Le refus des grilles de la F1 à Andretti Global par la FOM donne l'occasion à des membres du Congrès américain d'interpeller Liberty Media via une lettre adressée à son président Greg Maffei.

John James est à la tête d'un groupe bipartisan de députés exigeant des réponses des propriétaires de la Formule 1 sur les raisons pour lesquelles l'équipe General Motors, soutenue par Mario Andretti, s'est vu refuser l'accès à la prestigieuse série de courses.

Le Congrès américain se penche sur le cas Andretti

Dans cette lettre envoyée au PDG de Liberty Media, il est indiqué que le refus d'intégrer Andretti Global dans le giron de la F1 représente des "actions anticoncurrentielles". La lettre accuse également le FOM (Formula One Management) d'avoir potentiellement violé les lois antitrust et d'avoir cédé à l'influence des équipes de course européennes.

"Le rejet de la FOM semble être motivé par la liste actuelle des équipes européennes de Formule 1, dont bon nombre sont affiliées à des constructeurs automobiles étrangers qui sont en concurrence directe avec des entreprises automobiles américaines comme GM", indique la lettre. "Il est injuste et incorrect de tenter de bloquer les entreprises américaines pour rejoindre la Formule 1, ce qui pourrait également violer les lois américaines antitrust."

Ce mardi, Andretti a rencontré des membres de la Chambre des représentants pour faire pression en faveur de son équipe. Il était escorté par Miller Strategies, dirigé par le super-lobbyiste du GOP Jeff Miller. Même si la FOM a laissé une porte ouverte pour Andretti à partir de 2028, cette décision du refus pour 2025 ou 2026 ne présente pas de motivations claires selon le clan Andretti.

Pourtant, la candidature initiale d'Andretti Global a été acceptée par la FIA, la structure de Michael Andretti s'est associé avec le géant General Motors (GM), qui sous la marque Cadillac développera sa propre unité de puissance. Et dernièrement, pour montrer que son implication dans ce projet était sérieuse, la structure a même inauguré une nouvelle usine à Silverstone.

"Sous quelle autorité la FOM procède-t-elle au rejet de l'admission d'Andretti Global ? Quelle est la raison du rejet de la FOM, notamment en ce qui concerne Andretti Global et son partenaire GM, potentiellement la première équipe de course américaine à être détenue et construite en Amérique ?"

"La loi antitrust Sherman de 1890 interdit les entraves déraisonnables à la concurrence sur le marché pour produire le meilleur résultat pour le consommateur américain. En quoi le refus de la FOM à l'égard d'Andretti Global et de GM, des entreprises américaines, est-il conforme aux exigences de la loi Sherman, puisque la décision bénéficiera aux équipes de course européennes existantes et à leurs affiliées étrangères fabricants automobiles ?"

"Nous comprenons que GM a l'intention de réintroduire sa marque Cadillac sur le marché européen, ce qui soutiendrait des milliers d'emplois automobiles américains bien rémunérés, notamment avec l'audience mondiale de la Formule 1 et son effet d'aura sur ses équipes de course et ses sponsors. Dans quelle mesure l'entrée de GM et d'Andretti dans la compétition automobile, prenant une partie du marché de la course et l'entrée de GM sur le marché européen prenant des parts de marché, ont-elles joué dans la décision de refuser l'admission de l'équipe Andretti Global, compte tenu de la protestation publique des équipes de Formule 1 existantes contre un nouveau concurrent américain ?"

Dans cette lettre est formulée une demande de réponse d'ici à demain, vendredi 3 mai. De son côté, le membre du Congrès représentant le Michigan, John James déclare ce comportement comme un cartel.

"Je vous laisserai déterminer s'il s'agit d'un comportement anticoncurrentiel et monopolistique, mais de mon point de vue, lorsque vous avez une société, Liberty Media, qui possède également près de 30 % de Live Nation (un promoteur d'événements américain), et qui fait littéralement l'objet cette semaine d'une enquête du ministère de la Justice pour des comportements anticoncurrentiels et monopolistiques et lorsque nous recevons des rapports de personnes qui vous regarderont en face et vous diront, “écoutez, nous sommes trop grands pour être tenus responsables”, cela ne fonctionne pas ici.'

"Cette entreprise apporte à la Formule 1 le tout premier moteur de conception américaine, un moteur construit par GM en particulier, et une équipe américaine au cœur même de ma circonscription. C'est une grande opportunité pour la Formule 1. Mais s'ils veulent accéder aux marchés américains, s'ils veulent des marchés libres, ils doivent jouer franc jeu. Les automobiles américaines devraient pouvoir rivaliser avec n'importe quelle autre automobile dans le monde. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici : l'équité et le libre-échange."