La justice brésilienne vient d'annuler la condamnation de Nelson Piquet pour ses propos racistes et homophobes envers Lewis Hamilton. Le pilote brésilien devait s'acquitter d'une amende de 5 millions Réal brésilien (930 000 €), la Cour de Justice a annulé cette condamnation mercredi dernier.

La Cour de justice du district fédéral et des territoires (TJDFT) a annulé mercredi dernier (11 octobre) la condamnation pour préjudice moral de l'ancien pilote Nelson Piquet, qui avait été contraint en mars de verser une indemnité de 5 millions de BRL (930 000 €) pour des propos racistes et homophobes à l'encontre de Lewis Hamilton. Le jugement a été rendu à l'unanimité. Les organisations vont maintenant porter l'affaire devant la Cour suprême.

La condamnation de Piquet annulée pour ses propos racistes

Rappel des faits : Nelson Piquet a insulté copieusement Lewis Hamilton en 2021 avec des termes racistes. Un extrait audio avait alors émergé d'un entretien de Nelson Piquet Sr. à la suite du très controversé accrochage lors du Grand Prix de Grande-Bretagne en 2021. Le champion brésilien avait alors utilisé un terme raciste (petit n***gre) pour qualifier Lewis Hamilton, ce qui a été fermement condamné par les instances officielles de la F1 et l'équipe Mercedes où évolue Lewis Hamilton !

C'est le journal brésilien Metropoles qui rapporte cette information de l'annulation de la condamnation de Nelson Piquet. "Il n'y a pas de démonstration d'un discours de haine", a déclaré le juge. "L'utilisation de termes issus du langage familier, même s'ils sont truffés d'inspiration raciste subtile ou involontaire, même s'ils sont inappropriés, n'emporte pas suffisamment de gravité et de pertinence pour caractériser le dommage collectif."

Le juge de première instance avait estimé que l'ancien pilote avait commis des infractions "intolérables" et avait ordonné que l'indemnité de 5 millions de BRL soit réaffectée à des projets en faveur de l'égalité raciale et de la diversité. En mai, le tribunal avait rejeté l'appel de Piquet. Cette fois, la compréhension du tribunal a changé. Le rapporteur de l'affaire, Aiston Henrique de Sousa, a déclaré que Piquet avait été "ébranlé", mais sans discours de haine.

Le juge Aiston Henrique de Sousa a également rejeté l'aspect homophobe supposé des commentaires de Piquet sur le podcast. Les commentaires "auraient également pu faire l'objet d'une pratique sexuelle entre un homme et une femme, de sorte que l'on ne peut en déduire l'existence d'un discours de haine à l'encontre des homosexuels", a justifié le juge.

"Nous allons faire appel immédiatement", a annoncé un représentant de l'un de ces groupes, Educafro. "Nous ne sommes pas surpris de cette décision, car malheureusement les préjugés et la discrimination prévalent dans les institutions brésiliennes." L'affaire va désormais se poursuivre à la Cour suprême. "Il ne s'agit pas d'une affaire superficielle, d'un jeu de mots. La loi brésilienne fait de ces expressions des infractions pénales. Ce n'est pas une opinion, c'est un crime. Avons-nous une ou deux constitutions ?" déplore Marlon Reis, avocat d'Educafro.