Alors que le retour des ravitaillements se fait de plus en plus entendre, cette idée a-t-elle un intérêt pour la F1 ?

Lorsqu'on parle des ravitaillements, on pense à la fameuse stratégie à quatre arrêts de Michael Schumacher lors du Grand Prix de France 2004, disputée sur le circuit de Magny-Cours. Mais depuis 2010, les ravitaillements pendant la course sont interdits. L'idée revient progressivement, ayant le soutien de nombreuses personnalités de la F1, de Jean Todt à Lewis Hamilton en passant par Romain Grosjean.

Les ravitaillements, vers un spectacle tronqué ?

Qui dit ravitaillement, dit quantité différente d'essence en fonction des pilotes. Aujourd'hui, une voiture au départ pèse plus de 850 kg alors que le poids minimum est de 740 kg, pilote inclus. Cela fait un surpoids de 135 kg de plus qu'il y a une décennie. Avec une stratégie liant essence et pneus, on peut s'attendre à voir des voitures plus légères en piste.

Seulement, les spécialistes estiment que les stratégies n'apporteraient rien de plus au spectacle par rapport à aujourd'hui. "Les stratégies des équipes seraient toutes identiques'', indiquait Paul Monaghan, l’ingénieur en chef de Red Bull, l'an passé. "Les stratégies avec les ravitaillements sont plus prévisibles et permettent moins de variation en course et moins de surprise que dans le cas contraire'', expliquait James Allison, directeur technique de Mercedes.

Les ravitaillements, un coût !

A l'heure où on cherche à réduire les coûts en F1, où on va obliger les équipes à plafonner leur budget, le retour des ravitaillements va nécessiter quelques investissements. Un expert annonce le montant d'un million d'euros pour le matériel, sans compter le salaire des deux personnes minimum pour s'occuper des machines et pour faire le ravitaillement en course. L'entretien des outils pour le ravitaillement coûterait chaque année 330 000 euros.

"Parfois, j'entends dire que ce sera plus cher et honnêtement, ça me fait sourire. Quand je vois la taille des motorhomes, je ne pense pas que ce soit vraiment le prix qui tue'', s'amusait récemment Jean Todt, le président de la FIA.

La fausse bonne idée ?

En fonction des stratégies, un pilote ayant peu d'essence et un moteur puissant partira en tête, sans jamais être inquiété. Les ravitaillements ne devraient pas apporter un meilleur spectacle que ce que nous connaissons aujourd'hui mais serait une aide précieuse pour Pirelli. Les pneus du manufacturier sino-italien ont des difficultés à fonctionner avec le poids grandissant des voitures, comme l'a souligné Romain Grosjean. Mais n'y a-t-il pas d'autres moyens de limiter le poids des voitures et d'offrir un meilleur spectacle en F1 ?