Présent depuis 2004 au calendrier de la F1, le Grand Prix de Bahreïn s'avère être un évènement rentable. 

Le projet a été initié par initié par le prince héritier Shaikh Salman bin Hamad Al Khalifa. Construit en plein milieu du désert, le Bahrain International Circuit a coûté 120 millions d'euros. Si le Grand Prix fait polémique vis-à-vis des Droits de l'Homme, il s'avère d'une rentabilité impressionnante.

Pour figurer au calendrier de la F1, le circuit de Sakhir donne environ 35 millions d'euros. La redevance a augmenté de presque 10 millions par rapport à la somme versée au début du Grand Prix. Mais cela n'est rien comparé aux chiffres publiés par le circuit.

Lors d'une étude publiée en 2013, le circuit admet avoir généré 1 milliard d'euros de retombées économiques. Le circuit se vante d'attirer 100 000 visiteurs en moyenne par an, dont 15% provenant d'Europe. Aussi, le secteur du tourisme réalise un chiffre d'affaires lors du Grand Prix compris entre 75 et 115 millions d'euros.

Mais les chiffres ne s'arrêtent pas qu'à la course. Gulf Air, sponsor principal du Grand Prix, a vu son exposition médiatique valorisée à 17 millions d'euros en 2012. Rappelons que la compagnie aérienne donne aux alentours de 5 millions d'euros par an, selon The Telegraph.

Un Grand Prix important pour les différentes économies

Malgré son annulation en 2011, suite à l'instabilité politique et sociale du pays, le Grand Prix de Bahreïn s'avère important pour l'économie de la F1. Dans un article publié sur Forbes, Christian Sylt indique que l'annulation de la course en 2011 a fait chuter les revenus de la F1 de 4,3%. Selon les estimations, le montant perdu par la F1 avoisinait les 75 millions d'euros.

Mais la F1 n'a pas été la seule perdante dans cette histoire. Selon les analystes, le pays a perdu près de 380 millions d'euros suite à l'annulation de la course de 2011.

Bahreïn face à ses opposants

Si le Grand Prix est important pour les différentes économies, il n'en est pas moins polémique. La dernière affaire révélée remonte à quelques jours auparavant. Selon Reuters, les défenseurs des Droits de l'Homme ont envoyé une lettre à Chase Carey, président de la F1, mais aussi Ross Brawn, Sean Bratches et le directeur général de Heineken, sponsor de la F1. Il est demandé dans cette dernière qu'une "action concertée et visible est maintenant nécessaire de la part de la F1, conformément à son engagement envers les Droits de l'Homme''. "Nous vous demandons de suspendre cette année la course en raison de la situation alarmante dans le pays'', peut-on lire plus loin.

La F1 prend position... sur le papier !

La FOM a choisi en avril 2015 d'instaurer une politique en la matière et cesse donc de négliger son impact humain.

1. Le Formula One Group s’engage à respecter, dans ses activités mondiales, les droits de l’Homme internationalement reconnus.
2. Tout en respectant les droits de l’Homme dans l’ensemble de nos activités, nous concentrons nos efforts en ce qui concerne les domaines qui sont au sein de notre propre influence directe. Nous le faisons en prenant des mesures proportionnées pour:
(a) comprendre et surveiller selon notre procédure de vérifications préalables, les atteintes potentielles aux droits de l’Homme liées à nos activités ;
(b) identifier et évaluer, en procédant à une vérification préalable le cas échéant, les atteintes aux droits de l’Homme indésirables, réelles ou potentielles, avec lesquelles nous pouvons être impliqués par nos propres activités ou à la suite de nos relations d’affaires, incluant, mais pas uniquement, nos fournisseurs et promoteurs ;
(c) envisager des réponses pratiques à tous les problèmes soulevés lors de notre vérifications préalables, en tenant compte du contexte ;
(d) s’engager, le cas échéant, de sérieuses discutions avec les parties prenantes en ce qui concerne toutes les questions soulevées à la suite de notre vérification, et ;
(e) respecter les droits de l’Homme de nos employés, en particulier les interdictions concernant travail forcé et le travail des enfants la liberté syndicale et d’association, le droit de négocier collectivement, et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.
3. Lorsque les lois et les règles nationales sont en conflits avec les droits de l’Homme internationalement reconnus, le Formula One Group cherchera des moyens de les honorer autant que possible, sans se mettre en violation des lois et règles nationales.

Selon un porte-parole du gouvernement, le pays a mis en place "une série de réformes institutionnelles et juridiques au cours des dernières années, en étroite collaboration avec les gouvernements internationaux et des experts indépendants. A la suite de ces efforts, Bahreïn dispose désormais d'un certain nombre de garanties internationalement reconnues pour s'assurer que les violations des droits humains ne se produisent pas''.

Si la polémique reste et restera toujours présente, le Grand Prix de Bahreïn reste important pour l'économie locale mais aussi l'économie de la F1. Mais jusqu'à quand ?