du monde, la légende du Monte-Carlo reste intacte.

Le second homme à battre est le corse Patrick Bernardini, double champion de France 1994 et 1995, il arrive en confiance avec à sa droite Bernard Occelli, champion du monde 1994 avec Didier Auriol. Le duo aura pour monture une Ford Escort RS Cosworth, le châssis est celui qui a failli remporter le Tour de Corse 1995 avec le duo Thiry/Prévot (pas de chance pour nos amis belges qui devront encore attendre 10 ans avant de voir un de leurs compatriotes gagner une manche du mondial).

Sur Subaru, on retrouve le quadruple champion de France Bernard Béguin et le champion d'Europe 1993 Pierre-César Baroni. Le belge Grégoire de Mevius sera également à surveiller. Chez les 2 roues motrices, les spectateurs n'ont d'yeux que pour les 2 Peugeot 306 Maxi officielles pilotées par François Delecour et François Chatriot. Les conditions hivernales ne sont pas à l'avantage des 306, néanmoins la marque au Lion peut espérer un podium.

La course : Bernardini entre dans la légende

Après un long parcours de concentration, le rallye commence vraiment en Ardèche. Bernardini remporte la première spéciale devant Schwarz tandis que Béguin perd plusieurs minutes sur crevaison. Schwarz remporte largement la seconde spéciale et prend la tête de la course tandis que De Mevius plonge au fond du classement après avoir perdu 25 minutes dans un mur de neige dans Burzet, la Celica de Schwarz rencontre des problèmes de transmission, il perd 3 minutes et Bernardini s'installe de nouveau dans le fauteuil de leader.

Seconde journée, direction le Vercors. Sur des routes humides et piégeuses, Delecour se démène et maintient une pression constante sur Bernardini, le corse possède une minute d'avance mais ne s'échappe pas.
Tandis que Schwarz commet plusieurs erreurs, les chronos sont tonitruants mais l'allemand est fougueux. Schwarz remporte les 2 dernières spéciales de la journée mais il a quasi 5 minutes de retard sur Bernardini... Abandon pour Chatriot tandis que Delecour est à plus de 2 minutes désormais. Béguin est 4ème à presque 10 minutes !

Au Monte-Carlo on est jamais dans un fauteuil, néanmoins Bernardini n'a plus qu'à contrôler sa course. La neige est au rendez-vous notamment dans le célèbre Turini, Baroni y signe le meilleur temps de peu devant Delecour et le monégasque Ducruet ! Schwarz perd 4 minutes suite à une faute et peut dire adieu à la seconde place...

Il a du mal à y croire mais pourtant Patrick Bernardini remporte ce 64ème Rallye Monte-Carlo devant Delecour et Schwarz ! Béguin et Baroni complètent le top 5 tandis que l'ardéchois Aymé termine 11ème et premier du Groupe N.

En inscrivant leur nom sur les tablettes du rallye monégasque, Bernardini et Occelli referment un chapitre, celui du dernier Monte-Carlo à l'ancienne avec le parcours de concentration et plus de 450 kilomètres de spéciales ! C'est aussi le dernier Monte-Carlo avant le début de l'ère WRC !