Sergio Marchionne s'est exprimé auprès de la presse italienne et a relancé l'idée d'un retour d'Alfa Romeo en F1. Seulement, ce retour se fera sous conditions.

Le retour d'Alfa Romeo en F1 ? Voilà un sujet qu'a relancé Sergio Marchionne lors d'une rencontre avec les médias italiens. L'idée du patron de FCA serait de faire venir le constructeur italien pour en faire un junior team comme Toro Rosso l'est pour Red Bull. "Alfa Romeo en F1 pourrait aider les jeunes conducteurs italiens. Le meilleur, Antonio Giovinazzi, est déjà avec nous, mais il y en a d'autres que lui, et ils ont du mal à trouver une place. Alfa Romeo, plus que nos équipes clientes, pourrait leur offrir cet espace », déclare-t-il.

Mais ce retour ne se fera pas pour le moment. En effet, Sergio Marchionne est conscient qu'un tel retour serait coûteux. Aussi, ce n'est pas la priorité du groupe. "Pas maintenant, parce qu'Alfa Romeo doit d'abord gagner de l'argent grâce à la vente de la Giulia et de la Stelvio », déclare Sergio Marchionne. Mais ce retour pourrait se faire avec l'aide de l'équipe Ferrari, actuellement engagée au championnat du monde de F1. "Il y a place pour un retour Alfa Romeo, probablement en collaboration avec Ferrari », explique-t-il.

En 2014, Alfa Romeo a ainsi vendu 67 000 véhicules contre 100 000 en 2012. L'essentiel de ses ventes se fait en Europe. Un retour en F1 pourrait permettre à Alfa Romeo de promouvoir sa marque dans différents pays. La F1 est présente sur quatre continents (Europe, Asie, Amérique (Nord et Sud) et Océanie).

Alfa Romeo et la F1, une longue histoire

L'histoire entre la marque italienne et la F1 remonte au début de cette dernière. Présente lors du premier championnat du monde de F1, qu’elle remporte avec Giuseppe Farina, Alfa Roméo fera plusieurs autres apparitions en F1, soit en tant qu’équipe, soit en tant que motoriste. Réalisant le grand chelem lors de la première saison officielle de la F1 en signant toutes les poles et en remportant toutes les courses du championnat, la saison suivante sera la dernière de la marque dans les années 50. Elle se retire sur le titre de Fangio. Le gouvernement italien, alors actionnaire de la marque au travers de l’IRI (Institut de reconstruction industrielle), refuse de financer la conception d’une nouvelle voiture.

Retour difficile, le succès et la traversée du désert

Le motoriste refait trois apparitions dans les années 60 à l’occasion des Grands Prix d’Afrique du Sud 1962, 1963 et 1965, sans succès. Pareil au début des années 70 avec quelques Grands Prix avec McLaren et March qui se solderont sans le moindre point.

Il faudra attendre 1976 et l’association avec Brabham pour revoir Alfa Roméo dans les points. Si la première saison de cette nouvelle association s’achève avec 9 points au compteur, la seconde sera plus concluante avec une pole réalisée à Monaco et quatre podiums. 1978 va marquer le retour sur la plus haute marche du podium pour le motoriste avec son pilote Niki Lauda.

La saison 1979 est une catastrophe pour le motoriste. Son association avec Brabham se finit prématurément. Bernie Ecclestone souhaite un retour au moteur Cosworth. Alfa Roméo lance alors son équipe. La première course de la 177 se fait en Belgique, avec Bruno Giacomelli à son volant. Les premières courses ne sont pas un succès. Les suivantes ne le sont pas même si au cours des sept saisons, l’équipe va glaner une pole et quelques podiums ici et là. La fin d’Alfa Roméo en F1 se fait avec Osella dans l’anonymat le plus total.

Après l’aventure F1, Alfa Roméo a été présente dans d’autres séries comme l’IndyCar de 1989 à 1991 ainsi que dans différentes séries de tourisme jusqu’à son retrait en 2007.