Les nouveaux Accords Concorde sont en négociation avec un changement de règlement pour la F1 qui arrive pour 2021. Les monoplaces devraient drastiquement changer de concept aérodynamique.

Liberty Media en a fait son cheval de bataille : le spectacle en F1. Mais au-delà de ça, ils veulent également une plus grande concurrence entre toutes les équipes et défaire ce syndrome d'une course gagnée d'avance par les grandes équipes.

Les premiers détails des F1 2021

De prime abord, ce qui frappera en premier sur les F1 de 2021 sera leur aspect physique où l'aérodynamisme sera totalement repensée pour offrir des monoplaces taillées pour la compétition et pouvoir se challenger roues contre roues.

Si les premières négociations concernant les budgets plafonnées ont conquis les équipes, dans le détail cela reste encore assez flou car ce plafond exclu beaucoup de paramètres qui bénéficieront encore aux grosses structures. Une limite d'un budget de 175 millions de dollars fut considéré alors qu'une écurie comme Ferrari, aujourd'hui, en dépense près de 400 millions par an.

Une réunion va avoir lieu cette semaine à Genève, le journal allemand AMuS en révèle quelques détails. Les règles techniques et sportives sont à l’ordre du jour, bien qu’il semble que celles-ci aient également été adoptées dans l’ensemble.

Nicolas Tombazis, responsable technique de la FIA, détaille ces changements.

"Le problème aujourd'hui, c'est que les ingénieurs ont trop de libertés dans les domaines avec lesquels nous avons le plus de difficultés, c'est à dire le fait que les voitures ne puissent pas se suivre de trop près. Les vortex qui créent la dépression derrière la monoplace en empêche la suivante de la suivre de trop près est notre principal sujet de discussion."

Les objectifs pour la F1 de demain sont les suivants : permettre aux monoplaces de pouvoir se suivre plus proches pour essayer d'obtenir un meilleur spectacle en piste, réduire l'écart de performances entre la première et la dernière écurie du plateau, avoir des monoplaces visuellement belles et une réduction des coûts considérables.
Une responsabilité de l'environnement est toujours au centre des préoccupations de la F1, Ross Brawn explique qu'un retour aux V8 comme le désirent certains fans n'est malheureusement pas possible, cela causerait du tort au sport auto selon lui. Un carburant de synthèse neutre en CO² sera aussi progressivement introduit, d'abord un mélange à 25%, puis 100% d'ici à 2025.

Aérodynamisme

Sur ce plan-là, cela va ressembler à une véritable révolution. Il est prévu que l'aileron avant soit beaucoup plus simple avec seulement 3 plans principaux et des extrémités droites (et non sculptées à loisir comme aujourd'hui). Le nez des monoplaces devrait être encore plus bas, des petites ailettes devraient faire leur apparition au-dessus des roues avant.
Rappelons que ces dernières vont adopter le format des pneus de 18" contre 13" à l'heure actuelle. Les dérives en amont des roues seront supprimées, l'apparition des tunnels sous le châssis pour créer l'effet de sol est la plus grande nouveautés pour 2021. L'aileron arrière sera aussi considérablement revu et étudié avec l'extracteur arrière pour générer moins de turbulences.

Cet effet de sol déjà de 2021 n'aura rien à voir avec son aïeul. Là où à la fin des années 70, l'effet de sol était produit par des tunnels créés par des pontons vissés sur la coque de part et d'autres avec un tablier rétractable qui brossait le sol, sur le futur concept, cet effet de sol sera créé par des tunnels sous le châssis officiant comme un diffuseur démesuré.

Standardisation

C'est le principal sujet de discorde entre Liberty Media et les ingénieurs de la F1. Pour pouvoir contrôler et abaisser les coûts, il faut enrayer certaines dépenses folles et inutiles pour le seul spectacle de la F1. Mais les équipes rivalisent toujours d'idées pour trouver des secteurs où elles peuvent améliorer certaines pièces, comme les jantes aux design complexes pour évacuer la chaleur, les moyeux des de ces dernières ou encore les pistolets ravitailleurs pour gagner encore quelques centièmes de secondes.

Si la boite de vitesses fut un temps envisagée et soumis à un appel d'offres, cela ne sera pas le cas. En revanche, cette dernière sera soumise à un gel ce qui sera aussi bénéfique à la réduction des dépenses des écuries. Les suspensions hydrauliques seront interdites, tout comme le troisième amortisseur d'inertie. les radiateurs seront eux aussi simplifiés. Les matériaux coûteux seront également bannis, les couvertures chauffantes ne seront plus utilisées également.
La standardisation sera aussi présente dans les stands avec un matériel identique pour les ravitaillements à toutes les écuries, le temps des souffleries et autres assistances par ordinateur CFD seront limités. Les stands virtuels (le travail à distance des usines pendant les Grands Prix) seront proscrits, tout comme le parc fermé étendu du vendredi au dimanche pour empêcher les écuries d'installer des pièces de développement pendant le meeting.

Le règlement définitif sera présenté en octobre, beaucoup de sujets sont encore à peaufiner. Il y a l'aspect des moteurs et des pneus Pirelli, ces deux paramètres souffrent beaucoup de l'air sale (chaud) du sillage immédiat d'une monoplace, ce qui ne permet pas à un pilote de se rapprocher de son adversaire. C'est l'une des causes principales du manque d'occasions de dépassements en F1, c'est un sujet sur lesquels les motoristes et le manufacturier de pneus vont devoir travailler.

Les autres voies à explorer sont : le retour des ravitaillements en essence pendant la course évoqués par Jean Todt afin d'avoir des monoplaces plus légères et des stratégies différentes selon les équipes. La télémétrie moins influente, des aides électroniques au pilotage moins présentes et un format de week-end de Grand Prix revu.

Enfin, Ross Brawn regrette juste que le budget plafonné n'ait pas pu être introduit avant 2021, car les écuries vont commencer le travail sur ces nouvelles F1 et les équipes les mieux dotées techniquement et financièrement seront encore aux avant-postes du peloton.

Image d'illustration : Mark Antar Design