Retour sur l'édition 2005 des 24 Heures du Mans, où Sébastien Loeb fit ses grands débuts en Endurance.

Alors que Sébastien Ogier devrait prendre le volant du prototype LMH Toyota GR010 aux Rookie Test à Bahreïn en fin de saison FIA WEC, revenons sur la carrière en Endurance d'un autre grand pilote de rallye français, Sébastien Loeb.

Un partenariat de rêve

En 2005, Sébastien Loeb, tout juste couronné de son premier titre de Champion du Monde des Rallyes, répond à l'appel d'un autre monument du sport automobile français, Henri Pescarolo. Celui-ci lui propose de prendre le volant d'un de ses prototypes bleus et verts sponsorisés par PlayStation France pour les 24 Heures du Mans.

Pilote touche à tout et polyvalent comme on pourra l'observer dans la suite de sa carrière (RallyCross, WTCC, Porsche Supercup...), le jeune pilote prodige répond naturellement à l'invitation du détenteur du record de participations à la course Mancelle.

Cependant, un élément entrave le bon fonctionnement du double engagement de Loeb : la Journée Test des 24 Heures du Mans. Celle-ci, prévue le 5 juin, doit voir chaque pilote novice parcourir au moins 10 tours avant 19 heures afin d'être autorisé à prendre le départ de la course deux semaines plus tard.

Cependant, dans l'agenda de l'Alsacien, un évènement est déjà prévu à la mi-journée : l'arrivée du Rallye de Turquie. Les deux évènements sont alors combinables à condition que le français ne rencontre aucun problème lors des dernières spéciales. Pour Loeb, qui restait sur trois victoires d'affilée (Nouvelle-Zélande, Sardaigne et Chypre) et arrivait en terres Ottomanes en tête du championnat, pas question de sacrifier une des deux disciplines.

Des tests à la dernière minute

Pour simplifier la suite du programme du 5 juin, le pilote Citroën eut la bonne idée de remporter le Rallye avec une minute d'avance sur la Subaru de Petter Solberg. À peine passé la ligne d'arrivée, Loeb embarque dans un hélicoptère le trophée à la main en direction de l'aéroport le plus proche, où un jet l'attend pour l'emmener à l'aérodrome Manceau. Dans le jet, un simulateur est installé pour que Sébastien Loeb peaufine ses trajectoires sur Gran Turismo 4 avant de prendre la piste pour la première fois.

En entendant les cloches sonner 18h00 sans le jeune pilote de rallye au volant de son prototype, Henri Pescarolo commençait à s'impatienter. À 18h02, le jet atterrit sur l'aéroport du Mans. À 18h11, Loeb arrive dans le stand Pescarolo précédé par les gyrophares de son escorte. À sa vue, la foule, qui n'a probablement jamais été aussi nombreuse, est en pleine euphorie.

Et 6 minutes plus tard, la voiture #17 prend enfin la piste, mais équipée de gommes pluie. À la fin de son premier tour, Loeb rentre aux stands pour passer des slicks, mais rate le box ! Après un arrêt réussi, le reste des essais se déroule sans encombre. Cependant, la fin de la séance n'allait toujours pas être de tout repos pour l'écurie, Loeb entamant son dernier tour réglementaire à... 18h59 !

Une course compliquée

Aux qualifications, les deux Pescarolo C60 verrouillèrent la première ligne, avec la #16 (Collard, Boullion, Collas) en pole et la #17, que Loeb partageait avec Ayari et Hélary, en deuxième position. L'Audi pilotée par McNish était relayée à plus de 3 secondes de la pole !

Les deux prototypes Pescarolo pilotés par Boullion et Hélary prirent un départ parfait et roulèrent ensemble sur les premiers tours tout en creusant l'écart avec le reste. Malheureusement, la #17 connut un premier ennui technique au cours de la deuxième heure de course, lorsqu'Ayari se fit percuter par la Panoz #78 alors pilotée par Patrick Bourdais à Arnage. La direction et la carrosserie sont touchées, et la #17 ressortira en sixième place après son arrêt aux stands.

Vers minuit, Ayari percutait la Dallara #8 à la première chicane Mulsanne. Après les réparations, la voiture pointait en 14ème position. Cependant, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les problèmes d'autres voitures de tête virent la #17 remonter à la deuxième place au petit matin.

Après un autre arrêt suite à une sortie de piste de Loeb, le coup fatal était porté par une crevaison au cours de la 19ème heure alors qu'Ayari roulait en cinquième position. Après avoir fini dans le mur de pneus, le pilote pu tout de même ramener le prototype aux stands. Malheureusement, des dommages trop importants aux suspensions et la direction obligèrent l'écurie à faire abandonner le prototype #17. La voiture sœur finit la course en deuxième position.