La deuxième manche du championnat du monde d'endurance aura lieu ce week-end, à l'occasion des 6 Heures d'Imola. A la veille des premiers essais libres, voici plusieurs éléments de contexte en vue d'une épreuve qui s'annonce encore une fois très disputée.

La première manche de la saison, à Losail, a bien failli proposer un duel au sommet entre des Ferrari redoutables et des Cadillac à l'étonnante efficacité, notamment en termes de consommation. Mais le crash des deux autos américaines a mis a mal la perspective de victoire et les trois voitures de Maranello ont eu une autoroute vers le triplé. Les 6 Heures d'Imola, ce week-end, pourrait réserver un tout autre scenario.

La BoP pourrait remettre Porsche dans le match à Imola

Ferrari avait été quasi intouchable au Qatar, même si des voitures comme les BMW ont montré un niveau de performance très prometteur. Imola est un circuit doté de bien moins d'opportunités de dépassements et le rythme global sera capital.

La FIA et l'ACO ont dévoilé une BoP révélant un important allègement des Porsche N°963, dont les officielles de chez Penske auront bien l'intention de défendre le titre acquis par la N°6 l'an dernier. Porsche perdra 11 kg sur la balance, mais perdra en contrepartie 5 KW d'énergie sous les 250 km/h par rapport à Losail.

La voiture la mieux lotie par la BoP est la Peugeot, qui courra avec le poids réglementaire minimum (1 030 kg), avec la plus grande puissance allouée sous les 250 km/h (520 KW). Les Toyota seront les voitures les plus lourdes, avec 1 065 kg affichés sur la balance et celles avec la plus faible puissance allouée du plateau (500 KW).

Alpine bénéficiera d'une BoP clémente dans l'allocation de puissance sous les 250 km/h : les N°35 et N°36 auront 519 KW à disposition, soit un gain de onze unités par rapport à Losail.

Ferrari aura un gain de 7 KW à Imola, mais a également été alourdi de 8 kg. Ce qui signifie en outre que la partie risque fort de ne pas être aisée pour les machines de Maranello, qui avaient réalisé le triplé en qualifications l'année dernière.

En LMGT3, Corvette vient à Imola pour confirmer... mais gare à Ford

DPPI/FIA WEC

La catégorie LMGT3 n'est pas plus avare en spectacle que la classe Hypercar : le passionnant duel dans le dernier tour à Losail, entre la Corvette N°33 du TF Sport, et la McLaren N°59 de United Autosport, met forcément l'eau à la bouche, dans une catégorie toujours très spectaculaire et indécise.

Les Corvette seront d'ailleurs allégées par la voie de la BoP (1 372 kg), mais resteront largement plus lourdes que les autres. Elles auront le mode moteur P7 au lieu du P8 (P0 étant la valeur de puissance la plus importante, P17 la plus faible).

Mais les Ford Mustang de chez Proton pourraient bien profiter de leur grosse cure d'amincissement : les machines de l'ovale bleu seront les plus légères de toutes, après avoir été délestées de 21 kg, rien que ça (1 328 kg). Elles bénéficieront en outre du meilleur mode moteur du plateau, avec le P1. Les moins bien loties côté puissance seront les Ferrari du Vista AF Corse, avec le P16.

Evidemment, comment ne pas penser à l'écurie française Akkodis ASP : les Lexus N°78 et N°87 ont retrouvée vie cette saison, alors même que la RC F GT3 a déjà beaucoup d'années derrière elle. L'année 2024 avait été cauchemardesque pour l'équipe de Jérôme Policand et il semble bien que cette année apporte bien du réconfort. Surtout en attendant l'arrivée très prochaine de la GR GT3, qui a multiplié les séances d'essais.

Enfin, McLaren a récemment fait l'actualité, en annonçant enfin son arrivée en Hypercar dans deux ans. Le constructeur britannique et United ont bien l'intention de briller en GT, le temps peut-être de former ses actuels pilotes à la grand messe de la catégorie reine. Et Mercedes, suivant ses progrès cette année avec Iron Lynx, pourrait garder l'idée du LMH/LMDh bien au chaud...

Imola pourrait connaître des épisodes de pluie

DPPI/FIA WEC

Il est encore difficile d'avoir des prédictions exactes, mais le week-end d'Imola pourrait subir quelques soubresauts de la météo. Les premières tendances donnent pour l'instant des averses faibles vendredi et dimanche. Et cela aurait comme un air de déjà vu.

Déjà, l'édition 2024 des 6 Heures d'Imola avait été un calvaire pour les stratèges, qui ont dû savoir à quel moment rentrer, lorsque la piste séchait puis redevenait humide. Ferrari avait justement sabordé ses chances de victoire, au profit de l'opportuniste Toyota N°7 de Nick de Vries, Mike Conway et Kamui Kobayashi.

A l'heure d'écrire ces lignes, l'Emilie-Romagne est en alerte orange pour les pluies. Si la tendance tend vers une météo plus capricieuse que prévu, alors ces 6 Heures d'Imola pourraient proposer des rebondissements à tout va. Tant en Hypercar qu'en LMGT3.