Ferdinand Piëch, ancien Président de VW, est décédé à l'âge de 82 ans

Ferdinand Piëch, petit-fils de Ferdinand Porsche, est décédé ce 25 août 2019 à l'âge de 82 ans. L'homme qui a redressé Volkswagen n'est plus, un monument du monde automobile.

Selon Bild, Ferdinand Piëch se serait effondré devant son épouse dans un restaurant de Rosenheim en Bavière dimanche et a été transporté à l'hôpital. Ce n'est qu'hier que son décès fut prononcé.

Ferdinand Piëch, héritier et héritage

Ferdinand Piëch, l'ancien Président Directeur Général qui a transformé le groupe Volkswagen en l'un des plus grands constructeurs automobiles du monde et a ajouté Porsche à son portefeuille, est décédé. Il avait 82 ans.
Un représentant des familles Piëch et Porsche, qui contrôlent toujours une participation majoritaire dans le groupe Volkswagen par l'intermédiaire de leur holding familial, SE Porsche, n'a pas pu être contacté pour commenter.

Le petit-fils de Ferdinand Porsche, fondateur de la voiture de sport, la Porsche 911, est devenu le PDG de Volkswagen en 1993 lorsque la société de Wolfsburg était embourbée dans les pertes financières.
En proie à des problèmes de qualité et à des coûts élevés, Volkswagen est devenue rentable en produisant de meilleurs véhicules sans suppression d’emplois à grande échelle, tandis que Piëch gagnait l’allégeance des syndicats et des actionnaires. Il a continué à guider la stratégie après être devenu Président du Conseil de Surveillance en 2002.

Le succès de Piëch chez VW a été l'acquisition de la marque Porsche en 2012. Cet achat était la dernière étape pour faire basculer les rôles de son cousin, Wolfgang Porsche, qui avait poussé Porsche à faire une offre sur VW pendant quatre ans plus tôt.
Sous Piëch, Volkswagen s'est lancé dans les voitures haut-de-gamme avec l'achat des étendards Bentley et Bugatti. Dans le même temps, il a renforcé l'intégration par VW des marques Seat et Škoda du marché de masse.
À la fin de 2012, Volkswagen détenait ou contrôlait 12 marques de véhicules, notamment le constructeur de supercars Lamborghini, les constructeurs de poids lourds MAN et Scania et le constructeur de motos Ducati.

Succès et défaites

Après avoir fréquenté le pensionnat suisse Lyceum Alpinum Zuoz, près de St. Moritz, de 1952 à 1958, il a étudié l'ingénierie à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich. En 1963, Piëch travailla pour son oncle Ferry chez Porsche à Stuttgart, où il devint plus tard directeur technique.
Piëch a rejoint Volkswagen en 1972, lorsqu'il est passé de Porsche à Audi après que la famille eut décidé de mettre fin à son rôle actif dans les opérations du constructeur de voitures de sport. Chez Audi, il a poussé le développement du système de traction intégrale Quattro, contribuant à faire de la marque un innovateur et lui permettant de dépasser la Mercedes-Benz de Daimler en termes de ventes mondiales des voitures de luxe en 2011.

Son obsession pour les voitures et le désir de fabriquer les meilleures voitures possibles, quel que soit leur prix coûtait également beaucoup à VW. Avec la berline Volkswagen Phaeton, la supercar Bugatti Veyron et la berline A2 d'Audi, le groupe Volkswagen compte trois des dix plus gros échecs de l'histoire de l'automobile moderne.

Mais le plus grand succès de Ferdinand Piëch, c'est la Porsche 917. Ferdinand Piëch a commencé sa carrière chez Porsche en 1963. Il a laissé sa marque indélébile sur la société plus tard dans la décennie en tant que cerveau de la 917.
Piëch voulait que Porsche défie Ford et Ferrari pour une victoire totale au Mans et a trouvé une échappatoire dans les règles. Porsche pourrait homologuer une voiture GT avec un moteur de 5,0l maximum si elle pouvait construire 25 exemplaires identiques.
C’était un risque énorme pour la toute petite entreprise de l’époque, mais Piëch a poussé Porsche à le faire, menant l’ingénierie sur la voiture. Ainsi, Porsche a réussi à construire 25 voitures et les a alignées devant l'usine lorsque la FIA est venue inspecter la 917 en vue de son homologation.

Terriblement difficile à conduire, aucune 917 ne finissait les 24 Heures du Mans 1969 (et tua même l'un de ses pilotes), mais avec les changements apportés pour 1970, la voiture apporta à Porsche sa première victoire finale. Une 917 remporte à nouveau l'année suivante, donnant le ton à la domination de Porsche sur la classique Mancelle... la suite de l'histoire, on la connait !