Sauber F1 Team devient donc Alfa Romeo Racing pour la saison 2019. Ce qui était des bruits de couloir n'est pas vraiment une surprise depuis l'arrivée comme sponsor-titre de la marque italienne en 2018.

Ce rapprochement est l'idée du regretté Sergio Marchionne, l'emblématique et respecté ex-président de Ferrari. Jusqu'à présent toutes ses volontés ont été respectées jusqu'à la nomination de Charles Leclerc à la place de Kimi Räikkönen.

Alfa Romeo Racing prend du galon

La saison 2018 de Sauber a été riche en résultats avec les débuts très prometteurs du jeune pilote monégasque déjà promu au sein de la Scuderia Ferrari. Mais le nouvel organigramme fonctionne bien depuis l'arrivée à la tête de l'écurie de Frédéric Vasseur en provenance de chez Renault. L'entente avec le directeur de l'écurie suisse est bien meilleure avec Mattia Binotto qu'avec l'ex-directeur de la Scuderia Ferrari, Maurizio Arrivabene.

© Sauber - Grand Prix d'Italie

© Sauber - Grand Prix d'Italie

Une véritable bouffée d'air frais pour la structure suisse qui a connu des saisons noires et vierges de points comme en 2014 ou encore les très médiocres saisons 2016 et 2017. Désormais l'écurie d'Hinwil termine sa campagne 2018 à une brillante 8e place, quelques longueurs devant Toro Rosso mais aussi sur les talons de McLaren.

Le défi de 2019 sera donc de grimper encore dans le classement constructeurs et Alfa Romeo Racing compte bien sur l'appui technique de son partenaire Ferrari. D'ailleurs en échange de son prodige Charles Leclerc, les monoplaces qui seront certainement teintées de rouge, verront le retour à la maison du Champion du Monde Kimi Räïkkönen, ainsi que l'un des pensionnaires de la Ferrari Driver Academy, Antonio Giovinazzi.

Pour ce faire, le budget de l'écurie va considérablement être revu à la hausse avec un apport total de 100 millions de dollars sur les deux saisons glissantes, faisant passer l'enveloppe globale à 250 millions de dollars, soit le budget équivalent à McLaren ou encore Renault.

Ferrari-Alfa Romeo, les liens du sang

On voit déjà les premières affirmations que l'écurie Alfa Romeo Racing sera l'équipe junior de Ferrari, même si cela ne sera jamais admis, et pourtant... A la différence du contrat qui lie Ferrari à Haas, dont les premiers échos furent que Dallara avait tout simplement copié la Ferrari, la relation sera d'une tout autre nature entre les deux firmes italiennes.
Pour la future Alfa Romeo (nom provisoire du châssis C38...) l'arrière sera entièrement copié sur la Ferrari. Le moteur, évidemment, mais aussi la boite de vitesses, la suspension arrière et les freins seront ceux de la Rossa. Tout le reste de l'avant de la monoplace sera le résultat du travail des ingénieurs menés par Simone Resta et Luca Furbatto.

Après tout, les liens entre Ferrari et Alfa Romeo remontent aux prémices de leurs débuts en F1. Enzo Ferrari a repris en main les activités sportives d'Alfa Romeo dans les années 50, elle est à l'initiative des premiers tours de roues de la Scuderia Ferrari en F1. D'ailleurs, la première F1 qui fit triompher le premier pilote en 1950, Giuseppe Farina, était une... Alfa Romeo !

Arturo Merzario le rappelait lui-même : "c'est la marque qui a appris à tout le monde à construire des voitures de course." Alfa Romeo a en effet sacré les deux pilotes de F1, Giuseppe "Nino" Farina en 1950 et Juan Manuel Fangio en 1951.

© Sauber - Grand Prix d'Italie

Charles Leclerc, Alfa Romeo Sauber C37 - Grand Prix d'Italie

La Scuderia Ferrari a aussi annoncé son intention d'augmenter son budget de 100 millions de dollars dans l'écurie pour aller chercher enfin le titre mondial (et elle le peut après la publication des chiffres de ventes en hausse ainsi que son bénéfice).
L'Italie veut mettre un terme à ces années de domination allemande, par l'écurie Mercedes de 2014 à 2018, et plus ironiquement à la domination d'un pilote allemand de 2010 à 2013 (Sebastian Vettel), le drapeau teuton flotte haut sur la F1 depuis 8 ans désormais. Les derniers titres mondiaux italiens semblent bien loin désormais.

Enfin pour terminer, le nom de Sauber disparaît définitivement de la F1, elle qui était la 4e plus ancienne écurie du paddock. Apparue en 1993, elle avait cédé aux sirènes allemandes (encore...) de BMW de 2006 à 2009 mais avait gardé son patronyme dans l'appellation de l'écurie qui était BMW.Sauber.
Le constructeur bavarois s'étant retiré fin 2009, pour conserver les rétributions financières de la F1, le nom de BMW.Sauber fut conservé en 2010 alors qu'il y avait un moteur Ferrari sous le capot...