Suite à une overdose de complaintes des équipes et pilotes signifiant que la F1 doit changer, je répondrais qu'il est bien temps de se plaindre après que vous l’ayez mis dans cet état, pas qu’elle soit malade, mais qu'elle met juste du temps à muter, à entrer dans l’époque moderne, car vivre avec les technologies obsolètes du passé n’aide pas à entrevoir le futur.

Au détour des réseaux sociaux et à la lecture des médias spécialisés, je lis que la F1 va de mal en pis, je lis les papiers des journalistes bien informés sur le sujet qui par populisme ou moment d’égarement, se joignent aux discours des acteurs de la F1 : « Elle doit changer, devenir plus impressionnante » ces propos sont redondants surtout depuis l’édition 2015 des 24 Heures du Mans.
Mais qu’attendez-vous ? Pourquoi l’avez-vous rendu malade ? Certains me diront, "c’est la faute de la FOM ou de la FIA", oui, je porte caution à ces propos, mais modérément.

Mais qui a donc proposé ces règlements non encore aboutît, au point qu’il faille à présent tout reprendre, si l'on en croit les protagonistes et les fans ?

Cela a commencé par le changement de la motorisation, devenus des unités de puissance, une technologie bien ancrée dans son ère, mais un peu précipitée à la hâte sur les grilles de départ (un comble si l'on considère l'époque de leur entrée en vigueur-2014 !!!-).
Ensuite les restrictions aérodynamiques, techniques, pneumatiques et règlements sportifs sont venus émailler le championnat de F1.

Restons pragmatiques, la F1 n’est pas morte, elle subit juste quelques maux, mais ce n’est pas un virus qui l’a rendue malade, mais des mauvais choix réalisés pour sa pérennité et ce sont les fans qui subissent ce gros coup de froid.

Ce bouleversement technique dû au montage des unités de puissance turbo hybride n’aurait pas existé sans la demande expresse de certains belligérants du F1 Circus, les motoristes en tête naturellement, appuyés par les constructeurs. Mais cette hâte en l’absence d’analyse profonde nous offre un spectacle à la limite désuet (était-il mieux à l’époque de l’épopée Ferrari ou Red Bull, je me le demande sincèrement)

Donc, oui, les équipes ont voté pour un concept dont son efficience en piste et l’avance ou le retard de chacun sur son exploitation, n’a pu être aperçu uniquement lors des essais hivernaux de Jerez 2014.
Le mal déjà installé, certains paramètres auraient pu toutefois être appréciés plus tôt, tout le monde se doutait de l’ampleur du défi (Power-Unit).
Pourquoi avoir au même moment dénaturé l’aérodynamique ? Heureusement, les équipes ont demandé secrètement à Pirelli de ne pas faire évoluer les pneus en direction d’un nouveau challenge.
Par habitude, la F1, ou plutôt, ses protagonistes communiquent par presse interposées, pour émettre des avis sur chaque détails, sur chaque décisions, sur chaque projets, il n’est rien à redire que cela alimente les colonnes des médias et ceci tant-mieux.
Mais dans une autre mesure, à la lecture des différentes opinions négatives émises ou retranscrites partiellement dans le but de créer le buzz, cela dirige l’opinion des fans vers ce même négativisme.
Même les déclarations de pilotes n’éveillent plus quelconque intérêt, car trop bridées par leurs agents de presse veillant à ce qu’aucun éclat de voix(voies) ne viennent éclabousser un sponsor en devenir ou un commanditaire ayant déjà apposé ses stickers sur la monoplace.
Pour poursuivre, je croyais que les équipes modestes présentes dans le paddock et sur la piste soient venus en F1 pour pouvoir en tirer un bénéfice financier, quelle utopie, non ? Les grandes équipes sont présentes pour le marketing et uniquement pour cela, les industries derrières ces structures ont des ressources considérables que ces dernières n'ont pas. Ces mêmes équipes attendent de la F1 des ressources qu’elles ne méritent pas.
Qu’ont-elles fait pour la F1 ? De quand date leur engagement pour cette catégorie ? Que leur doit la F1 sinon de contribuer financièrement à leurs exposition télévisuelle ?
Alors que je lis dans la presse qu’elles considèrent qu’un partage des ressources allouées par la FOM devrait se faire d’une manière équitable, l'équité devrait être aussi partagée de la part de certaines écuries dans l'implication qu'elle alloue à la F1.
Par exemple, les lanternes du championnat, pourraient servir de tremplin pour les jeunes pilotes en devenir soutenus par les écuries de pointes, elles préfèrent pour consolider le business plan choisir certains pilotes sans avenir, mais dotés de solides mandataires financiers renforçant leurs errements de paraphes de contrats. Le plateau de la Formule 1 prenant un sacré coup de crédibilité de la sorte.

Pour résumer chaque étapes passées par la F1 contemporaine, tout s’est déroulé avec l’accord majoritaire des équipes, chacun disposant de son vote et de ses propres choix d’avenir.
Évidemment certaines voix portent plus que d’autres, Ferrari seront plus écoutés et sa proposition plus étudiée que le serait celle des écuries à strapontin comme Manor, ce qui est une bonne chose pour la discipline.
C’est avouer d'avoir des œillères pour considérer que les équipes sont victimes de la situation actuelle. Elles ont une grosse part de responsabilité, toutes les options et choix ont été votés et la plupart désirés par les concurrents. La contrepartie de chaque étapes franchies veut qu'il y ait un engagement financier plus important, cela a toujours été ainsi, alors que dire à présent de l’envolée des coûts insupportables !
Je répondrais, vous l’avez voulu ! Tout le paddock a validé le Strategic Group avant de contester chaque projets émis par celui-ci, je rappellerai que la démocratie ça ne fonctionne pas dans un championnat sportif, surtout pas avec l’engagement financier de chaque équipes.

Il faut à présent, chères équipes rendre la gouvernance aux vrais dirigeants du sport si vous ne voulez pas d'une discipline qui continue son déclin, car c’est ce qui arrivera à terme, il n’est pas loin le temps ou des mutins relanceront l’idée d’une discipline connexe et équivalente.

Par contre là où je rejoins l’avis des aficionados, c’est sur la compétence de la FIA à analyser les propositions techniques émises, surtout par les constructeurs et motoristes, à ce que l’on aperçoit sans pouvoir le prouver réellement qu'il y a une carence quant à l’analyse des propositions pour un regain de spectacle.
Quand, par exemple, certains affirment que le retour des ravitaillements n’améliorerait pas le spectacle arguant dès lors l’abandon de ces mêmes ravitaillements, il y avait eu une recrudescence des dépassements, oui, j'admets, mais ce fut sous l’ère des V8 installés dans des monoplaces à l’efficience aérodynamique très correcte et bien plus légères.
Là, elles n’ont cessé de prendre du poids, l’utilisation du Power-Unit change aussi la donne sur les anciens blocs-piston atmosphériques. Avec un peu de recul, il est aisé de voir que le classement de cet argument devrait se faire par l’instance sportive d’une manière verticale et dans une corbeille à papier et non dans un dossier.
J'émettrai comme conclusion que si rien ne change c’est par la volonté des équipes et motoristes, la F1 n’est pas une association sociale au secours des petits, s'ils n’ont pas les fonds, ils sont priés de courir ailleurs.
La FOM devrait veiller plus à la capacité financière des entrants pour éviter de nouvelles saisons à crédit comme Marussia en 2014. La seule chose pour que tous changent et en bien, est que les équipes abandonnent leur gouvernance et la rendent à ceux qui savent faire en matière d’Entertainment…
Quand on participe à quelconque championnat, on se plie à ses règles et on n'attend pas que le règlement s’adapte à soi.

Les voies à explorer sont nombreuses, mais certaines au détriment d’une dominance, et c’est à ce moment précis, lors de l’analyse des impacts sur sa performance qu’on trouve des arguments trompeurs pour que justement une telle chose ne soit pas ajoutée au règlement technique ou sportif… Et c’est bien normal, hélas !

La FIA communique sur le Power-Unit avec presque 4 ans de retard :
--- à voir ici ---

Bill Suserg.