Le championnat du monde des rallyes naît en 1973. Parmi les grands champions, d'autres pilotes ont eu des carrières plus modestes. Certains ont eu de très belles carrières mais n'ont remporté qu'une seule manche. 31 pilotes n'ont gagné qu'une seule manche, nous vous proposons de parler de 20 de ces uniques vainqueurs.
Bernard Béguin - Tour de Corse 1987
Bernard Béguin fait probablement partie des pilotes français de rallye parmi les plus connus. Champion de France sur une Porsche 911 en 1979, on l'a vu également sur une BMW M1 en 1983 et 1984. A presque 40 ans, le français et sa superbe BMW M3 E30 étaient loin d'être favoris de ce Tour de Corse, notamment face aux Lancia de Miki Biasion et Yves Loubet. Cette édition sera dominée par les pilotes français qui signeront tout les scratchs.
Bernard Béguin s'installe en tête en remportant les 2 premières spéciales. Seulement un violent orage de grêle s'abat sur l'ES5, Béguin en difficulté avec ses 2 roues motrices est dépassé par le local de l'étape Yves Loubet. Le duel entre les deux pilotes prend forme, ils attaquent au maximum mais Loubet tape une bordure et crève un pneu. Béguin contrôlera la situation jusqu'à l'arrivée. Ce sera également la seule victoire de la BMW M3 E30 en Championnat du Monde des Rallyes.
Bernard Béguin remportera à nouveau 3 couronnes nationales de 1991 à 1993 avant de raccrocher le casque à la suite d'une quatrième place au Monte-Carlo 1996.
Sepp Haider - Nouvelle-Zélande 1988
Les premières saisons de l'ère Groupe A sont dures et les équipes ne font pas les saisons complètes. Ce qui explique pourquoi plusieurs pilotes ont pu saisir leur chance pour remporter un rallye en cette fin des années 80. Les équipes ne font pas le déplacement sur le lointain Rallye de Nouvelle-Zélande, l'autrichien Franz Wittmann l'emporte en 1987 et c'est au tour de son compatriote Sepp Haider de l'emporter en 1988.
Sepp Haider s'impose au volant d'une Opel Kadett GSI (seule victoire mondiale de cette voiture) mais il devra beaucoup batailler face aux locaux Possum Bourne et Neil Allport qui roulaient sur des 4 roues motrices. Haider devient champion d'Allemagne l'année suivante et terminera sa carrière en championnat d'Autriche sur une 306 Maxi à la fin des années 90.
Alain Ambrosino - Bandama 1988
Même cas de figure pour le Rallye Bandama Côte d'Ivoire qui n'attire pas les foules. Le franco-ivoirien Alain Ambrosino a déjà 2 titres de Champion d'Afrique des Rallyes et a réalisé plusieurs excellentes performances sur son rallye fétiche. En 1988 il ne laisse pas passer sa chance et s'impose au volant d'une Nissan 200 SX, il devra néanmoins rudement batailler face au belge Pascal Gaban sur une Mazda 323 Groupe N. C'est la dernière fois qu'une Nissan s'est imposée en WRC. Ces dernières années, Alain Ambrosino a coiffé la casquette d'organisateur du Rallye Bandama et a participé plusieurs fois en France au Rallye Terre des Cardabelles.
Alain Oreille - Bandama 1989
L'avant-dernier rallye de la saison dispose d'un plateau plus conséquent que l'année précédente. Toutefois, le final sera inédit sur plusieurs points, unique victoire pour Alain Oreille, unique victoire d'une Groupe N en WRC et dernière victoire mondiale de Renault. Au début de l'année, Renault ne songeait pas à remporter le titre mondial en Groupe N. Toutefois, à la suite de plusieurs excellentes performances et d'une belle régularité, le titre devient envisageable... Seulement le directeur sportif, Patrick Landon, ne comptait pas au départ envoyer la Renault 5 GT Turbo sur ce terrain si difficile et peu adapté aux 2 roues motrices.
Alain Oreille et Gilles Thimonier durent faire les reconnaissances en toute hâte. Alain Oreille se contentera de rouler à 60% et ne commettra aucune erreur, la petite Renault 5 sera très fiable et c'est un bel exploit ! Agrémenté du titre mondial en Groupe N ! Le Rallye Bandama sera remporté en 1990 par un vainqueur unique (Patrick Tauziac) et 2 fois en 1991 et 1992 par le japonais Kenjiro Shinozuka, avant de quitter le calendrier du WRC.
Alain Oreille a arrêté sa carrière de pilote en 1996, avant de rouler à nouveau avec succès depuis 2011 en VHC.
Pentti Airikkala - RAC 1989
Le finlandais a commencé à courir en 1965 dans son pays avant d'émigrer dans les années 70 au Royaume-Uni. Les usines étaient bien présentes sur ce RAC 1989, mais Pentti Airikkala n'a pas volé sa victoire en remportant 22 des 55 spéciales au programme (oui un tel nombre de spéciales parait fou aujourd'hui). Il profite d'une erreur de Carlos Sainz dans la 53ème spéciale pour prendre la tête et s'imposer ! Pentti Airikkala ne roulera quasiment plus suite à cette belle victoire et il nous quittera malheureusement en 2009.
Armin Schwarz - Catalunya 1991
L'allemand est très connu pour son côté spectaculaire.... Il remportera une unique victoire mondiale en 1991 en menant ce rallye de Catalogne dès la seconde spéciale. Champion d'Europe 1996 et animateur régulier du WRC, il prendra sa retraite fin 2005.
Andrea Aghini - Sanremo 1992
Andrea Aghini remporte une victoire renversante ! A la surprise générale, le pilote italien tient tête à Juha Kankkunen et s'impose avec 40" d'avance. Aghini sera Champion d'Italie en 1998 et 1999 et arrêtera de courir en 2011.
Gianfranco Cunico - Sanremo 1993
François Delecour domine le début de course sous le déluge, mais lui et Aghini sortent de la route dans l'ES7 tandis que Liatti perd 45 minutes sur une touchette. Miki Biasion prend la tête sans se faire d'illusion car son moteur rend l'âme... En déficit de performances depuis le début du rallye, Carlos Sainz prend la tête. Mais derrière, Cunico attaque et passe premier à l'issue de la 10ème spéciale. Il ne lâchera plus cette première place ! Avec les déboires des pilotes officiels, on se retrouve avec un podium 100% privé. Cunico s'impose largement devant le belge Snijers lui aussi sur une Ford Escort RS Cosworth et l'italien Gilberto Pianezzola sur une Lancia Dleta HF Integrale.
Cunico sera Champion d'Italie de 1994 à 1996 et arrêtera de courir fin 2011.
Ian Duncan - Safari 1994
Toyota vient en force sur ce Safari avec 4 Celica dont une confiée au kenyan Ian Duncan. Grâce à son expérience, il s'impose avec 25 minutes d'avance sur la Mitsubishi du japonais Shinozuka et plus d'une heure sur Didier Auriol.