Hermann Tilke est l'homme derrière de nombreux circuits. Du circuit de Spielberg en Autriche à celui de Bakou, vingt ans se sont écoulés. 

Souvent décrié par ses circuits modernes ou refaits, Hermann Tilke reste un des pionniers des pistes en F1. Son premier chantier a été le circuit de Spielberg, devenu le Red Bull Ring depuis. C'était en 1996. Son dernier circuit n'est autre que celui de Bakou, en Azerbaïdjan. D'une piste existante à une piste en plein centre-ville, le défi est totalement différent et le coût aussi. Sauf que l'architecte estime qu'on ne peut pas comparer les deux.

"Un circuit routier a deux types de coûts. Le premier est au début, où il faut acheter les murs, les clôtures, construire les stands et tout le reste, et peut-être même poser un nouvel asphalte. Et puis il y a les coûts annuels [de montage]. Vous ne pouvez pas [quantifier] la différence. Mais bien sûr [un circuit routier] est plus cher'', explique-t-il à RaceFans.

Selon l'architecte, le coût d'un circuit se résume en trois tiers : "un tiers pour la piste elle-même, avec tout, l'asphalte, les ruissellements, les garde-corps, les clôtures et aussi le drainage. Il ne faut jamais oublier le drainage et ce genre de choses. Un tiers est l’infrastructure nécessaire à la construction pour la F1. Et un tiers est l'infrastructure des spectateurs''.

Le défi des circuits routiers

Si un circuit permanent s'avère simple à construire, un circuit routier nécessite de nombreuses études et une certaine organisation.

"Au début, nous examinons très attentivement la ville et l’endroit où cela pourrait arriver. La plupart du temps, le promoteur a une idée approximative de la situation. L'un des points de départ est l'endroit où placer le paddock, car il faut de la place pour un paddock. Ce n'est pas facile à trouver dans une ville. A Bakou, nous avons eu de la chance parce que nous avons cette grande place. Vous devez trouver des rues assez larges, surtout quand il y a une grande vitesse. Si c'est très étroit, les voitures circulent lentement. Ensuite, vous regardez ce qui est possible, ce qui n’est pas possible, et nous avons eu des discussions très positives avec la FIA, avec Charlie Whiting, pour que ce soit possible'', explique Hermann Tilke.

"Avec un circuit routier, il faut aussi penser aux gens qui vivent dans le circuit. Que faire si vous êtes dans le circuit et que quelqu'un a une crise cardiaque ? Vous devez les sortir. Comment le faire, toutes ces choses auxquelles vous devez penser, beaucoup de choses organisationnelles et le trafic bien sûr'', ajoute-t-il.

Une conception sur un an

Pour construire un circuit routier, il faut du temps. Ce n'est pas seulement la conception du circuit qui prend du temps mais aussi l'aspect juridique.

"Il est possible de le faire en huit, neuf mois, peut-être un an, si vous avez l'itinéraire et que l'aspect juridique est résolu. Pour la première année, il faut environ neuf mois. Vous devez produire les bâtiments des stands et toute l'infrastructure technique, etc. Vous avez besoin d'un peu de temps'', souligne l'architecte.

Le charme du circuit en pleine ville

Monaco, Singapour, Bakou... Les circuits en centre-ville commencent à fleurir dans le calendrier de la F1. Le prochain en date devrait être celui de Miami, qui devrait se courir en 2020 pour la première fois. Si les fans n'en sont pas fans, ils ont pourtant un certain charme pour Hermann Tilke.

"Les circuits routiers ont d'autres avantages : des événements qui arrivent à la population, qui viennent en ville, l'ambiance est unique dans une ville'', explique-t-il.