Rencontré par chance à la soirée de présentation de l’écurie Renault F1, Julien Fébreau a répondu à nos questions. L’actuel présentateur des Grands prix s’est exprimé sur Renault, les perspectives pour Canal + dans les années à venir, et ses prédictions pour la saison 2018.

La saison n’a pas encore démarré et la monoplace Renault vient à peine d’être présentée. Qu’est-ce que vous prévoyez pour l’écurie en 2018 ?
L’écurie sera très intéressante à observer. On sait qu’ils sont depuis deux ans en pleine reconstruction du team, en pleine mise à niveau. Tout cela prend du temps. Ils engagent beaucoup de personnes régulièrement, l’usine d’Enstone a été agrandie, donc les rangs de l’écurie se renforcent. C’est beaucoup de paramètres qui rentrent en jeu.

Après, il va falloir un peu de temps pour récolter les fruits. Ils sont en train de planter tout un tas de choses, mais tout cela doit pousser et prendre de l’ampleur. Est-ce qu’ils auront le résultat de leurs efforts cette année ? On va dire au moins une partie, mais combien de temps cela va prendre ? On ne peut pas le savoir. Cela va être intéressant de savoir à quel point ils vont évoluer. Je pense qu’ils ont beaucoup appris de l’année dernière, tout ne s’est pas bien passé la saison dernière, mais cela leur a permis d’acquérir beaucoup d’expérience. Cet hiver leur a profité, ils ont pu améliorer de nombreux aspects de leur monoplace. Le règlement technique est resté très stable entre 2017 et 2018. Tout cela leur a permis d’apprendre de leurs erreurs, et de corriger le tir. En définitive, ça va être très intéressant de les observer.

Justement, Cyril Abiteboul avait expliqué que l’enjeu pour Renault était la fiabilité.
Bien sûr, il faut absolument que les écuries parviennent à faire durer leur moteur plus longtemps. Ce sont des paramètres que tout le monde connaît, que tout le monde doit respecter. Avant de faire beaucoup de puissance, de performance pure, il faut être sûr que ça tienne.

En fin de l’année dernière, ils ont joué avec les limites. Ils le savaient, ils ont essayé de débloquer un peu plus de puissance de leur moteur. Ils l’ont payé, mais au moins cela leur a permis d’apprendre, et, on l’espère pour eux, de corriger un peu le tir.

« Il faut partir fort, continuer fort, et terminer fort. C’est la seule solution pour être Champion du Monde. »

Quand on parle de « corriger le tir », on ne peut qu’évoquer Ferrari. On a été témoins de nombreuses erreurs, de la perte de confiance de l’écurie. Cette année, que doivent-ils faire de plus ?
Déjà, c’est de commencer la saison au même niveau que Mercedes. Quand une écurie prend un peu de retard, c’est très difficile de remonter la pente. C’est pour ça que Red Bull a présenté sa monoplace plus tôt. Ils se sont rendu compte que dans les années précédentes, la voiture était prête trop tard dans la saison. C’est la même chose pour Ferrari, il faut être au rendez-vous dès le premier Grand Prix, car sinon, on perd du terrain.

Aussi, faire en sorte que les choses tournent à son avantage. C’est sûr qu’il y a toujours des petites erreurs qui peuvent être évitées et je pense que les pilotes, comme les ingénieurs et directeurs d’écuries, apprennent de ces erreurs. Ils doivent rester lucide et serein jusqu’à la fin de l’année. Cette année, il y a vingt-et-une courses, donc une saison record en nombre de Grands Prix. Il ne s’agit pas d’être très fort lors des cinq premières manches, et de ne pas être en mesure de suivre le développement derrière.

Il faut partir fort, continuer fort, et terminer fort. C’est la seule solution pour être Champion du Monde.

La F1 à Canal + s’est développée comme jamais. Quelles sont les offres nouvelles pour cette année ?
On va travailler dans la continuité de ce qui a fait notre force les saisons précédentes, à savoir l’immersion ! On a avant tout une très belle équipe. Que ce soit Jacques Villeneuve, Franck Montagny, Thomas Sénécal, Margot Laffite, Laurent Dupin, ou bien encore nos journalistes qui sont une force de proposition de sujets géniale…C’est donc s’appuyer sur nos notre expérience et sur la force de notre équipe.

Evidemment, il y aura quelques surprises, que l’on ne peut pas vous dévoiler maintenant. Le Grand Prix de France sera un événement très important pour nous. Il sera traité le mieux possible, et on va mettre le paquet sur cet événement, ainsi que celui de Monaco. Ajoutez cela à quelques nouveautés pour les abonnés.

 Notre moteur, c’est l’immersion. On veut pouvoir immerger nos abonnés au cœur de la F1, et je pense qu’on a encore trouvé quelques idées intéressantes et qui seront présentées rapidement.

« Il y en a vingt-et-un [virages] cette année, donc pour être Champion du Monde il va falloir tous les négocier comme il faut. »

Pour 2018, vous misez sur une écurie, un pilote en particulier ?
Je mise sur un beau Championnat, du moment que les équipes se battent. Forcément les deux noms qui arrivent en premier sont Hamilton et Vettel, vous les mettez d’ailleurs dans l’ordre que vous voulez. On espère bien que leur bataille va continuer, et que d’autres viendront s’immiscer au cours de la saison. Il y a notamment McLaren et Alonso. On a besoin de voir des pilotes champions du monde comme lui au meilleur niveau.

Si on a une belle saison, et des écuries capables de se battre au même niveau, ça fera un beau champion quel qu’il soit.

Rendez-vous au premier virage donc ?
Rendez-vous au premier virage oui ! Il y en a vingt-et-un cette année, donc pour être Champion du Monde, il va falloir tous les négocier comme il faut.