L'un des sujets qui est discuté en coulisses de la F1 est la nouvelle directive de la FIA concernant la liberté d'expression des pilotes, leur prise de parole et/ou les messages personnels, religieux ou politiques.

C'est en décembre dernier que l'on apprenait un changement dans le règlement de la FIA. En changeant le Code Sportif International (CSI), il sera dorénavant impossible pour les pilotes de prendre la parole librement, d'afficher des messages de soutien ou d'être à l'initiative d'un mouvement sous peine de "violation des règles".

La FIA clarifie sa position sur la liberté d'expression des pilotes

Entre une nouvelle directive prise par la FIA et la volonté du PDG de la F1, Stefano Domenicali de ne museler aucun pilote, on sent bien qu'il y a des tensions entre les deux camps. Après avoir apporté des modifications au Code Sportif International (CSI), la FIA a pris des mesures pour clarifier exactement ces nouvelles règles.

Dans le changement de ce règlement, il était nécessaire pour les pilotes d'avoir un consentement écrit pour faire une "déclaration ou un commentaire politique, religieux et personnel". Ce qui était différent de la précédente version où il existait seulement une interdiction de faire de la publicité sur les voitures pour tout ce qui est "de nature politique ou religieuse ou qui porte atteinte aux intérêts de la FIA".

Suite à plusieurs critiques de la part des pilotes, notamment le directeur du GPDA George Russell qui a qualifié cela de "stupide et inutile", la FIA clarifie les raisons pour lesquelles elle prend de telles mesures à l'encontre des pilotes qui seraient tentés de faire de telles déclarations.

"Lors de toute compétition internationale, l'accent doit être mis sur le sport automobile et sur les performances des équipes et des pilotes", peut-on lire dans les nouvelles directives. "Elle ne doit pas être utilisée comme une plateforme pour la défense d'intérêts individuels. Ce principe vise également à éviter que les participants ne soient placés dans une situation où ils pourraient être contraints de prendre une position publique sur une question nationale ou internationale particulière alors qu'ils préféreraient ne pas le faire."

Désormais, il est indiqué que les pilotes "peuvent exprimer leurs opinions sur toute question politique, religieuse ou personnelle avant, pendant ou après" un événement et qu'ils peuvent le faire dans "leur propre espace". Pour clarifier cela, la FIA pointe les réseaux sociaux, les interviews et les médias accrédités et les conférences de presse de la FIA comme des exemples "d'espaces personnels", mais que les pilotes pourront s'exprimer uniquement en réponse directes à des journalistes accrédités.

En revanche, les pilotes ne seront plus autorisés à faire de telles déclarations pendant les activités prévues en piste, comme la Parade des pilotes ou pendant la procédure des hymnes ou les célébrations d'après-course, comme le podium, la cool room ou les photos de groupe en début ou fin de saison.

Pour pallier ceci, les demandes doivent être faites au moins quatre semaines à l'avance, sauf en cas de circonstances exceptionnelles. Par contre, rien n'a été expliqué concernant les logos, les symboles sur les casques des pilotes ou les voitures comme les couleurs du drapeau des fiertés (Pride Flag), rien ne dit si cela est une violation du nouveau règlement.

Qui pour contrôler ces prises de parole ?

Lors des Grands Prix, ce seront les commissaires qui détermineront si une déclaration ou un commentaire est politique, religieux ou personnel. Ce nouveau règlement comprend une "liste non exhaustive de scénarios potentiels qui pourraient être interdits".

Une liste qui sert de "guide" pour les commissaires afin d'évaluer si les circonstances sont une infraction ou non. Les exemples de déclarations politiques interdites comprennent les références à "toute personne politiquement associée ou politiquement sensible, vivante ou décédée", ainsi que les partis politiques, les gouvernements nationaux, les mouvements séparatistes, les conflits politiques ou militaires ou "tout acte ou événement politique spécifique".

Ce qui est clairement proscrit

Le sujet le plus épineux concerne les déclarations religieuses, la FIA interdit les références à "une religion, une pratique spirituelle ou un personnage important" ou "tout ce qui est critique ou hostile aux croyances religieuses ou spirituelles d'autrui". Pour aller plus loin, "les gestes religieux non prosélytes, tels que pointer le ciel ou faire le signe de croix, ne sont pas considérés comme des déclarations religieuses interdites".

Lors des Grands Prix, il est rappelé que les pilotes "ne doivent pas utiliser les événements comme une plateforme pour partager des déclarations personnelles de quelque nature que ce soit, en violation du principe général de neutralité".

En cas d'infraction au règlement, les commissaires peuvent imposer une sanction de l'article 1.2.4.1. du CSI. Cela peut aller du blâme à une amende, mais il y a aussi la possibilité d'infliger des pénalités plus lourdes, tel qu'un retrait de position sur la grille de départ ou une pénalité de temps de course. Et dans l'absolu, ils ont aussi la possibilité d'infliger une suspension ou une exclusion si les pilotes enfreignent ces nouvelles règles sur la prise de parole politique, religieuse ou personnelle.