L'information a été validée ce mercredi 18 décembre concernant la fusion entre le Groupe PSA et FCA pour fait naître un géant de l'industrie automobile. Voilà quelques détails supplémentaires sur ce que cela implique.
Après plusieurs mois de négociations, d'abord un temps évoqué avec l'Alliance Renault-Nissan, débouté par Nissan, c'est finalement vers le Groupe PSA que Fiat Chrysler Automobiles s'est allié dans une fusion à 50/50 pour devenir le n°4 de l'industrie automobile.
Plus de détails sur le mariage PSA / FCA
Avant d'évoquer ce qu'implique la fusion des deux groupes, faisons un état des lieux sur les forces (et faiblesses) de ces deux grands de l'automobile.
- Chiffre d'affaires 2018 : FCA = 110,4 Milliards € / PSA = 74 Milliards €
- Résultat Net 2018 (bénéfice) : FCA = 3,63 Milliards € / PSA = 5,68 Milliards €
- Ventes totales : FCA = 4,842 millions de véhicules / PSA = 3,877 millions de véhicules
- Nombre d'employés 2018 : FCA = 198 545 / PSA = 211 013
Chez FCA, Jeep représente 34% des ventes, Fiat 30%, RAM 16%, Dodge 12%, Chrysler 4%, Alfa Romeo 2%, Lancia 1%, Maserati 1% et Abarth 1%. Chez PSA, Peugeot représente 45% des ventes, Citroën 27%, Opel-Vauxhall 27% et DS 1%.
Cette alliance va permettre le partage des plateformes qui bénéficiera aux économies du groupe, le Groupe PSA très dépendant de l'Europe pourra s'expatrier aux USA grâce au réseau de Jeep qui pourra créer un créneau porteur sur les SUV. A l'opposé, les problèmes seront de redresser les marques DS, Alfa Romeo, Lancia et Chrysler qui peinent à décoller. Suite à l'accord de cette fusion, il a été clairement dit qu'aucune marque ne serait supprimée.
Dans un premier temps, toutes les berlines du groupe FCA adopteront les plateformes de PSA, de la plus petite CMP à la seconde EMP2 pour les véhicules plus grands. En revanche, les véhicules lourds RAM utiliseront toujours les châssis conçus par FCA. Le choix a été décidé de conserver les plateformes de PSA car ces dernières sont plus modernes et permettent une plus large gamme de motorisations, thermiques, hybrides ou électriques.
Le premier modèle à bénéficier d'une plateforme CMP de cette alliance sera un modèle Alfa Romeo attendu pour la fin 2022, un petit crossover. L'actuelle Fiat 500e électrique conserverait son soubassement actuel.
Fiat est indécis quant à son programme des petites citadines (Panda), une idée qui est partagée par PSA car il n'y a pas de plan pour remplacer les Citroën C1 et Peugeot 108. Rien n'est annoncé concernant les RAM ou autres Wrangler et Grand Cherokee de Jeep, mais ces derniers pourraient continuer leur carrière. En revanche, les berlines Chrysler et Dodge vont devoir s'électrifier pour survivre.
Quid du programme sportif ?
Nous avons appris récemment que Peugeot allait revenir dans la compétition aux 24 Heures du Mans en s'alliant avec Rebellion Racing, l'écurie suisse. L'interrogation de cet engagement réside sur la motorisation.
Peugeot voudra certainement mettre en avant son nouveau badge Peugeot Sport Engineered dont la 508 et d'autres modèles pourront bénéficier dans leur déclinaison sportive (quatre cylindres 1,6 litre PureTech est associé à deux moteurs électriques pour développer 360 ch). Cela consiste à avoir une motorisation hybride, un moteur thermique 4 cylindres assisté par un ou deux moteurs électriques qui pourront entraîner le second essieu.
Mais quid du programme pour Peugeot Sport ? Aujourd'hui la marque ne compte aucun moteur 6 cylindres, à moins d'un développement secret de longue date. A ce jour, rien n'a filtré, et quand bien même un projet serait sur les rails depuis peu, il serait trop tard pour s'y aligner en 2022.
Alfa Romeo a bien dans ses cartons un nouveau 6 cylindres turbo à l'étude d'une cylindrée de mois de 3,0l dont il pourrait arriver dans la gamme en 2022 et être décliné en trois puissances, de 350 à 525 ch ! Est-ce une opportunité pour un programme sportif pour Peugeot ?
Vont-ils piocher dans la banque d'organe de la nouvelle alliance avec FCA ou tout simplement extrapoler le maximum possible d'un 4 cylindres maison ? Un détail reste quand même épineux, pour s'aligner en catégorie reine, Le Mans Hypercar, il faudra au moins produire 20 hypercars de série... avec un 4 cylindres dans le dos ?