Cette douzième édition du Grand Prix de Chine échappe à la mousson, c’est un temps clément qui a accueilli le plateau de la F1 tout au long du meeting. Les températures sont équivalentes à celles pratiquées lors des séances d’essais, il n’y aura donc pas de surprises pour les pilotes, les stratégies élaborées le vendredi et le samedi vont pouvoir être déployées.
Les composés mis à disposition par le fournisseur sino-italien (Pirelli désormais détenu par le peuple de l’Empire du milieu) sont les Medium (flancs blancs) et les Soft (flancs jaunes).
Sur la grille, seuls Kvyat sur Red Bull et Sainz Jr. sur la Toro Rosso qui ont tenté le pneu le plus dure (Medium) pour le début de course, ce qui n’est clairement pas une idée lumineuse pour un tracé qui ne permet que deux arrêts.
A l’extinction des feux, la meute déroule vers le premier virage, un acte de bravoure cet enroulement de changement de cap tout en appui.
Pas de révolution dans le peloton, chacun a su garder son rang, Ricciardo s’est mal élancé, englué dans le trafic, le voilà déjà loin au dix-septième rang.
Dans le clan Ferrari, Räikkönen s’est joué des Williams et réussi a effacer son handicap des qualifications, le voilà désormais en quatrième position, derrière son chef de file, comme pour le protégé d’un retour éventuel des concurrent, mais on le sait déjà, ce scénario ne se produira pas.
Le classement est le suivant : Hamilton, Rosberg, Vettel, Räikkönen, Massa, Bottas, Grosjean, Nasr, Maldonado et Ericsson pour le top 10.
Hors des points, c’est Kvyat, en pneus durs, qui bouchonne Ricciardo qui essaie de se sortir de cette mauvaise passe, les Red Bull ne sont plus que l’ombre de leur palmarès d’antan. Pourtant contraint par les ordres, le Russe ne facilite pas la remontée de son leader, cela ne va aider sa condition, voire à terme, lui coûter son baquet !
Les quelques velléités des premiers tours appartenant au passé, nous allons voir les relais s’installer avec les stratégies figées dans les écuries, en effet la dégradation des pneus est telle lorsque les pilotes se suivent de trop près, c’est à distance respectable que la course se déroule.
Le jeune débutant Verstappen sur Toro Rosso-Renault s’offre quelques émotions, grâce au DRS ouvert, il prend le meilleur sur Ericsson à bord de la Sauber-Ferrari au prix d’un blocage d’une inspiration venue de loin.
Au tour 10, la Force India de Hülkenberg stoppe dans l’herbe peu après le virage 6, la boite de vitesses n’ira pas plus loin. Les commissaires accourent pour dégager la voiture, c’est l’occasion de déployer le système de la voiture de sécurité virtuelle (et contraindre toutes les voitures à rouler à vitesse modérée).
Et bien, non, la direction de course en décide autrement, en ne déployant que de simples drapeaux jaunes. Pourtant cette nouvelle règle de sécurité a été entérinée pour ce type de circonstances, la FIA manque de crédibilité sur cet incident-là.
A la fin du tour 13, c’est Vettel qui déclenche la première vague de ravitaillements parmi les hommes de tête, le pilote allemand troque les gommes Medium pour les Soft. Hamilton a la primeur de l’arrêt aux stands, suivi par Rosberg le tour d’après, les deux comparses reprennent la piste avec la même monte de pneus les Soft, mais la stratégie a été modifiée, car le second relais devait être couvert en Medium.
En effet, avec cette piste quelque peu bosselée, les changements de cap vifs et à hautes vitesses, les pneus durs par ces températures fraîches ont du mal à tenir la distance. Le choix du pneu tendre semble plus approprié, pour les monoplaces économes avec leurs enveloppes.
Ce qui n’est pas le cas des Williams, qui choisissent les Medium, l’écurie de Grove n’a pas le budget, ni les prétentions des deux ogres qui les devancent, c’est donc avec parcimonie que les évolutions vont fleurir sur la FW37.
Alors que déjà le bloc Renault part en fumée sur la Red Bull de Kvyat, ce qui ne manquera de relancer l’épisode houleux entre les deux partenaires, et officialiser par la même cette rupture inéluctable, Ricciardo se bat avec sa monoplace en quatorzième position contre Sainz Jr.
Les Mercedes et les Ferrari comme à la parade, les monoplaces se tiennent à distance respective de plus de deux secondes, l’écart nécessaire pour que les poursuivants ne détruisent pas leurs pneus sans le sillage de la voiture qui les précèdent.
Et Rosberg, de comprendre la situation, fait mine de se plaindre à la radio en pressant son équipe de demander à Hamilton, le leader, de rouler plus vite. Un message d’agacement pour montrer son mécontentement des consignes d’écurie qui l’empêche de doubler, d’être rencardé au rôle de numéro deux, alors que le fautif de cette situation est le manufacturier Pirelli.
Plus loin, à la porte des points, Ricciardo ne ménage pas ses efforts pour inscrire des points dans cette course, un objectif maigre mais qui sera son fardeau tout au long de cette saison. Le voilà encombré d’une Sauber, celle de Ericsson, les deux s’échangeant les positions pendant deux boucles.
Le second relais terminé, Vettel rentrer à son nouveau pour chausser son premier train de pneus Medium, pour le dernier tiers de la course. Rosberg est attendu également, et une seule boucle après Rosberg, chez Mercedes c’est officiel l’Allemand joue le bouclier pour l’Anglais, la hiérarchie est établie.
Maldonado ne s’est pas illustré de la meilleure des façons, trop vite dans la voie de décélération des stands, il ira échouer sa Lotus entre les protections de pneus, devant user de la marche arrière pour se rétablir.
Quelques tours plus tard, le voilà en prise à un duel presque inégal face à la McLaren de Button. Mais l’un est meurtrie par un châssis quelconque et une forte carence en développement (la monoplace d’Enstone), l’autre use des Grand Prix pour finaliser des essais pré-saison, ceux qu’ils n’ont pu mener à bien.
Au jeu des croisements de trajectoires, de pneus usées, et de roublardise bienveillante, Button et Maldonado se présentent au premier virage. La McLaren ayant le DRS ouvert se place à l’intérieur par une erreur de jugement de Button, le pilote anglais harponne le Vénézuélien, les deux partent en tête à queue, Alonso gagne deux positions.
Williams reste toujours sans stratège, leur dernier relais s’effectuera en pneus durs, ils auraient pu passer les pneus Soft, non pas pour tenter de remonter sur les Ferrari, mais du moins pour avoir un peu plus de temps d’antenne. Elles ont été absentes de tout le Grand Prix, nous ne les avons pas vu.
Alors Verstappen réalise un nouveau dépassement sur Pérez, il sera abandonné par son moteur Renault, celui-ci ayant véritablement serré ! La monoplace de Faenza est bloquée de son train arrière sur la ligne de départ/arrivée à trois boucles du drapeau à damiers.
C’est l’entrée de la voiture de sécurité pour dégager la voiture de la piste. Les commissaires n’étant pas ceux de Monaco, c’est presque une mascarade qui s’est déroulée pour évacuer la monoplace à travers le muret des stands.
Cela signifie la fin de la course, les positions sont figées, il ne sera pas possible pour les pilotes de se doubler avant le franchissement de la ligne d’arrivée.
Mercedes réalise donc le doublé, Hamilton devant Rosberg, avec un ordre presque établi dès les qualifications. Vettel termine sur le podium, devançant Räikkönen.
Le meilleur des autres étant les Williams, celles-ci évoluées à plus de cinquante-trois secondes pour Massa et plus de soixante pour Bottas, un gouffre !
Grosjean sur la Lotus inscrit ses premiers points, devant Nasr le Brésilien de la Sauber, Ricciardo parvint finalement à sauver… deux points, une maigre récolte chez Red Bull. Le dernier point en jeu, revient à Ericsson l’autre Sauber.
 
Le classement :

  1. L. Hamilton (Mercedes) Vainqueur des 56 tours en 1h39’42"008 (moyenne : 183,70 km/h)
  2. N. Rosberg (Mercedes) +0"714
  3. S. Vettel (Ferrari) +2"988
  4. K. Räikkönen (Ferrari) +3"835
  5. F. Massa (Williams) +8"544
  6. V. Bottas (Williams) +9"885
  7. R. Grosjean (Lotus) +19"008
  8. F. Nasr (Sauber) +22"625
  9. D. Ricciardo (Red Bull) +32"117
  10. M. Ericsson (Sauber) +1 tour
  11. S. Pérez (Force India) +1 tour
  12. F. Alonso (McLaren) +1 tour
  13. C. Sainz Jr. (Toro Rosso) +1 tour
  14. J. Button (McLaren) +1 tour
  15. W. Stevens (Manor Marussia) +2 tours
  16. R. Mehri (Manor Marussia) +2 tours
  17. M. Verstappen (Toro Rosso) Abandon
  18. P. Maldonado (Lotus) Abandon
  19. D. Kvyat (Red Bull) Abandon
  20. N. Hülkenberg (Force India) Abandon