Le rebadging est quelque chose qui a fait les heures de la F1 dans les années 80 et 90. Aujourd'hui, cette mode est revenue. 

Aujourd'hui, le rebadging est devenu monnaie courante en F1. Red Bull qui renomme le moteur Renault en TAG Heuer ; Alfa Romeo qui devrait logiquement remplacer le nom de Ferrari chez Sauber la saison prochaine, même si aucune information n'a circulé à ce sujet pour le moment.

Le rebadging, une histoire connue en F1

En 1987, le premier moteur rebadgé fait son apparition en F1. BMW se retire de la F1. Sans moteur, Arrows est obligé de trouver une solution. Ainsi, John J. Schmidt, responsable de Megatron, une filiale de la société américaine d’assurances USF&G, a convaincu sa maison mère de financer et exploiter le moteur pour l'équipe qu'elle sponsorise.

Il faut attendre 1992 pour revoir un rebadging. Mugen associé à Honda rejoint la F1. Si Mugen est un partenaire important du motoriste japonais, cela reste malgré tout un rebadging. Ilmor a connu également cela lorsqu'il est progressivement repris par Mercedes.

En 1997, plusieurs moteurs sont rebadgés. Le premier et le plus connu n'est autre que le partenariat Sauber/Ferrari/Petronas. L’équipe suisse, ne disposant plus du moteur Ford, se tourne vers Ferrari. Ce dernier accepte de fournir le moteur utilisé la saison passée à deux conditions : que l’équipe prenne Nicola Larini, alors essayeur de la Scuderia dans son équipe et que le moteur ne porte pas le nom de Ferrari. C’est alors que l’idée de donner le nom du sponsor principal au bloc émerge. On peut également parler des moteurs Renault devenus Mecachrome, Supertec ou encore Playlife. Cette dernière, appartenant à la famille Benetton, a apposé son nom sur les blocs Renault . La marque nouvellement créée a reçu ainsi une publicité importante et une façon de marquer son nom dans l’histoire de la F1.

Dans les années 2000, Minardi, Arrows et Prost utilisent également cette méthode. Ainsi, Minardi a renommé en 2000 son moteur Ford en Fondmental, nom de la société de Gabriele Rumi, alors propriétaire de l'équipe italienne. En 2001, ce même moteur devient European, société de Paul Stoddart, nouveau propriétaire de Minardi. Cette même saison, Prost rebadge son moteur Ferrari en Acer, son sponsor principal cette saison-là. Enfin, Asiatech, qui a repris les moteurs Peugeot, motorise l'équipe Arrows. Ce dernier moteur est récupéré par Minardi en 2002.

Les raisons du rebadging

Pourquoi un moteur est-il rebadgé ? Cette pratique est devenue quelque peu populaire dans le monde de l'automobile. Le rebadging consiste pour un constructeur automobile à reprendre des modèles déjà commercialisés, par son groupe ou par un autre, pour les vendre sous sa propre marque. Pour un constructeur automobile, c'est un avantage financier et un gain de temps. Pour trouver un des exemples de rebadging, il faut se tourner vers le groupe Volkswagen. Ainsi, la Seat Mii, la Skoda Citigo et la VW Up se ressemblent à quelques détails près.

En F1, on peut citer trois raisons principales en se basant sur les exemples plus haut :

  • Des raisons commerciales, comme pour le cas de Playlife ou Megatron ;
  • Pour mettre en avant un partenaire, comme Honda avec Mugen ;
  • Pour cacher un partenariat, comme Ferrari l'a fait dans les années 90 et 2000 avec Sauber et Prost.

Si cette pratique reprend un peu d'ampleur depuis le cas Red Bull, il n'en reste pas moins que l'arrivée de possibles constructeurs en F1 devrait mettre au placard cela. Pourtant, certaines équipes clientes pourraient continuer à utiliser cette pratique, comme Ferrari pourrait le faire avec Alfa Romeo. Cela permet d'offrir une vitrine marketing importante à une marque qui a besoin d'une visibilité, pour un coût parfois moindre.