Sébastien Ogier a conservé un souffle d’avance sur son coéquipier Kalle Rovanperä. À peine six dixièmes. Mais suffisants pour garder le contrôle, au terme d’une première journée exténuante du Central European Rally.

Ogier a dicté le tempo dès le départ. Son expérience, véritable boussole, l’a guidé à travers les six spéciales du jour, près de cent kilomètres avalés entre trois pays et autant de surfaces piégeuses. Malgré un léger recul sur la boucle de l’après-midi, Ogier a résisté. Vendredi soir, Toyota Gazoo Racing dominait la scène, serrant encore son emprise sur le rallye comme sur le titre constructeurs.

Ogier et Rovanperä ne se quittent pas

Ouvrir la route sur asphalte, c’est plus difficile que d’habitude, confiait Ogier. Seule la SS5 nous a souri. Les autres, il fallait nettoyer la poussière. Ce sont de petits détails, mais tout se joue sur des détails. Globalement, la journée est bonne.

Rovanperä, lui, a trouvé son rythme sur les spéciales plus propres et rapides d’Autriche et d’Allemagne. Le jeune Finlandais s’est offert deux victoires d’étape, au Col de Jan et à Böhmerwald. « Quand c’est du vrai asphalte, propre, c’est un plaisir total », souriait-il. « Dans le noir, c’était plus compliqué avec tous ces anti-cuts qui renvoyaient la lumière, mais l’écart reste bon. »

Derrière eux, Elfyn Evans complétait un podium 100 % Toyota GR Yaris. Le Gallois, célébrant le 200ᵉ départ WRC de son copilote Scott Martin, s’est illustré dans la dernière spéciale de la journée, “Granit und Wald”, disputée dans la nuit noire. Il a grignoté quelques secondes, revenant à 30,6 secondes du leader, malgré une pénalité de cinq secondes infligée la veille pour avoir heurté une chicane en bottes de paille.

Ott Tänak plaçait sa Hyundai i20 N en quatrième position, à 1,5 seconde d’Evans, tandis que Takamoto Katsuta suivait à seulement 2,4 secondes. Quatre Toyota dans le top 5 : un signe fort. Si Hyundai ne parvient pas à combler six points d’écart, le titre constructeurs pourrait bien tomber dès ce week-end.

Adrien Fourmaux, sixième, a connu une journée en dents de scie. Après des soucis d’équilibre sur sa i20 N Rally1, il s’est racheté l’après-midi avec un superbe deuxième temps dans la SS7. Moins de réussite pour Thierry Neuville. Le Belge a dû composer avec un capot récalcitrant, du sous-virage, et un atterrissage brutal causant une crevaison arrière droite. « Ce n’est pas amusant, et ce n’est pas ce que j’espérais », avouait-il, désabusé, à la huitième place derrière Sami Pajari. « Je n’ai pas la confiance, je me bats avec la voiture. »

Grégoire Munster a connu pire sort encore. Sur le même saut que Neuville, sa Ford Puma M-Sport a cédé, suspension arrière brisée. Abandon. Son équipier Josh McErlean, lui, s’en est mieux tiré, terminant neuvième malgré une direction tordue. Une journée d’apprentissage rude, mais formatrice.

Oliver Solberg, tout juste sacré champion WRC2, fermait le top 10 avec sa GR Yaris Rally2. Le Suédois, non éligible aux points, laissait la tête de la catégorie à Alejandro Cachón. Samedi s’annonce colossal : six spéciales, 103,64 kilomètres, entre Allemagne et République tchèque. Une étape de vérité, où la précision d’Ogier devra rivaliser avec la jeunesse affûtée de Rovanperä.

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