Venu tout droit d'Arabie saoudite après avoir disputé le Dakar, l'Alésien Romain Dumas a pris la direction de la Floride pour tenter de remporter la dernière classique d'Endurance qui manque à son palmarès : les 24 Heures de Daytona.

Existe-t-il sur cette terre un pilote plus polyvalent que Romain Dumas ? L'an passé, le Français de 46 ans a pris part au Dakar, aux 24 Heures du Mans, à Pikes Peak ou encore à des rallyes historiques.

Romain Dumas, une histoire de contre la montre

A peine remis d'une édition 2024 du Dakar l'ayant vu jouer en début d'épreuve dans le quinté de tête, Romain a mis le cap sur la Floride.

« Un total de 26 heures de vol », rigole l'intéressé. « Mais après plus de deux semaines sans dormir dans un lit, j'étais totalement cuit. J'ai donc dormi tout du long. Ce Dakar a été éreintant et frustrant car nous avons signé des chronos intéressants mais avons aussi connu des avaries mécaniques. Mais ça commence à rentrer. »

Dimanche, le Tricolore est arrivé en Floride pour participer à ses 10ème 24 Heures de Daytona, manche d'ouverture de l'IMSA SportsCar Championship. Un changement de décor pour le moins conséquent auquel il est plus habitué, lui dont l'essentiel du palmarès s'est écrit sur circuit.

« Je me reposerai en rentrant », reprend-il. « En attendant, je bois beaucoup de café. Ma venue ici n'a été confirmée que le 3 janvier, j'étais déjà en Arabie Saoudite. Mais j'apprécie particulièrement cette épreuve et la course à l'américaine. Il m'était donc difficile de refuser une telle opportunité, plus encore dans la catégorie-reine (GTP. Ndlr), au volant d'une Porsche 963. »

Une voiture à laquelle il a dû s'habituer en un temps record ce jeudi matin lors de la première séance d'essais libres, d'autant qu'il a raté les trois jours d'essai organisés la semaine passée, Dakar oblige.

Daytona manque au palmarès de Romain Dumas

Double vainqueur des 24 Heures du Mans (2010 et 2016), des 24 Heures de Spa (2003 et 2010), quadruple lauréat des 24 Heures du Nürburgring (2007, 2008, 2009, 2011) et crédité d'un succès aux 12 Heures de Sebring (2008), le double tour d'horloge floridien est la seule classique d'Endurance qui manque au palmarès impressionnant de Romain Dumas.

L'exploit est-il possible ? Cela semble un peu compliqué au volant d'une 963 engagée par une équipe privée (Proton Competition) face aux écuries d’usines Acura, BMW, Cadillac et Porsche. Mais le Français est habitué aux exploits du genre. N'a-t-il pas gagné à Sebring avec une LMP2 face aux LMP1 ou bien encore à Spa avec une GT2 opposée à des GT1 ?

« L'idée est de faire de notre mieux afin de n'avoir rien à regretter » nous a-t-il confié. « Et en fonction de notre position en fin de course, nous verrons ce qu'il est possible de faire. » Car c’est vrai qu’à Daytona beaucoup de choses voire l’essentiel se joue dans la dernière heure.

Rien d'impossible donc, il faudra « simplement » gérer le quota de pneus fournis par Michelin, manufacturier unique des séries IMSA. Un domaine dans lequel Dumas excelle, alors que les températures annoncées laissent penser que la majeure partie des concurrents tentera de privilégier les doubles relais en gomme médium.

Alors que les pneus Soft ne seront autorisés qu’entre 19 h 00 et 8 h 00 du matin, il s’agira de préserver des trains de pneus frais pour le money time. Pas facile, sur le papier, mais pour le Français une tâche vraisemblablement plus facile à réaliser sur le tarmac floridien que sur les pistes saoudiennes.

De notre correspondant sur place : Didier Laurent