Le Halo est le sujet le plus controversé de l'année. Décrié par les fans, les pilotes ont pu l'essayer un à un. Voici les impressions de chacun à son sujet. 

Le premier pilote à avoir essayé le Halo est Kimi Räikkönen. L'expérience s'est faite lors des essais hivernaux sur le circuit de Barcelone. "La vue est légèrement différente, nous sommes un peu gênés de face mais je ne pense pas que ce soit la version définitive. Mais étonnamment, il y a très peu de différence par rapport à la visibilité que nous avons sans le système », déclarait le pilote Ferrari.

Quelques jours après, Sebastian Vettel teste à son tour le Halo. "Je suis d’accord sur le fait que ce n’est pas très joli. Mais cela permet d’améliorer la sécurité et de sauver des vies. J’ai en mémoire au moins deux pilotes, sur les dernières années, qui seraient avec nous aujourd’hui si nous avions eu ce type de système, Henry Surtees et Justin Wilson. Ça peut être aussi moche que possible, rien ne justifie la disparition de ces pilotes. On peut voir ce qu’on a besoin de voir. Je pense qu’on doit pouvoir améliorer l’esthétisme de l’ensemble tout en améliorant la visibilité », déclare-t-il au micro d'ESPN.

Durant les essais hivernaux, un autre pilote avait fait entendre sa voix par le biais des réseaux sociaux. Lewis Hamilton n'avait pas hésité à critiquer le système sans même l'avoir essayé. Il n'a pas été le seul à faire un commentaire sur le sujet. Nico Hülkenberg n'a pas hésité à dire que le Halo était une chose "horrible » et que les pilotes doivent accepter "une part de danger ». Daniel Ricciardo n'avait pas hésité à répondre à son adversaire allemand au micro de Sky Sports : "Il n'y a pas besoin de jouer au héros dans ce type de situation. Ça ne change pas la discipline ou la vitesse des monoplaces. Je ne sais pas pourquoi il gonfle les muscles comme ça ». Le sujet a rapidement fait débat.

Et la version 2 fut

Le Halo seconde génération a été aperçu pour la première fois en Autriche. C'est sur le Red Bull Ring que des essais statiques ont eu lieu pour définir si le système permettait une extraction facile.

Le premier test de la seconde version sur piste a eu lieu à Silverstone, lors des essais libres 1. Sebastian Vettel a été le premier à l'essayer. Le pilote allemand a déclaré que la visibilité était "bonne » mais qu'il y avait une certaine "gêne ». Un autre pilote a essayé le Halo à Silverstone mais lors des essais privés. Il s'agit de Pierre Gasly, pilote d'essai de Red Bull. "En fait, je suis un peu surpris, ça ne change pas beaucoup. Ça semble un peu bizarre de l'intérieur, vous avez quelque chose au-dessus de votre casque. Aussi, dans la ligne droite, lorsque vous regardez, vous voyez ce triangle au-dessus », déclarait-il à Sky Sports après son essai.

Essais grandeur nature à Spa

En Belgique, ce sont Nico Rosberg, Daniel Ricciardo, Nico Hülkenberg et Carlos Sainz Jr qui ont pu tester le système de protection. Le pilote Mercedes a déclaré : "ça ne me dérange pas du tout quand je suis au volant ». Carlos Sainz Jr a partagé l'opinion du pilote allemand. "Ma plus grande préoccupation était la visibilité. La visibilité n'est pas un problème. Il est évident que lorsque vous quittez le stand, vous avez cette chose au milieu qui vous dérange un peu. Mais à la fin du tour, vous ne remarquerez même pas qu'il est là », souligne-t-il. Nico Hülkenberg a été plus dans la réserve, déclarant se sentir "bizarre » mais que "la visibilité n'était pas trop mal ».

Enfin, Daniel Ricciardo, qui avait testé l'Aeroscreen en Russie, n'a pas hésité à donner ses premières impressions. "Les premières impressions sont que ce n'est pas trop mal. Il y a encore quelques petites choses qui peuvent être travaillées, mais ce n'est pas inattendu pour l'instant. D'une manière générale, ce n'est pas trop mal », déclarait-il après son essai.

En Italie, Jenson Button, Sergio Perez et Max Verstappen ont essayé le Halo. Si la visibilité n'a pas été un problème pour ces deux derniers, un autre problème a été soulevé : l'extraction de la monoplace. "Je dois dire que j’ai été surpris, on y voit plutôt bien. Mais pour sortir de la voiture, c’est assez lent, on a besoin de 5 secondes en plus que sur une monoplace qui n’est pas équipée du Halo. Et savoir que ce sera plus long me met un peu mal à l’aise », déclare le pilote mexicain. Même son de cloche pour le pilote Red Bull. "Il va falloir voir comment rendre la montée et la descente de voiture plus rapide parce que c’est encore un peu difficile. Le Halo est toujours en chantier mais c’est bien de pouvoir l’essayer », déclarait-il. Quant à Jenson Button, il déclare ne pas avoir eu de problèmes particuliers, soulignant qu'il pourrait juste être difficile de voir les lumières pour le départ ou lors des arrêts aux stands.

Les Champions s'essayent au Halo

A Singapour, Lewis Hamilton et Fernando Alonso ont testé pour la première fois le dispositif, rejoint par Nico Hûlkenberg qui l'avait déjà testé en Belgique. Le pilote Mercedes a été virulent au sujet du Halo en début de saison. A la fin de son essai, il déclarait : "L'exécution du Halo n'a pas été vraiment un problème. Je l'ai à peine remarqué, pour être honnête, juste dans mes miroirs, où il bloque légèrement la vue », déclarait-il à Sky Sports. Quant à Fernando Alonso, il partage le même avis que Sergio Pérez et Max Verstappen sur l'extraction du pilote. "Quand j'ai essayé le Halo à Singapour, l'une des choses que j'ai remarqué était la difficulté pour sortir de la voiture », déclare-t-il, soulignant qu'un système amovible peut être une idée à exploiter.

Esteban Ocon a testé le Halo lors des essais libres 1 à Austin. "Je n'ai pas eu de problèmes avec la vision. Il a cependant été difficile de se tortiller avec Halo pour sortir de la voiture », déclarait-il après son essai. Daniil Kvyat a également testé le dispositif à Austin et il est formel : "Je n’ai pas ressenti de grande gêne en termes de visibilité. Bien entendu, le système peut être validé mais, selon moi, il y a assez de sécurité en Formule 1. Nous n’en avons pas besoin ».

Désamour des pilotes Renault 2016

Un autre pilote n'a pas hésité avouer son désamour pour le Halo. Ce pilote n'est autre que Kevin Magnussen. "Je ne l'aime pas. C´est comme mettre une casquette en dessous du niveau des yeux. La visibilité n'est pas aussi bonne que je l'espérais et avec les dénivelés qui changent, ce sera un problème », a-t-il lancé après son essai lors des essais libres au Mexique. Felipe Nasr, qui a testé le dispositif le même jour (bien que contraint de rentrer aux stands après avoir perdu son aileron avant), n'est pas aussi catégorique, déclarant que "c'est un peu plus difficile de voir dans les lignes droites, mais dans les virages, ce n'est pas si mal que ça ». Enfin Pascal Wehrlein n'hésite pas à ironiser sur le système qu'il a essayé au Mexique. "Le Halo détourne l´attention. Je suis sorti dans le deuxième virage, bien que je roulais très lentement. Je ne sais vraiment pas ce qu'il s´est passé. Peut-être que je dormais encore. La première fois, on se sent vraiment bizarre. Ce n'est tout simplement pas normal. On a constamment quelque chose devant soi, qui ne devrait pas être là. Mais on s'y habitue », déclare-t-il.

Au Brésil, Jolyon Palmer et Marcus Ericsson ont essayé le Halo. Si ce dernier a tweeté ses bonnes impressions à son sujet, le premier n'a pas hésité à être plus virulent. "De mon côté, je n’ai jamais été un fan du Halo. Je n’ai jamais vraiment aimé conduire avec. Je dois dire que la visibilité que j’ai eue était bonne, même en montée, mais j’ai senti comme un toit au-dessus de ma tête. Ainsi, je n’avais plus l’impression de conduire une monoplace. Même si la visibilité était bonne, vous pouviez voir ce morceau du Halo au milieu. Cela ne vous distrait pas, mais cela ne vous donne plus le sentiment d’être dans une monoplace, avec le champ libre », explique-t-il.

Qu'on l'aime ou le déteste, le Halo ne sera pas présent en 2017 et sa validation en 2018 reste pour le moment un sujet en suspens...