La rumeur autour d'une possible arrivée de Charles Leclerc chez Ferrari montre la difficulté pour la Scuderia de prendre une décision. Alors, audace ou continuité en 2019 ?

Charles Leclerc s'impose comme l'une des stars du futur en F1. Champion GP3 en 2016, champion FIA F2 la saison suivante, il parvient à mener sa Sauber vers les points. Seulement, cette forme laisse entrevoir les rumeurs les plus folles en pleine période de la "Silly Season''. Ainsi, les médias le voient rejoindre Ferrari la saison prochaine, aux côtés de Sebastian Vettel. Quid de Kimi Räikkönen ? La rumeur l'envoie chez McLaren...

"Je n’en pense pas grand chose pour l’instant. N’importe quel pilote veut un jour piloter une Ferrari. C’est également vrai pour moi, je rêve de Ferrari. Mais ce n’est pas bon pour moi de penser à ça, je dois rester concentré sur mon année », déclarait-il au Castellet dans une conférence de presse à laquelle France Racing a participé.

Changer pour avancer ?

Le problème de Ferrari est son côté conservateur. L'équipe italienne a tendance à ne pas avoir le courage pour avancer. Par le passé, l'audace n'a pas été chose récurrente au sein de la Scuderia.

Prendre un Eddie Irvine comme "porteur d'eau'', un rôle qu'il tiendra jusqu'en 1998 avant d'exploser la saison suivante (aidé par l'accident de Michael Schumacher ?) ; Rubens Barrichello, fort de son expérience, illustre adjoint du septuple Champion du Monde allemand, jusqu'au scandale ; Felipe Massa, qui a fait ses armes chez Sauber avant de rejoindre Ferrari dans l'espoir d'être le numéro 1 mais qu'il n'a jamais réussi à être face à Michael Schumacher, Kimi Räikkönen ou encore Fernando Alonso... Difficile de parler d'audace dans ce cas présent.

Placer un jeune pilote n'est pas dans les mœurs de la Scuderia. Felipe Massa avait 24 ans, certes, mais trois saisons chez Sauber et une dans l'ombre de Ferrari. Offrir le volant de la seconde voiture du cheval cabré à un jeune de 21 ans peut paraître utopique.

Et pourtant, Ferrari doit préparer l'avenir. Sebastian Vettel est sous contrat jusqu'en 2020. Si la prolongation du pilote allemand n'est pas encore d'actualité, reste tout de même à Ferrari d'anticiper un possible départ. D'autant qu'il faut un leader et qu'un top pilote, en 2021, ce ne sera pas chose facile à trouver.

Trop tôt ?

Certains peuvent penser que le pilote monégasque va être jeter en pâture beaucoup trop tôt. Kimi Räikkönen assure sa position. Il fait le travail, en ramenant des points pour le championnat constructeurs qui échappe à Ferrari depuis 2008. Dix années sans succès, voilà une tare pour l'équipe italienne.

Prolonger d'une nouvelle saison le pilote finlandais afin de juger de la forme de Charles Leclerc peut être une solution envisagée par la Scuderia. Mais si le pilote Sauber rejoint Ferrari en 2020, soit lors de la dernière année de Sebastian Vettel, ne sera-t-il pas trop tard pour préserver l'élan que connaît l'équipe italienne ?

L'audace vise à prévenir le futur, la continuité à assurer. Mais quel est le juste milieu ?