Seul pilote à avoir fait le choix de la stabilité cette année en poursuivant sa belle aventure avec le Team Overdrive, le Saoudien Yazeed Al-Rajhi pourrait bien tirer son épingle du jeu et s'offrir une victoire de rêve à domicile.

Alors que le W2RC s'apprête à lancer sa troisième saison en Arabie Saoudite avec le Dakar, beaucoup d'incertitudes planent au vu des nombreux changements qui ont eu lieu pendant l'hiver chez les cadors de la discipline. Parmi eux, Yazeed Al-Rajhi est le seul prétendant sérieux à avoir fait le choix de la stabilité pour 2024, son association avec le Team Overdrive fonctionnant très bien, et le Saoudien pourrait bien s'imposer à domicile.

Beaucoup de changements et de questions, sauf chez Al-Rajhi

Cette année, Yazeed Al-Rajhi fêtera sa dixième participation au Dakar. Après cinq années d'apprentissage en Amérique du Sud, le Saoudien est désormais tout à son aise dans son propre pays. Longtemps outsider, le pilote Overdrive a vu son talent exploser lors des trois dernières années et notamment lors du passage à la catégorie T1+. L'outsider est désormais devenu un challenger et peut se targuer d'être un des meilleurs pilotes du plateau. Après une magnifique troisième place lors du Dakar 2022, il aura souffert de malchance l'an dernier, avant de réaliser une superbe saison avec en point d'orgue une victoire toute en maîtrise lors de l'Abu Dhabi Desert Challenge.

Après deux premières saisons de W2RC intéressantes mais trop "tranquilles" au vu du petit nombre d'engagés sur les autres épreuves et du manque de prétendants à la victoire en dehors de Nasser Al-Attiyah et Sébastien Loeb, nous aurons droit à du changement cette année. D'abord avec l'arrivée de Ford, premier nouveau constructeur à rejoindre l'aventure avant que d'autres ne suivent en 2025 ainsi qu'avec des transferts qui vont sans aucun doute secouer la hiérarchie en place depuis quelques années. A cela s'ajoute aussi des incertitudes qui persistent autour de la performance et la fiabilité des Audi et des Hunter de Prodrive.

Ce sont tous ces changements et nouveautés qui pourraient bien ouvrir les portes du succès à Yazeed Al-Rajhi. Ses concurrents habituels ne seront peut-être plus intouchables comme les années précédentes, à commencer par Nasser Al-Attiyah. Si le Qatari reste le maître incontesté de la discipline, il devra cette fois composer avec un Prodrive Hunter capricieux et dont le développement s'est probablement arrêté, la structure Anglaise se concentrant sûrement sur son futur partenariat avec Dacia. Sans son Toyota Hilux et avec ce Hunter toujours pas fiabilisé, il se pourrait que Al-Attiyah partage les galères de son coéquipier Sébastien Loeb, l'Alsacien n'ayant toujours pas réussi à boucler un Dakar sans que sa machine lui fasse défaut. Les deux animateurs principaux des dernières éditions ne trusteront peut-être pas le haut du classement général cette année.

Le constat est le même pour Toyota. Avec le départ de Al-Attiyah, l'équipe officielle alignera un équipage jeune et moins expérimenté, en la personne de l'Etats-Unien Seth Quintero, prodige des catégories inférieures, et du Brésilien Lucas Moraes, révélation de la saison passée et ancien coéquipier de Al-Rajhi chez Overdrive. Si il ne fait aucun doute que ces deux là sont talentueux et qu'ils s'offriront probablement quelques victoires d'étapes, il leur faudra encore un peu de temps avant d'avoir tout le talent et l'expérience nécessaire pour remporter un Dakar.

Enfin, il reste Ford et Audi. Les premiers ont clairement annoncé que cette première saison serait de l'apprentissage et de la prise d'expérience afin de viser une victoire en 2025 et malgré des équipages expérimentés, on peut donc facilement les exclure de la course à la victoire. Pour Audi, c'est différent. Les Allemands et leur line-up cinq étoiles courent après la victoire depuis deux ans sans y parvenir tant, le RS-Q e-Tron manque de fiabilité. Si Audi a afin trouvé comment amener leur buggy électrique sur la plus haute marche du podium, alors Al-Rajhi et Overdrive auront du pain sur la planche, dans le cas inverse Audi ne sera pas une menace comme lors des deux dernières éditions.

C'est pour toutes ces raisons que Yazeed Al-Rajhi est peut-être le favori de cette année. Seul pilote à avoir fait le choix de la stabilité en restant chez Overdrive il forme la meilleure association pilote / voiture sur ce plateau 2024. Avec autour de lui, des concurrents qui ne peuvent pas se targuer d'avoir la meilleure voiture du plateau ou d'avoir les pilotes les plus aguerris, il se pourrait bien que le Saoudien tire son épingle du jeu et se hisse sur la première marche du podium dans deux semaines. Et si la tendance se confirme, Al-Rajhi pourrait même penser à un titre de champion du monde des rallyes raids…