L'épisode du transfert événement de cette année 2018 a pris fin lorsque Ferrari a titularisé Charles Leclerc. Une annonce logique pour certains, choc pour d'autres, mais Ferrari opère bien sa révolution.

En 2019, la Scuderia Ferrari formera un duo de pilotes détonnant, Sebastian Vettel et Charles Leclerc. L'un à la recherche d'un 5e sacre de Champion du Monde, l'autre prêt à dévorer la planète F1.

Le départ de Kimi Räikkönen

Si le pilote monégasque arrive à Maranello cela veut dire que Kimi Räikkönen s'en va. Il aura passé deux carrières habillé en combinaison rouge, la première de 3 saisons consécutives avec une première année sacrée d'un titre de Champion du Monde en 2007. La seconde sera moins fructueuse avec comme meilleur résultat 23 podiums et 2 pole positions après le Grand Prix de Singapour 2018.

Le pilote finlandais fera le chemin inverse de Charles Leclerc, il ira terminer sa carrière chez Sauber. Là où il débuta 18 ans plus tôt ou comment boucler la boucle. Au passage, le jour où il tournera le dos définitivement à la F1, il repartira avec le record du nombre de Grands Prix disputés, aux alentours des 334 courses (en fonction des calendriers).

L'arrivée de Charles Leclerc

La titularisation de Charles Leclerc est une évidence pour certains, une incompréhension pour d'autres. Il faut dire que le palmarès du pilote pilote de 20 ans parle pour lui. Du karting à la monoplace, il s'est emparé de tous les trophées qui lui tendaient les bras. Champion en 2016 avec ART Grand Prix en GP3 Series, sacré en 2017 chez Prema Racing en FIA F2, il accède logiquement à la F1 chez Alfa Romeo Sauber en 2018.

Au-delà de sa première saison déjà réussie avec 6 arrivées dans les points en 15 Grands Prix, il impressionne son monde. A tel point que la direction de Ferrari ne peut pas laisser passer le talent de la Ferrari Driver Academy. Il en devient, ainsi, le premier pensionnaire à être titularisé dans un bolide rouge, délogeant un Champion du Monde, l'Histoire le retiendra.

Les statistiques chez Ferrari sont bousculées, puisqu'il deviendra le plus jeune titulaire depuis Ricardo Rodriguez (19 ans) en 1961. Il deviendra également le premier pilote monégasque pour la Rossa, mais aussi l'un des pilotes les moins expérimentés. Gilles Villeneuve en 1977 rejoint la Scuderia Ferrari après un seul Grand Prix disputé chez McLaren. Charles Leclerc comptera 21 Grands Prix quand il rejoindra Maranello, comme d'autres pilotes avant lui : Phill Hill, Jacky Ickx, Clay Regazzoni ou Jean Alesi, il y a pire comme comparaison.

La révolution Ferrari

C'est donc vers la jeunesse et la précocité que Ferrari mise sur l'avenir. Maranello vient-elle de rompre avec un schéma déjà usé par tant d'années sans titres majeurs ? Le dernier titre pilote est celui de Kimi Räikkönen, celui de l'écurie n'est guère plus récent en 2008.
C'est une longue période de 5 années d'un duo composé de Champions du Monde, cas unique dans l'histoire de Ferrari. Depuis 2014, les baquets sont occupés par Fernando Alonso, Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel, cela faisait un coq de trop dans la basse-cour.

Peut-on déjà y voir un effet de levier et une transition future dans le recrutement de Charles Leclerc ? On imagine bien que le début de l'année 2019 sera crucial dans l'entente entre les deux pilotes, Charles Leclerc ne cachant pas ses ambitions de titre mondial dès 2019. Le jeune monégasque aura le loisir de prouver son talent, les circonstances de course, donneront ensuite la tendance a adopter pour Ferrari.

La pression est-elle sur les épaules de Sebastian Vettel ? On pourrait le croire avec ses opportunités gâchées en 2018, un titre qui à la régulière, lui est accessible. Le pilote allemand déclarait en début d'année qu'il ne suivrait pas le chemin de Michael Schumacher, qu'il ne voulait pas collectionner les records. Est-ce un aveu d'un 5e titre qui se fait désiré pour boucler une carrière et d'une retraite imminente ?

La nouvelle ère Ferrari

A Maranello, le feuilleton de la titularisation de Charles Leclerc se voulait respecter la décision de Sergio Marchionne, tragiquement disparu. Maurizio Arrivabene a fait le choix de l'entreprise et non de la volonté de ses pilotes. Il n'a pas suivi les recommandations de Sebastian Vettel prônant la stabilité, ou le confort de son statut. Car il faut bien comprendre qu'un championnat se gagne avec un pilote n°1 et le second à son service.
C'est cette lutte des classes qui sera passionnante à observer chez Ferrari. L'arrivée de Charles Leclerc est déjà un signal fort envers Sebastian Vettel, la révolution chez Ferrari est en marche.

Enfin, il y a déjà la relève qui lorgne sur le baquet de la Scuderia Ferrari. Un pilote possédant un palmarès moindre comparé aux jeunes déjà présents en F1, mais dont le talent éclot courses après courses. Son nom le devance et aurait pu lui coûter sa crédibilité, il est en train de prouver le contraire. Son nom est Schumacher, son prénom Mick, il est le fils de Michael Schumacher.

A Maranello, on s'intéresse à la carrière du jeune allemand, lui confiant que les portes lui seraient ouvertes. Actuellement leader de la FIA F3, il pourrait rapidement accéder à la FIA F2 en 2019 et déjà entrevoir des essais libres le vendredi matin avec une écurie F1.