C'est dans le cadre du Salon de Francfort en septembre dernier que BMW Motorsport a dévoilé officiellement sa M8 GTE. Elle prendra part à la Super Saison 2018 / 2019 FIA WEC mais également à la saison IMSA 2018.

Ce sera également le grand retour de BMW aux 24 Heures du Mans depuis ses deux dernières participations, 2010 en GT2 (sixième GT2) et 2011 en GTE-Pro (troisième de sa catégorie).

La BMW ME GTE en retard

Ce sera les 27 et 28 janvier prochain que la nouvelle M8 GTE fera ses grands débuts en course pour les Rolex 24 Heures de Daytona. En IMSA le Team Rahal Letterman Lanigan Racing (team RLL) s'occupera de faire rouler la M8 GTE. Du côté du FIA WEC il en sera de même pour le Team Bavarois MTEK.

Le directeur de BMW Motorsport, Jens Marquardt, a indiqué à Sportscar365 que le développement de la BMW M8 GTE avait été retardé. C'est près de six mois accumulés en raison d'un changement de conception de dernière minute imposé au constructeur allemand en raison d'une dérogation refusée pour un profil latéral trop bas.

"Dès le départ le calendrier était très serré, et dans la phase de conception initiale nous devions revoir un élément majeur. Au tout début, on nous a dit que tout était OK, et subitement ça ne l'était plus.
C'est la façon dont les choses se passent de temps en temps, mais au bout du compte, cela nous a coûté entre quatre et cinq mois de retard sur le développement. C'était vraiment le plus grand défi de ce projet, car le temps perdu ne se rattrape jamais."

Des débuts en piste repoussés à début juillet

Initialement prévus en février ou mars, la voiture modifiée à fait son premier roulage le 1er juillet. Jens Marquardt à dit que le modèle initial de la M8 GTE était déjà passé en soufflerie et était en cours de mise au point, ce qui compliquait encore la tâche.

"Abaisser le centre de gravité d'une voiture est toujours quelque chose de difficile quand vous partez d'une voiture de production. Vous ne pouvez pas abaisser le toit, vous pouvez seulement abaisser le profil bas des éléments. Mais en faisant cela, vous touchez à beaucoup de pièces structurelles, vous devez donc faire attention où vous le faites et comment. C'est une tâche assez compliquée."

Le développement du groupe motopropulseur n'ayant pas été affecté, la M8 GTE a eu tout de même moins de trois mois de tests en piste avant la balance des performances de la FIA à Ladoux en septembre, qui a essentiellement verrouillé son homologation.

"Il était clair pour nous que quelque soit la solution que nous devions trouver, le premier essai devait permettre d'atteindre l'objectif. Nous n'avons pas eu le temps de faire beaucoup de choses et d'essayer une évolution. Nous devions nous réunir et réfléchir, quelle solution allons nous trouver pour résoudre le problème en toute sécurité et dans les délais ?"

Une conception dans la douleur pour la M8

"Ce que vous feriez en temps normal c'est de vous dire : OK, nous allons comprendre cela au cours des essais, nous nous concentrerons sur ce genre de problème au prochain test, et nous mettrons les évolutions en place au fur et à mesure." "C'est la chance que nous n'avons pas eu."

Un test de 23h30 a été réalisé au Paul Ricard et près de 16 000 Km couverts. Malgré la déconvenue BMW à tout de même couvert près de 16 000 Km et un test d'endurance de 23h30 sur le circuit du Castelet en amont de sa première apparition en compétition à Daytona.

Marquardt a déclaré qu'ils n'ont pas rencontré de problèmes majeurs au cours de ces tests récents, y compris lors des sorties à Daytona, Sebring et Homestead-Miami Speedway avec BMW Team RLL.

Jens Marquardt espère simplement une actualisation de la balance de performance avant la classique américaine, ses M8 GTE étant reléguées à 1"4 de leurs adversaires en GTLM.

"Clairement, nous n'avons pas encore trouvé la solution dans la voiture, et nous n'y arriverons pas durant les trois prochaines semaines. La question étant d'obtenir la balance de performance la plus juste. Ce qui est sûr c'est que cela ne fonctionne pas pour le moment, ce qui confirme logiquement nos simulations et nos prévisions."

"En fonction de ce que la concurrence à laisser voir, nous sommes entre 1"5 et 2" plus lents, ce qui est exactement ce que nous pensions. Avec ce package, tout va bien. Nous avons maintenant besoin de nous concerter avec l'IMSA pour ajuster la BoP au mieux."

Contribution de Christopher Hubert